Le Premier ministre libanais Tammam Salam s'est dit, dans les colonnes du Washington Post, pessimiste sur le sort du Liban, estimant que les factions politiques sont incapables d'élire un président de la République.
"La Russie et les Etats-Unis doivent aboutir à un accord entre eux afin de trouver une solution à la Syrie. Résoudre le problème au Liban requiert beaucoup moins d'efforts. Cela nécessite uniquement que les puissances internationales et régionales se réunissent et disent : +oui, nous soutenons cet homme-là en tant que président+, et les choses iront de l'avant", a estimé M. Salam.
Le Liban est sans président depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale au Parlement ayant à nouveau échoué faute de quorum, un nouveau scrutin a été fixé au 30 septembre.
Interrogé par la journaliste du quotidien sur le fait de savoir si un tel scénario est possible dans l'avenir proche, le chef du gouvernement libanais a répondu : "Cela doit arriver sans plus tarder. Laissez-moi être bien clair. Nous allons vers l'effondrement. Les factions politiques libanaises sont incapables d'élire un chef de l'Etat". M. Salam a également affirmé avoir soulevé ce point avec le chef du Département d'Etat américain, John Kerry, lors d'une discussion téléphonique. Prié de dire si c'est le poids des réfugiés syriens au Liban qui mènera le pays vers l'effondrement, M. Salam répond par la négative. "Le vrai effondrement au Liban aura lieu en raison de l'incapacité du pays à résoudre ses problèmes, notamment la crise des déchets et d'autres dossiers".
(Lire aussi : L'échéance présidentielle au cœur des entretiens de Salam à New York)
Abordant une éventuelle démission de sa part, M Salam a expliqué le problème au niveau de la loi : "Constitutionnellement, il n'y a personne (à l'ombre de la vacance à la présidence) pour tenir des consultations afin de nommer un autre Premier ministre que moi. Ce serait le cauchemar si je démissionnais. Certains disent :+pourquoi ne démissionnez-vous pas? Ils devront à ce moment élire un chef de l'Etat+. Mais d'autres disent : +Au Liban, à chaque fois que vous êtes face au mur, le mur bouge".
"Le Hezbollah se considère comme une grande puissance"
Au niveau régional, le Premier ministre libanais a également abordé le dossier syrien. "Des dirigeants internationaux viennent à moi et me demandent :+que faire en Syrie, à votre avis?+. Je leur réponds : Vous me demandez à moi? C'est moi qui devrait vous demander", s'est exclamé le Premier ministre libanais.
"Le Hezbollah est-il un problème pour vous?", s'est vu demander M. Salam. "Ils se considèrent comme une grande puissance à présent. Les Iraniens les considèrent de la sorte en tout cas. Ils (le Hezbollah) ont en effet une grande présence et sont assez efficaces", a répondu le Premier ministre.
A New-York, M. Salam devrait s'entretenir, entre autres, avec le pape François, en marge de la réunion de l'Assemblée générale de l'Onu à New York, la semaine prochaine, selon l'agence al-Markaziya. Le chef du gouvernement libanais devra se rendre aux États-Unis jeudi prochain afin de prononcer un discours à la 70e session ordinaire de l'Assemblée et participer à la réunion du Groupe de soutien international au Liban.
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commentaires (12)
C'est un appel au secours des ricains, messire? Noonn... allons, il faut rester positif... il sont plus paumés que téssire les usiens. Il faudra que tes copins soient moins voraces et acceptent d'etre un peu moins milliardaires pour que les pauvres libanais ne se sentent pas grugés à ce point. Allez, il faut rester positif, prendre son baton de pellerin et allez convaincre les démocrates pleins de sous de lacher un peu de leur prise. ils vous arrive quoi, les PM... vous finissez par tomber comme des mouches dans un verre de bierre... que vous soyez de babord ou de tribord.
Ali Farhat
01 h 50, le 21 septembre 2015