« La situation n'est pas encore assez mûre pour permettre l'élection d'un président. » C'est ce qu'a estimé le ministre de la Santé Waël Bou Faour depuis Aïn el-Tiné, où il s'est entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry.
À l'issue de leur réunion, M. Bou Faour a d'abord souligné le climat d'échange permanent qui existe entre M. Berry et le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt. Revenant d'autre part sur le report de la séance électorale censée aboutir à l'élection d'un président de la République, il a déclaré que « la situation n'est pas encore assez mûre pour permettre l'élection d'un président de la République, par conséquent la vacance semble destinée à perdurer. Cela signifie aussi que les négociations et les concertations vont se poursuivre afin de parvenir à une entente autour du dossier de la présidence de la République ».
Pour le ministre de la Santé, il convient dans le même temps de « profiter du climat favorable sur le plan du travail gouvernemental sans pour autant occulter le dossier de la présidence » car il existe de nombreux dossiers en attente. « Il faut pour cela mettre en place un ordre du jour ministériel » adapté aux questions qui nécessitent d'être traitées comme les problèmes socio-économiques et administratifs. De plus, « une attention particulière doit être apportée au dossier sécuritaire », a souligné M. Bou Faour.
Justement à ce propos, il avait commenté dans la matinée d'hier les récents aveux de Naïm Abbas. Pour lui, les menaces sécuritaires citées par le suspect risquent d'être commises par le régime syrien « mais seront présentées comme des opérations menées par le groupe el-Qaëda ». Le témoignage de Naïm Abbas devant le Tribunal militaire « nous a interpellés, surtout la partie concernant le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt ». « Nous avons par conséquent demandé une copie de l'enquête et des aveux de Naïm Abbas, ainsi qu'une copie de l'enquête originale menée avec le groupe cité par M. Abbas. Car il s'agit d'une affaire grave et sérieuse et nous ne pouvons pas nous permettre d'y passer outre », a-t-il indiqué. Pour le ministre, el-Qaëda servira toujours de « grand titre » pour couvrir les opérations sécuritaires en tout genre, « et probablement que ce groupe a déjà servi de couverture dans certaines opérations sécuritaires et dans des attentats perpétrés par le passé, c'est pour cela que nous craignons qu'el-Qaëda serve de prête-nom dans des opérations sécuritaires futures que pourrait commettre le régime syrien » en territoire libanais.
Ces propos de Waël Bou Faour sont intervenus lors des funérailles de l'architecte Mahmoud Salman Dalal à Rachaya, où il représentait le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt.
Concernant la présidentielle, M. Bou Faour a estimé que « les dernières initiatives n'ont pas provoqué de changement fondamental dans le rythme électoral, en ce sens qu'elles n'ont pas accéléré l'élection d'un président de la République ». « La vacance présidentielle pourrait être longue, conformément aux conditions politiques en présence actuellement », a-t-il noté.
Liban
Bou Faour chez Berry : La situation n’est pas encore assez mûre pour permettre l’élection d’un président
OLJ / le 09 février 2016 à 00h00
commentaires (3)
Carrément bébbaghâh(s) !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 33, le 09 février 2016