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Moyen Orient et Monde - G-B

Brexit : Cameron pose ses exigences à l’UE

La Commission européenne juge certaines demandes « hautement problématiques », Merkel se dit « confiante ».

Pro-UE, David Cameron compte faire campagne pour rester dans l’Union s’il obtient les réformes demandées. Kirsty Wigglesworth/AFP

David Cameron a menacé hier d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne s'il n'obtenait pas les réformes qu'il réclame, en présentant ses exigences avant un référendum qu'il considère comme la « décision d'une vie ».
« Je suis tout à fait confiant que nous obtiendrons un accord avec l'Union européenne qui convienne au Royaume-Uni », a déclaré le Premier ministre britannique dans un discours devant la presse. Sinon, il faudra « reconsidérer notre appartenance » à l'UE, a-t-il averti, réaffirmant qu'il n'excluait « rien » et que son pays pouvait tout à fait vivre hors de l'UE même si cela ne signifiait pas « dans un pays de Cocagne ». M. Cameron a détaillé quatre demandes dont le contenu avait déjà été distillé depuis sa décision, il y a près de trois ans, de tenir un référendum avant fin 2017. Cette initiative avait pour but de calmer les eurosceptiques de son camp conservateur et de contrer la progression du parti europhobe Ukip, vainqueur des élections européennes en 2014.
Le Premier ministre britannique réclame ainsi que l'UE reconnaisse qu'elle est un club à plusieurs monnaies et ne désavantage pas les États non membres de la zone euro dans ses décisions. Il demande que l'accent soit mis sur la compétitivité du marché unique avec notamment une simplification des réglementations. Il veut par ailleurs que son pays soit exempté de l'obligation d'aller vers « une union sans cesse plus étroite » et appelle au renforcement du pouvoir des Parlements nationaux. Enfin, David Cameron demande de mieux pouvoir contrôler l'immigration de citoyens de l'UE en supprimant par exemple les aides sociales pendant quatre ans. David Cameron a envoyé ses revendications dans une lettre au président du Conseil européen Donald Tusk, qui a annoncé le lancement de « consultations bilatérales avec les États membres la semaine prochaine ».
La Commission européenne a immédiatement réagi en jugeant certaines demandes « hautement problématiques », alors que la chancelière allemande Angela Merkel se disait « raisonnablement confiante » sur un accord avec Londres.
Les analystes jugent possible un accord sur les trois premiers points, reconnaissance de fait du statut à part de Londres – hors euro et espace Schengen – visant à préserver les intérêts de la City, plaque financière internationale. La dernière revendication est plus épineuse, car elle remet en cause le principe d'égalité entre citoyens européens.
Pour Nigel Farage, leader de l'Ukip et fer de lance des pro- « brexit » (contraction de « Britain » et « exit »), M. Cameron « ne demande pratiquement rien ». « Son discours est une tentative de dessiner une nouvelle "troisième voie" dans la relation avec Bruxelles, qui n'existe tout simplement pas », a-t-il estimé.
La menace d'un « brexit » est le dernier épisode de la relation compliquée entre le Royaume-Uni et le projet européen, parfaitement résumée par le célèbre « I want my money back » (« Rendez-moi mon argent ») de Margaret Thatcher, qui voulait ainsi réduire la contribution britannique au pot commun européen. L'UE, qui divisait les travaillistes dans les années ayant immédiatement suivi l'adhésion du pays au marché commun en 1973, est devenue sous Thatcher une véritable pomme de discorde chez les conservateurs. Ces dissensions ont contribué à la chute de la Dame de fer en 1990 et au revers électoral de son successeur John Major en 1997. Et c'est pour tenter de les faire taire que David Cameron a concédé la tenue d'un référendum.
Pro-UE, M. Cameron compte faire campagne pour rester dans l'Union s'il obtient les réformes demandées. De l'avis d'Oliver Daddo, expert en politique européenne à l'Université de Nottingham, M. Cameron « veut que la Grande-Bretagne joue un rôle de premier plan dans les affaires mondiales. Or l'appartenance à l'UE conforte son poids politique, économique et stratégique ». Pour la Royal Bank of Scotland, « la plupart des demandes sont relativement modestes (...) et visent plus à présenter M. Cameron en triomphateur si les négociations aboutissent qu'à vraiment modifier le statut de la Grande-Bretagne ». Son analyste invite les marchés à rester « prudemment optimistes » en soulignant que le seul risque reste ... « l'opinion publique britannique ».

(Source : AFP)

David Cameron a menacé hier d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne s'il n'obtenait pas les réformes qu'il réclame, en présentant ses exigences avant un référendum qu'il considère comme la « décision d'une vie ».« Je suis tout à fait confiant que nous obtiendrons un accord avec l'Union européenne qui convienne au Royaume-Uni », a déclaré le Premier ministre...

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