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Moyen Orient et Monde - Catastrophe aérienne

Les suspensions de vols vers le Sinaï se multiplient après le crash de l’avion russe

Alors que pour Londres l'hypothèse d'un attentat est très « probable », Moscou et Le Caire estiment qu'il ne s'agit là que de simples « spéculations ».

Conférence de presse commune, hier à Londres, entre le Premier ministre britannique David Cameron et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Andy Rain/ AFP/Pool

Cinq jours après le crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien, Londres juge « plus que probable » la piste de l'attentat à la bombe et met en question la sécurité à l'aéroport de Charm el-Cheikh, tandis que Moscou et Le Caire parlent de spéculations.
Dans la foulée des Britanniques qui avaient décidé mercredi de suspendre les vols en provenance du Sinaï, d'où venait de décoller l'Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet avant de s'écraser, l'Irlande a également demandé à ses compagnies de suspendre leurs vols vers et en provenance de la station balnéaire égyptienne, dont l'aéroport accueille chaque jour des milliers de touristes venus passer des vacances sur la mer Rouge.
De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré hier que la France « déconseille » à ses ressortissants d'aller à Charm el-Cheikh, sauf « raison impérative, notamment professionnelle ». Cet avis du Quai d'Orsay, édité hier et figurant sur son site Conseils aux voyageurs, concerne aussi la ville de Taba, également dans le Sinaï.
Toutefois, à la différence de Washington et Londres qui considèrent très probable qu'un attentat soit à l'origine du crash de l'avion russe, Paris ne s'est pas prononcé.
Le groupe Lufthansa a lui aussi annoncé qu'il cessait « par précaution » ses vols assurés par ses filiales Edelweiss et Eurowings à destination de Charm el-Cheikh. Et un vol de la compagnie aérienne Jetair qui devait décoller de Bruxelles pour Charm el-Cheikh a été reporté d'au moins 24 heures.
Mais d'autres compagnies ont maintenu leurs vols, comme Egypt Air à Rome, tandis qu'en Suisse, les tour-opérateurs proposaient toujours des voyages vers Charm el-Cheikh.

Une bombe ?
Le Premier ministre britannique David Cameron a justifié hier sa décision de suspendre les vols en provenance de Charm el-Cheikh « en raison de renseignements et d'informations que (Londres) a reçues, faisant craindre qu'il était plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste ». Des experts consulaires et militaires britanniques ont été envoyés sur place pour étudier avec les compagnies aériennes le moyen sûr de rapatrier les quelque 20 000 touristes nationaux qui s'y trouvaient bloqués, a déclaré un porte-parole du gouvernement. Londres « espère » pouvoir commencer à les rapatrier aujourd'hui. Plusieurs compagnies aériennes ont reçu le feu vert pour y acheminer des avions vides afin d'assurer ces rapatriements alors que le ministère des Affaires étrangères a déconseillé à ses ressortissants les voyages dans la région en raison de l'activité de groupes terroristes dans le Sinaï.
Il est « dans notre intérêt mutuel de gérer cette situation afin de revenir à une situation normale dès que possible », a déclaré M. Cameron lors d'un point presse commun avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en visite à Londres. Ce dernier l'a assuré d'un soutien étroit pour assurer la sécurité des touristes. « Nous sommes complètement prêts à coopérer avec tous nos amis pour nous assurer que nos aéroports présentent la sécurité nécessaire pour les personnes que nous accueillons », a-t-il déclaré, espérant également un retour à la normale pour son pays dont l'économie dépend largement du tourisme.
Il a toutefois fait valoir que des experts britanniques s'étaient déclarés « satisfaits » des conditions de sécurité dans les aéroports égyptiens lors d'une inspection effectuée il y a dix mois.
Surtout, Le Caire a mis en garde contre des conclusions prématurées sur les raisons du crash de l'Airbus A321, qui a fait 224 morts. Le ministre de l'aviation civile Hossam Kamal a affirmé que les enquêteurs « n'avaient pas encore de preuve ni de données confirmant l'hypothèse » d'une bombe. Moscou a aussi qualifié hier de « spéculations » toute hypothèse sur les causes de l'accident.

« Menace terroriste commune »
« Toutes les versions sur ce qui s'est passé et les raisons pour lesquelles c'est arrivé doivent être présentées par les enquêteurs, et nous n'avons entendu aucune annonce des enquêteurs pour l'instant », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'une conférence de presse.
Au Caire, les enquêteurs ont extrait les données de l'une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, tandis que celle contenant les conversations de l'équipage, endommagée, demandera beaucoup de travail.
Washington privilégie également ouvertement la thèse de l'attentat. Un haut responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a jugé « hautement probable » l'hypothèse d'une bombe à bord, alors que le groupe jihadiste État islamique (EI) a réaffirmé mercredi être à l'origine du drame.

Entretien Cameron-Poutine
Alors que la Russie commençait hier à enterrer ses premières victimes, à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest) et à 200 km au sud de là, à Novgorod, M. Cameron s'est également entretenu hier, au téléphone, avec le président russe Vladimir Poutine pour lui expliquer les raisons des craintes britanniques. « Le Premier ministre (Cameron) et le président (Poutine) sont tombés d'accord sur le fait que nous faisons face à une menace terroriste commune (et) pour rester en contact étroit pendant la progression de l'enquête », selon un porte-parole de Downing Street.
L'Airbus A321 s'était écrasé 23 minutes après avoir décollé. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices dans une vaste zone désertique.
(Source : AFP)

Cinq jours après le crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien, Londres juge « plus que probable » la piste de l'attentat à la bombe et met en question la sécurité à l'aéroport de Charm el-Cheikh, tandis que Moscou et Le Caire parlent de spéculations.Dans la foulée des Britanniques qui avaient décidé mercredi de suspendre les vols en provenance du Sinaï, d'où...

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Qui est assis en face de l'ecran et controle Le scan des valises? A combien s'eleve son salaire? Peut-on acheter sa complicite? Ce sont les questions que doivent se poser tous les responsables de la securite dans tous les aeroports du monde. Les machines sont presque infaillibles. L'etre humain ????!!!!

Sami Mouracade

06 h 50, le 06 novembre 2015

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Commentaires (1)

  • Qui est assis en face de l'ecran et controle Le scan des valises? A combien s'eleve son salaire? Peut-on acheter sa complicite? Ce sont les questions que doivent se poser tous les responsables de la securite dans tous les aeroports du monde. Les machines sont presque infaillibles. L'etre humain ????!!!!

    Sami Mouracade

    06 h 50, le 06 novembre 2015

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