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Économie - Interview express

« Les meilleures entreprises se créent en temps de crise »

Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL), a donné hier à l'Université américaine de Beyrouth (AUB) une conférence sur « la planification stratégique et l'entrepreneuriat ».

Photo: D.R

Alors que les principaux moteurs de l'économie libanaise sont en panne, le RDCL veut promouvoir la création de PME. Pourquoi?
Les grandes entreprises investissent moins, et je suis convaincu que la croissance doit venir des PME et des microentreprises. Nous avons une longue histoire de grandes réussites entrepreneuriales dans le monde. Même pendant la guerre civile, de nombreuses PME se sont créées et elles existent encore aujourd'hui. Le plus grand avantage de l'entrepreneur libanais, c'est son adaptation rapide au risque. Les meilleures entreprises se créent en temps de crise et c'est le message que l'on veut faire passer aux jeunes.

Dans cette optique, quels sont les défis pour les jeunes entrepreneurs libanais ?
D'abord, ils doivent croire à leur projet, sans avoir peur de faire faillite par exemple. Dans le monde, le taux de faillite moyen des start-up se situe généralement autour de 20 % la première année, 30 % les trois premières années, et de 40 à 50 % les cinq premières années. Les jeunes doivent donc bien évaluer les risques tout en ayant conscience que l'échec n'est pas une mauvaise chose.
Ensuite, il faut se méfier de la tendance à une gouvernance égocentrique liée au fait que l'entrepreneuriat se développe très souvent dans une structure familiale au Liban. Je ne suis pas contre ce type de structure, mais il ne faut pas que tout tourne autour du fondateur et celui-ci doit instaurer une réelle division des tâches afin d'assurer une gouvernance efficace au fur et à mesure du développement de sa société.

Les jeunes entrepreneurs libanais ont souvent du mal à trouver les financements nécessaires pour développer leur start-up. Des mécanismes comme la circulaire 331 de la Banque centrale ont-ils permis de répondre à ce problème ?
Bien que la circulaire 331, qui permet aux banques d'entrer au capital de start-up de l'économie de la connaissance, soit une excellente initiative, je n'ai pas encore vu de start-up grandir grâce à elle.
En dehors du secteur technologique, il est généralement difficile de trouver des investisseurs. Les jeunes entrepreneurs sont donc amenés à s'endetter et même s'ils n'ont pas toujours les garanties bancaires nécessaires, des structures de soutien existent. À eux ensuite de réinvestir l'essentiel de leurs profits dans leur entreprise afin d'en augmenter la valeur, et peu à peu substituer des fonds propres à l'endettement. Cela leur permettra de renforcer leur crédibilité auprès d'éventuels investisseurs.

Alors que les principaux moteurs de l'économie libanaise sont en panne, le RDCL veut promouvoir la création de PME. Pourquoi?Les grandes entreprises investissent moins, et je suis convaincu que la croissance doit venir des PME et des microentreprises. Nous avons une longue histoire de grandes réussites entrepreneuriales dans le monde. Même pendant la guerre civile, de nombreuses...

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