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Moyen Orient et Monde - Contestations

En Tunisie, un air de déjà-vu

Chômage, exclusion sociale : les violences et les manifestations s'étendent à travers le pays, affecté par l'instabilité et les attentats jihadistes.

Hier, lors de protestations à Sidi Bouzid. Mokhtar Khouli/AFP

La contestation contre le chômage et l'exclusion sociale, partie de Kasserine (centre), a gagné hier plusieurs autres villes de Tunisie, cinq ans après la révolution largement motivée par ces fléaux.
Des mouvements de protestation – parfois marqués par des accrochages avec la police – ont de nouveau eu lieu hier et gagné de nouvelles villes, rappelant les manifestations qui avaient emporté le régime du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali fin 2010-début 2011.
En Tunisie, ce drame et les violences qui l'ont suivi ont un air de déjà-vu.
Face à l'accroissement du nombre de manifestations, le Premier ministre Habib Essid a écourté sa visite en Europe, où il participait au Forum de Davos, et annoncé qu'il présiderait demain un Conseil des ministres extraordinaire et donnerait une conférence de presse. Auparavant, il a déclaré que le chômage était « le problème essentiel (...) et l'une des priorités du gouvernement ». Mais « nous n'avons pas de baguette magique pour en finir en peu de temps », a dit Habib Essid. La Tunisie doit « trouver un nouveau modèle de développement (...) qui s'appuie sur la justice sociale », a-t-il ajouté, reconnaissant « beaucoup de disparités entre les régions ».

« Nous en avons assez des promesses »
À Kasserine, dans le centre défavorisé du pays, la police a comme la veille fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui bloquaient des routes et jetaient des pierres, selon une journaliste de l'AFP. C'est dans cette ville que les troubles ont commencé après le décès samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, électrocuté après être monté sur un poteau. Le jeune homme protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.
« Nous en avons assez des promesses et de la marginalisation. Nous avons fait la révolution et nous ne nous tairons plus », a dit à l'AFP une manifestante de Kasserine, Marwa Zorgui, reflétant le sentiment d'exclusion et de ras-le-bol de nombreux habitants de la région.
La veille, un policier est mort durant la dispersion d'une manifestation à Feriana, à une trentaine de km de Kasserine, selon le ministère de l'Intérieur. Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que le véhicule du policier s'était renversé lors de la dispersion du cortège. Une source à l'hôpital régional de Kasserine a fait état de 240 blessés parmi les civils et de 74 policiers depuis le début des troubles.
Hier matin, plus d'un millier de personnes, souvent jeunes, se sont rassemblées devant le gouvernorat à Kasserine sous très forte présence sécuritaire pour obtenir des renseignements sur le recrutement de 5 000 chômeurs annoncé la veille en urgence par le gouvernement.

Remèdes « sélectifs » ?
Mais alors qu'elle visait à calmer la situation, cette annonce a créé des remous ailleurs, comme à Siliana (Nord-Ouest). « La marginalisation, on n'y remédie pas de manière sélective parce que Kasserine a protesté et pas Siliana », a lancé l'élu Salah Bargaoui en marge d'un rassemblement pour réclamer des emplois devant le siège du gouvernorat.
À Sidi Bouzid, d'où était partie la révolution de 2011, plusieurs routes ont été coupées par des pneus en flammes et des manifestants, pour la plupart très jeunes, ont jeté des pierres sur la police, qui a répliqué par du gaz lacrymogène, selon un correspondant de l'AFP. Le centre-ville, où le vendeur ambulant Mohammad Bouazizi s'était immolé par le feu en décembre 2010, déclenchant alors le soulèvement, a été bouclé. Des manifestations ont aussi eu lieu à Jendouba, Gafsa ou encore Kébili, ont rapporté des médias locaux.
« C'est comme si nous étions encore à la fin 2010-début 2011 », a écrit hier le quotidien arabophone al-Chourouk. « De Bouazizi à Yahyaoui, les motifs et la manière se répètent. Les résultats seront-ils les mêmes ? » s'est demandé le journal.
Si la Tunisie a pu malgré les difficultés organiser des élections libres et adopter une nouvelle Constitution, devenant une « exception » parmi les pays du « printemps arabe », elle ne parvient pas à relancer son économie, notamment affectée par l'instabilité et les attentats jihadistes.

(Source : AFP)

La contestation contre le chômage et l'exclusion sociale, partie de Kasserine (centre), a gagné hier plusieurs autres villes de Tunisie, cinq ans après la révolution largement motivée par ces fléaux.Des mouvements de protestation – parfois marqués par des accrochages avec la police – ont de nouveau eu lieu hier et gagné de nouvelles villes, rappelant les manifestations qui avaient...

commentaires (1)

Ça c'est l'histoire d'un amant éconduit qui cherche à nuire à sa prétendante.

FRIK-A-FRAK

13 h 37, le 22 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Ça c'est l'histoire d'un amant éconduit qui cherche à nuire à sa prétendante.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 37, le 22 janvier 2016

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