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Moyen Orient et Monde - Irak

Deux journalistes irakiens tués au nord de Bagdad

Sept mosquées sunnites ont été incendiées et dix personnes ont été abattues à Moukdadiya, au nord-est de la capitale.

Hier, après un attentat-suicide à Bagdad. Ahmad al-Rubaye/AFP / AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Des inconnus ont abattu hier deux journalistes en Irak, au lendemain de nouveaux attentats qui ont fait des dizaines de morts dans le pays.
La chaîne privée Charqiya a annoncé que des hommes armés avaient tiré sur deux de ses journalistes alors qu'ils rentraient à Baaqouba (60 km au nord de Bagdad) après un reportage avec le général Mizher el-Azzawi, chef du commandement de la sécurité de la province de Diyala. « Des miliciens armés ont assassiné le correspondant Seif Talal et son caméraman Hassan el-Anbaki près de Baaqouba », a-t-elle précisé. Baaqouba est le chef-lieu de la province de Diyala « libérée » il y a un an par les forces progouvernementales des jihadistes du groupe État islamique (EI). Selon leur collègue Minas al-Souheil, les deux journalistes roulaient derrière le convoi du général de retour de Moukdadiyah (au nord-est de Baaqouba) quand des miliciens masqués à bord de trois véhicules les ont arrêtés dans le village d'Abou Saida, les ont sortis de leur véhicule et les ont tués avec des kalachnikovs. Le meurtre a eu lieu près d'un barrage de la police qui n'est pas intervenue, a raconté M. Souheil.
Des groupes armés chiites, dont certains ont été maintes fois accusés d'exactions contre la communauté sunnite, ont beaucoup d'influence dans la province de Diyala. La chaîne Charqiya est détenue par des sunnites et perçue comme sympathisante avec cette communauté minoritaire dans le pays à majorité chiite.
L'Irak est l'un des pays au monde les plus risqués pour les journalistes, surtout pour les Irakiens, plus exposés aux attaques que leurs collègues étrangers. Dans son rapport annuel publié fin décembre, Reporters sans frontières (RSF) indique que l'Irak occupe le premier rang mondial des pays les plus dangereux pour les journalistes avec dix tués en 2015. RSF a, dans un communiqué, déploré un « acte odieux » et demandé « aux autorités d'élucider le crime en ouvrant une enquête indépendante pour traduire en justice les coupables » de l'assassinat des deux journalistes.

Attentat-suicide
Toujours dans la province de Diyala, un colonel du renseignement a été blessé hier dans un attentat-suicide qui a aussi fait quatre morts parmi les policiers, ont indiqué des responsables. Selon des officiers de l'armée et de la police, un kamikaze à bord d'un véhicule piégé a foncé sur le convoi du colonel Kassem el-Anbaki, chef des services de renseignements de la police dans la province. L'attaque, qui a eu lieu au sud de Baaqouba, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
Par ailleurs, sept mosquées sunnites ont été incendiées et dix personnes ont été abattues hier à Moukdadiya, au nord-est de Bagdad frappée la veille par un double attentat antichiite revendiqué par l'EI, rapportent les autorités et des responsables des services de sécurité. Pour rappel, l'attaque de lundi dans cette ville située à 80 km de la capitale irakienne a fait 23 morts et une cinquantaine de blessés. Dans un communiqué, les Nations unies ont estimé que les attaques de mosquées pouvaient « ramener le pays vers les jours sombres de la violence religieuse ».
Abdellatif al-Himayim, chef de l'instance gouvernementale chargée de superviser les sites religieux sunnites, a qualifié le double attentat et les violences d'hier de « tentative désespérée de détruire l'unité irakienne ». De son côté, Hakki al-Djabouri, membre du conseil provincial de Diyala, qui englobe Moukdadiya, a accusé « des milices (chiites) indisciplinées » d'avoir incendié les mosquées. Plusieurs dizaines de boutiques ont également été brûlées. Enfin, Amal Omran, membre chiite du conseil provincial, a quant à lui désigné des « infiltrés » cherchant à nuire à l'image des miliciens, dont le rôle a été crucial en 2014 pour empêcher les combattants de l'EI de descendre jusqu'à Bagdad, mais qui sont également accusés de violations des droits de l'homme contre les sunnites, ce qu'ils démentent.
(Sources : agences)

Des inconnus ont abattu hier deux journalistes en Irak, au lendemain de nouveaux attentats qui ont fait des dizaines de morts dans le pays.La chaîne privée Charqiya a annoncé que des hommes armés avaient tiré sur deux de ses journalistes alors qu'ils rentraient à Baaqouba (60 km au nord de Bagdad) après un reportage avec le général Mizher el-Azzawi, chef du commandement de la...

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