Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé samedi soir un discours, deux jours après le double attentat-suicide qui a fait 44 morts à Bourj el-Brajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite libanais.
Le chef du Hezbollah, qui a commencé son allocution en condamnant les attentats de vendredi soir à Paris, a dénoncé les "criminels" de l'organisation de l'Etat islamique (EI) qui a revendiqué les attaques en France et au Liban. "J'exprime la ferme condamnation (...) par le Hezbollah des attaques terroristes menées par les criminels de Daech" (acronyme en arabe du groupe Etat islamique), a déclaré Hassan Nasrallah.
Le chef de Hezbollah a exprimé sa "solidarité" avec la France, ajoutant que la région du Moyen-Orient souffrait aussi du "tremblement de terre" provoqué par l'EI.
S'adressant aux Libanais et aux familles des victimes des attentats de Bourj el-Brajneh, Hassan Nasrallah a salué leur "courage et leur héroïsme" face au terrorisme de Daech. "La responsabilité de l'État islamique est claire dans ces attentats", a assuré le chef du parti chiite libanais, précisant que deux kamikazes sont à l'origine de la double attaque de jeudi dans la banlieue sud de Beyrouth. "L'identité de l'un des kamikazes est maintenant connue, a encore affirmé Hassan Nasrallah. Il s'agit d'un Syrien". "L'enquête se poursuit pour connaître l'identité du second assaillant", a-t-il ajouté.
(Reportage : En état de choc, Bourj el-Brajneh tente de se relever)
Plus tôt, samedi, le procureur général près la Cour de cassation libanaise, le juge Samir Hammoud, avait affirmé que les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont pu identifier le réseau dont font partie les deux kamikazes de Bourj el-Brajneh. C'est durant les interrogatoires des suspects arrêtés qu'a été obtenue l'identité de l'un des kamikazes. Des sources proches des services de sécurité ont par ailleurs affirmé que cinq Syriens et un Palestinien soupçonnés d'être impliqués dans le double attentat-suicide ont été arrêtés par la police libanaise. "Le réseau a été démantelé en 24 heures, ce qui constitue le dénouement le plus rapide pour un attentat dans le pays", a-t-on souligné. Le chef du Hezbollah a toutefois affirmé samedi soir que "les suspects arrêtés sont des Libanais et des Syriens. Il n'y a aucun Palestinien jusque-là".
"Les terroristes cherchent à semer la discorde entre les Libanais, les Palestiniens et les réfugiés syriens", a encore dit Hassan Nasrallah, saluant "le sang-froid et la sagesse" des Libanais qui ont permis de "barrer la route à ce complot". "Les Libanais et surtout les partisans du Hezbollah doivent se rappeler que les sionistes et les takfiristes cherchent constamment à provoquer la guerre au Liban, a-t-il assuré. Même si l'enquête révèle que des Syriens ou des Palestiniens sont impliqués dans les attaques, cela ne veut pas dire qu'il faut pointer du doigt une communauté en particulier", a dit le chef du parti chiite libanais, mettant en garde contre une guerre sunnito-chiite au Liban et appelant la population à s'abstenir de tout acte de représailles.
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens qui ont fui la guerre qui fait rage dans leur pays depuis plus de quatre ans. Chaque attentat "ne fera qu'accroître notre volonté", a encore ajouté Hassan Nasrallah.
S'adressant aux réfugiés syriens et palestiniens au Liban, il a dit : "Peu importe votre appartenance politique, nous avons tous intérêt à barrer la voie aux groupes terroristes".
Le chef du Hezbollah a enfin affirmé que l'un des objectifs du double attentat de jeudi était de faire pression sur le parti chiite libanais pour qu'il retire ses combattants de Syrie. "Ces attaques ne resteront pas impunies", a-t-il promis.
L'implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie aux côtés du régime syrien de Bachar el-Assad, un alaouite (branche du chiisme), a accru les tensions confessionnelles au Liban, qui accueille 1,1 million de réfugiés syriens. Les chiites du Liban sont largement en faveur du régime syrien alors que les sunnites sont majoritairement partisans de la rébellion qui veut renverser le régime à Damas.
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commentaires (8)
"...Les terroristes cherchent à semer la discorde entre les Libanais, les Palestiniens et les réfugiés syriens..." Cette discorde est minutieusement et patiemment élaborée par ceux qui veulent s'emparer du LIBAN, sous la direction de commanditaires que tout le monde connaît ! Sans se soucier des centaines de morts et de blessés que ces projets entraineront ! Satan doit bien se frotter les mains !!! Irène Saïd
Irene Said
17 h 12, le 15 novembre 2015