Sleiman revient à la charge : Priorité à l’élection présidentielle

L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a été reçu hier à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre, Nabih Berry, l'occasion pour lui de revenir à la charge sur le fait que l'élection d'un président de la République reste la priorité absolue selon lui, avant le dialogue sur tout autre dossier, comme la loi électorale par exemple.
M. Sleiman a indiqué à l'issue de la rencontre que l'entretien avait notamment porté sur l'échéance présidentielle et sur l'accord concernant une nouvelle loi électorale.
« Il est certain que les questions relatives au dialogue sont importantes, et que les clauses à discuter sont très importantes. Cependant, j'ai insisté auprès du président Berry sur la nécessité d'élire d'abord un président de la République. Même si une loi électorale est adoptée à la majorité simple, 46 députés sur 90 par exemple, cela ne suffit pas. Cette loi est fondatrice et aura des effets sur des dizaines d'années et servira à régénérer le pouvoir. S'il y avait un président de la République en fonction, il pourrait renvoyer la loi pour qu'elle puisse disposer d'une majorité plus large, au moins la majorité absolue des parlementaires, c'est-à-dire 65 députés, ce qui est très important », a expliqué Michel Sleiman.
« Actuellement, si la loi n'obtient qu'une majorité simple en l'absence d'un président de la République, qui pourrait la renvoyer devant la Chambre ? Le Conseil des ministres ne peut pas exercer cette prérogative à la place du président, parce que les membres du gouvernement représentent des blocs parlementaires qui auront éventuellement approuvé la loi à la Chambre. Comment le gouvernement pourrait-il accepter le renvoi ? C'est une prérogative essentielle du président qui se retrouve ainsi bloquée », a-t-il poursuivi.
L'ancien chef de l'État a indiqué qu'il avait exposé son point de vue au président de la Chambre, insistant sur « la présence nécessaire d'un président de la République au moment où de telles lois fondatrices sont discutées ». Il a par ailleurs précisé qu'il était contre le boycott de la Chambre, d'abord parce qu'elle est le lieu naturel des débats, où l'opposition doit être menée, et compte tenu des lois vitales qui y ont été récemment adoptées, notamment celles à caractère financier.
M. Sleiman a par ailleurs invité le président de la Chambre au lancement de son courant politique, le Rassemblement pour la République, qui aura lieu le 6 décembre au Palais des Congrès à Dbayé.