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Scan TV - Polémique

Mémoire élastique, mais supercordes vocales : le cas Salem Zahran...

Capture d’écran MTV.

Sur le plateau de « Bi mawdou3iyeh », il faisait chaud mercredi soir : le journaliste Walid Abboud n'a pas réussi, malgré de très gros efforts, à calmer les esprits qui s'étaient enflammés suite aux propos d'un invité, Salem Zahran, journaliste et directeur du Media Focal Center. M. Zahran avait affirmé détenir un enregistrement de la voix de Samir Geagea, chef des Forces libanaises, demandant à tuer expressément des musulmans durant la guerre civile.
L'avocat des FL, Charbel Eid, a voulu répondre à ces accusations à travers une intervention téléphonique, mais Salem Zahran, apparemment peu coutumier des us et coutumes d'un débat télévisé ou des exigences du sacro-saint droit de réponse, a parlé en même temps que l'avocat Eid, rendant son intervention totalement inaudible.
Et c'est un Walid Abboud sur ses nerfs qui a tenté de recentrer la discussion et essayé de faire entendre la voix de l'avocat, qui a fini par lâcher prise. L'appel téléphonique a ainsi été royalement saboté par un autoprocalmé ténor des libertés et défenseur de l'impartialité : Salem Zahran. Un spectacle étrangement semblable, dans le fond, aux poursuites judiciaires engagées pour diffamation par le Hezbollah contre la journaliste Dima Sadek. Par la force et en bafouant toute éthique journalistique, voilà les droits de réponse, ou les droits tout court, ainsi que les libertés en tout genre foulés aux pieds et moqués de plus en plus sur les plateaux télévisés.
« Moi je suis un Libanais qui a vécu la guerre civile et je vous dis que les Forces libanaises ont été des criminels. Vous voulez que je dise que ce sont des saints, je vous le dirai, mais qu'en est-il du barrage de Madfoun à l'entrée de Batroun ou le massacre d'Ehden ? » s'est-il emporté.

« Nous avons tous des martyrs »
Salem Zahran, visiblement furieux de la réaction du président du Mouvement du changement Élie Mahfoud, également invité au programme et qui voulait prendre la défense de M. Geagea, n'a pas tardé à multiplier les cris de colère. Les téléspectateurs se demandaient d'ailleurs où était passée cette objectivité dont il se prévaut sans arrêt : M. Zahran prenait visiblement un malin plaisir à déballer tout ce que les Libanais avaient envie d'oublier, tout en humiliant M. Mahfoud et en le traitant, avec beaucoup de dédain, de « politicien de deuxième rang ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur la page Facebook du programme diffusé sur la MTV, des messages exprimant le dégoût des téléspectateurs ont été publiés avec des rappels des crimes et massacres perpétrés par des partis politiques musulmans qui ont animé le quotidien des Libanais durant 25 ans. Des accusations, des insultes et des phrases calomnieuses fusaient de partout, dénonçant une impunité qui est la seule responsable de tous les conflits politiques actuels.
« Nous avons tous des martyrs, tu n'es pas le seul à avoir enterré tes proches ; dans chaque famille au Liban, vous trouverez un martyr de la guerre libanaise ! » pouvait-on lire dans un des tweets, en réaction à l'émission. Une guerre civile qui a laissé une plaie ouverte que nul n'a pu cicatriser. Surtout que les bourreaux, tous les bourreaux, sont toujours là. Salem Zahran, en défenseur zélé des droits de ces seigneurs intouchables, a voulu pointer du doigt une seule partie, chrétienne, et faire assumer la responsabilité des exactions commises durant la guerre à une seule personne, directement nommée : Samir Geagea. Bizarrement, ce dernier est le seul, de tous ces maîtres de la guerre, non seulement à avoir passé des années en prison, mais aussi, et surtout, à avoir fait son mea culpa. La mémoire de M. Zahran semble particulièrement élastique. Tout comme sa conscience de ce droit à la parole, sacré pour tous, et non pas pour celui qui crie le plus fort.
Reste cette éthique journalistique qui semble se réduire, jour après jour, comme peau de chagrin.

 

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Sur le plateau de « Bi mawdou3iyeh », il faisait chaud mercredi soir : le journaliste Walid Abboud n'a pas réussi, malgré de très gros efforts, à calmer les esprits qui s'étaient enflammés suite aux propos d'un invité, Salem Zahran, journaliste et directeur du Media Focal Center. M. Zahran avait affirmé détenir un enregistrement de la voix de Samir Geagea, chef des Forces...

commentaires (3)

Attendre une "éthique journalistique" d'un individu pareil, qui, tous les jours, vocifère des aberrations sur les médias, pour semer la discorde ?

Halim Abou Chacra

11 h 58, le 07 novembre 2015

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Commentaires (3)

  • Attendre une "éthique journalistique" d'un individu pareil, qui, tous les jours, vocifère des aberrations sur les médias, pour semer la discorde ?

    Halim Abou Chacra

    11 h 58, le 07 novembre 2015

  • "Reste cette éthique journalistique qui semble se réduire, jour après jour, comme peau de chagrin." ! Qu'est-ce qu'il a de journaliste ce type ou même d'éthique. Typique psalmodieur bääSSyrianique bon marché façon Kandîîîl....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 24, le 07 novembre 2015

  • haha j'ai suivis se debat ... il l'a remis a sa place plusieurs fois lool

    Bery tus

    04 h 31, le 07 novembre 2015

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