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À La Une - syrie

Islamistes et Kurdes s'affrontent dans le nord de la Syrie

Négociations mardi pour le départ des rebelles de Homs.

Des combattants du groupe jihadiste Al-Nosra, le 4 avril 2013 près d'Alep. Photo d'archives/Guillaume Briquet/AFP

Des combats meurtriers opposent depuis plusieurs jours des groupes islamistes à une alliance arabo-kurde appuyée par les Américains dans le nord de la Syrie, illustrant la complexité d'un conflit de plus en plus éclaté entre de multiples acteurs.

Au moins 23 combattants et 13 civils ont péri dans ces affrontements, a affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'ONG, 15 combattants du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, ont été tués dimanche dans des affrontements qui ont débuté la semaine dernière dans le nord d'Alep, ancienne capitale économique de Syrie. Les combats ont également fait au moins huit morts du côté des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition formée principalement par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des combattants arabes. En toile de fond de ces combats figure l'opposition entre la Turquie voisine et les forces kurdes. Ces dernières accusent Ankara de soutenir militairement et financièrement les islamistes. De son côté, la Turquie a averti à plusieurs reprises qu'elle ne permettrait pas l'établissement d'une région kurde autonome à sa frontière.

Il existe par ailleurs une tension récurrente entre les forces kurdes et les éléments les plus radicaux de la rébellion contre le président Bachar el-Assad. La minorité kurde n'a jamais rejoint cette rébellion mais les YPG ont joué une rôle de premier plan dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), notamment en les chassant de la ville de Kobané il y a un an après plusieurs mois de combats.

 

(Lire aussi : Pourquoi la Turquie a rendu service à Assad en abattant l'avion russe)

 

Négociations à Homs
Dans le centre du pays, des négociations doivent se dérouler mardi à Homs entre des représentants du régime et de la rébellion pour le départ des insurgés du dernier quartier qu'ils contrôlent dans la ville, a annoncé lundi le gouverneur, Talal Barazi. "La réunion aura lieu dans mon bureau en présence du coordinateur humanitaire de l'Onu, Yacoub Helou, et d'une délégation de Waer", a-t-il précisé. Environ 75.000 personnes vivent encore actuellement dans ce quartier contre 300.000 avant le début du conflit en mars 2011, selon M. Barazi.

En mai 2014, la vieille ville de Homs, surnommée par les rebelles "capitale de la révolution", était tombée aux mains de l'armée après un siège asphyxiant de deux ans. En vertu d'un accord supervisé par l'Onu, les rebelles avaient quitté la ville, mais ce quartier périphérique est resté assiégé par le régime qui le bombarde régulièrement.

Déclenché en 2011 après la répression sanglante de manifestations réclamant des réformes, le conflit en Syrie n'a cessé de se complexifier avec une multiplication des acteurs sur un territoire de plus en plus morcelé. Il s'est aussi internationalisé avec l'entrée en action des grandes puissances, en particulier les États-Unis et la Russie.

 

(Reportage: Quand les sirènes hurlent à Raqqa, l’EI se terre)

 

Entamée il y a juste deux mois, le 30 septembre, la campagne de frappes russes a fait 1.502 morts, dont près d'un tiers de civils, a indiqué lundi l'OSDH. Ces raids ont tué 419 éléments de l'EI, et plus de 598 combattants d'al-Nosra, branche locale d'el-Qaëda, et d'autres groupes rebelles, a précisé l'OSDH, qui a aussi recensé 485 victimes civiles. Les Occidentaux et des opposants accusent Moscou de concentrer ses bombardements sur des groupes rebelles, dont ceux qualifiés de "modérés", et non sur l'EI, ce que dément la Russie.

L'un des pays arabes présents dans la coalition menée par les États-Unis, les Émirats arabes unis, a annoncé lundi être prêts à participer à une force terrestre pour combattre le groupe Etat islamique en Syrie. Tout en reconnaissant que toute intervention militaire "complique la situation", le ministre aux Affaires étrangères Anwar Gargash a indiqué que son pays, membre de la coalition internationale conduite par Washington, était "prêt à participer à tout effort international nécessitant une intervention terrestre". Les Émirats ont été parmi les premiers pays en septembre 2014 à s'engager dans la campagne aérienne contre l'EI. "Les pays de la région doivent supporter une part du fardeau. Et il n'y a pas lieu d'avoir une intervention étrangère comme celle des Américains pour libérer le Koweït" en 1991, a ajouté le ministre émirati.

 

De son côté, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré lundi qu'une collaboration avec l'armée syrienne pour lutter contre l'EI n'est envisageable que si l'actuel président Bachar el-Assad n'est plus aux commandes. "Si on arrive à une transition politique et que ce n'est plus Bachar qui dirige l'armée syrienne, il peut y avoir des actions communes contre le terrorisme. Mais sous M. Bachar ce n'est pas possible", a déclaré M. Fabius sur la radio France Inter, interrogé au Bourget où se déroule la conférence climat. "Il est évident que ce n'est pas sous la maîtrise de M. Assad que l'armée pourrait être engagée aux côtés de l'opposition modérée", a-t-il insisté.


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commentaires (5)

Il n'y a plus aucun doute que merdogan soutient les bactéries envers et contre tous. C'est même sa dernière carte. Il est dans une dynamique de perdants contre les kurdes qui jouent dans le bon camp.

FRIK-A-FRAK

19 h 41, le 30 novembre 2015

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Commentaires (5)

  • Il n'y a plus aucun doute que merdogan soutient les bactéries envers et contre tous. C'est même sa dernière carte. Il est dans une dynamique de perdants contre les kurdes qui jouent dans le bon camp.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 41, le 30 novembre 2015

  • Fabius exhibe les prétentions des perdants...!

    M.V.

    18 h 49, le 30 novembre 2015

  • BIEN DIT... BIEN FAIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 30, le 30 novembre 2015

  • LUI IL SAIT QU'IL NE SERA DE TOUTE FACON PLUS LA APRES LA COP21 . POUR LE RESTE Q'IL S'OCCUPE DE SES AFFAIRES ET DE CELLES DE SON FILS THOMAS .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 10, le 30 novembre 2015

  • Il dit le contraire de ce qu'il a dit l'autre jour C'est incroyable de bêtises

    FAKHOURI

    14 h 31, le 30 novembre 2015

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