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Moyen Orient et Monde - Commémoration

Il y a un an, « Charlie Hebdo », premier acte de la tragédie des attentats de Paris

Un soldat français monte la garde devant l’hyper-casher, à Paris, où quatre personnes ont été tuées l’année dernière lors d’une attaque terroriste. Thomas Samson /AFP

« Un an après, l'assassin court toujours » : un dieu barbu ensanglanté, armé d'une kalachnikov, fait la une du journal satirique Charlie Hebdo, un an après le premier d'une série d'attentats qui ont montré la vulnérabilité de la France face à la menace jihadiste. Tiré à un million d'exemplaires dont des dizaines de milliers expédiés à l'étranger, ce numéro spécial de Charlie sort demain au milieu d'une semaine de commémorations qui culminera dimanche avec un grand rassemblement à Paris.
Le 7 janvier 2015, deux frères jihadistes sèment la mort au siège de Charlie Hebdo, dans une attaque à la kalachnikov qui sidère la planète en visant un pilier de la démocratie, la presse libre. « On a vengé le prophète ! On a tué Charlie Hebdo ». C'est sur ce cri que deux frères, Saïd et Chérif Kouachi, s'enfuient après avoir décimé la rédaction du journal (huit de ses membres sont tués dont cinq dessinateurs), bête noire des islamistes depuis la publication de caricatures de Mohammad en 2011. Quatre autres personnes sont tuées lors de l'attentat. Le lendemain, un autre musulman radicalisé, Amédy Coulibaly, tue une policière près de Paris. Vendredi 9, il s'attaque à un supermarché casher, tue quatre juifs avant de périr dans l'assaut policier. Les frères Kouachi sont abattus simultanément dans une imprimerie au nord-est de Paris. En trois jours, les jihadistes, qui se réclament d'el-Qaëda ou du groupe État islamique (EI), ont fait 17 morts. Le 11 janvier, Paris devient « capitale du monde », selon les mots de François Hollande. Le président français défile, entouré d'une cinquantaine de dirigeants étrangers.

Fissures
Au total, près de 4 millions de manifestants descendent dans les rues du pays, du jamais-vu depuis la Libération en 1944. À Londres, Madrid ou Washington, on marche aussi en chantant la Marseillaise et en criant : « Je suis Charlie. » Mais ce bel élan dissimule mal les tensions dans la société française. Tout en dénonçant la violence, une partie des musulmans, surreprésentés dans les quartiers populaires, peinent à se solidariser avec Charlie Hebdo. Des enseignants ont du mal à imposer les minutes de silence en hommage aux victimes, les tueurs sont parfois glorifiés sur Internet. La France s'interroge sur son modèle d'intégration. Comment les auteurs des attentats, nés et élevés en France, en sont arrivés à cet extrémisme ? Le Premier ministre Manuel Valls dénonce un « apartheid territorial, social, ethnique » dans le pays. L'extrême droite grimpe lors d'élections territoriales en mars (25 % des voix au premier tour) puis régionales de décembre (près de 28 %).
Une semaine après la tuerie, Charlie Hebdo revient en kiosque avec, en une, une nouvelle caricature du prophète, la larme à l'œil. Du Niger à la Tchétchénie, des manifestations violentes, parfois meurtrières, éclatent dans le monde musulman.

« La France en guerre »
Après ce « numéro des survivants » vendu à près de huit millions d'exemplaires, les rescapés de Charlie Hebdo se remettent à la tâche. Mais ils peinent à gérer leur traumatisme, et certains quittent le journal. Ailleurs, la vie reprend son cours sous surveillance : les patrouilles deviennent la norme devant les sites sensibles. Malgré ces mesures, certains juifs doutent et les départs pour Israël progressent. Et ce dispositif n'empêche pas l'horreur de se reproduire. Si des attentats sont déjoués (contre une église de banlieue parisienne en avril) ou limités (dans un train Thalys en août), les jihadistes franchissent un nouveau cap le 13 novembre.
Ce soir-là, une dizaine d'hommes, la plupart passés par la Syrie, attaquent de manière coordonnée un stade de foot, des terrasses de bars et restaurants, et une salle de concerts. Ils tuent 130 personnes, dans les pires attentats jamais commis en France. Cette fois, l' « esprit du 11 janvier » ne souffle pas sur le pays, placé en état d'urgence. Les manifestations sont interdites, les perquisitions se multiplient, les frappes contre l'EI – qui a revendiqué les attentats – s'intensifient en Syrie et en Irak. « La France est en guerre », martèle François Hollande. « C'est le crime de masse », relève un habitant de l'Est parisien ciblé par les attaques. « Pas des journalistes, des juifs, des flics : c'est toi et moi dans notre bar, notre salle de concerts, là où on va avec nos gosses ».
(Source : AFP)

« Un an après, l'assassin court toujours » : un dieu barbu ensanglanté, armé d'une kalachnikov, fait la une du journal satirique Charlie Hebdo, un an après le premier d'une série d'attentats qui ont montré la vulnérabilité de la France face à la menace jihadiste. Tiré à un million d'exemplaires dont des dizaines de milliers expédiés à l'étranger, ce numéro spécial de Charlie...

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