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À La Une - Liban

Tollé après les accusations lancées par Chammas contre les manifestants dans le centre-ville

Le président de l'Association des commerçants de Beyrouth affirme que ses propos ont été "sortis de leur contexte".

Le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas.

Plusieurs syndicats ont répondu vendredi aux déclarations du président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, qui a estimé la veille lors d'une conférence que "les infiltrés les plus dangereux du mouvement civil sont "les communistes et les marxistes qui tentent d'entraîner le pays dans une guerre de classes".

Le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats des ouvriers et des employés au Liban, Castro Abdallah, a déclaré que "les menaces proférées contre le mouvement civil" par Nicolas Chammas, président "s'apparentent à une déclaration de guerre". "Il est évident que les discours sur l'instabilité sécuritaire visent à tuer le mouvement", a-t-il ajouté.

Le Parti communiste libanais a pour sa part estimé que les propos "anti-communistes" de M. Chammas, "dont l'aversion pour les classes populaires et ses droits est de notoriété publique, visent en réalité le mouvement civil et ses revendications contre la classe dirigeante corrompue".

Jeudi, lors d'une conférence intitulée "Pour sauver le cœur de Beyrouth" organisée par la Chambre du commerce de Beyrouth et du Mont-Liban et l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas avait violemment attaqué une partie du mouvement civil qui proteste depuis plusieurs jours dans centre-ville de Beyrouth contre l'incurie du gouvernement. "Les plus dangereux des infiltrés sont les ersatz de communistes et de marxistes inspirés par la Russie et la Chine qui tentent d'entraîner le mouvement civil dans la lutte des classes", avait-il déclaré, assurant que "jamais le centre-ville de Beyrouth ne sera transformé en un marché populaire".
Les différents intervenants à la conférence de presse ont également regretté l'impact des manifestations sur l'activité économique du centre-ville.

En réponse aux déclarations de M. Chammas, une manifestation se tiendra samedi place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, à l'appel du collectif citoyen "Nous réclamons des comptes". Le groupe organise parallèlement sur place ce qu'il appelle un "marché populaire", afin "que le peuple se réapproprie le centre-ville de Beyrouth, sans que celui-ci ne soit accaparé par mes grosses fortunes". Un mot-clé, "marché populaire", a également été lancé sur les réseaux sociaux par plusieurs collectifs qui s'en prennent violemment à M. Chammas.

 

La réponse de Chammas
Réagissant vendredi aux accusations dirigées contre lui, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth s'est dit étonné de cette campagne. Il a estimé dans un communiqué publié par son bureau de presse que ses propos ont été sortis de leur contexte et dévié de leur sens initial, à savoir "la protection du centre-ville des dangers qui le guettent".
"(...) M. Chammas n'aurait pas signé un document historique entre les responsables des organismes économiques et la Confédération générale des travailleurs du Liban, en vue de rectifier les salaires et renforcer le pouvoir d'achat, (...), s'il ne soutenait pas les demandes de la société civile qui sont justes et consacrées par le droit", peut-on lire dans le communiqué. "Il n'aurait pas non plus assuré que le centre-ville est un espace pour toutes les catégories sociales du pays. (...) C'est pour cela que M. Chammas s'étonne qu'on sorte de son contexte une expression qu'il a utilisée, (..) à savoir +marché populaire+, et qui n'était aucunement adressée à une personne ou une classe sociale spécifique. Elle a été employée au sens figuré afin de souligner la gravité de la situation dans le centre-ville, à savoir la désertification économique et le drame social de milliers de personnes qui ont à leur charge des foyers. (...) L'expression +marché populaire+ désignait la perte de splendeur du centre-ville".


Jeudi, lors de la conférence de presse, le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohammad Chucair, avait de son côté déclaré qu'il refusait que "le centre-ville soit pris en otage et saccagé". "Il y a une action planifiée en vue de fermer ce qui reste des commerces du centre-ville", a-t-il indiqué, appelant les députés de Beyrouth à adopter des mesures fermes afin de mettre un terme à la "situation délétère effrayante".

 

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Le secrétaire général de la Fédération...

commentaires (5)

Sacré "renifleur" anti-communisme.... !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 30, le 19 septembre 2015

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Commentaires (5)

  • Sacré "renifleur" anti-communisme.... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 30, le 19 septembre 2015

  • je l'avais dit ses manifs sentent le communisme je l'ai sentis depuis le debut !!

    Bery tus

    23 h 33, le 18 septembre 2015

  • CERTAINS VEULENT SEMER LE CHAOS ET MANIPULENT OU S'INFILTRENT PARMI LES MANIFESTANTS DE BONNE FOI ET DÉVIENT LEUR BUT PAR DES SLOGANS PARTISANS ET DES ACTES SUBVERSIFS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 02, le 18 septembre 2015

  • On dirait un ancien de chez les "pèèères" ou de chez les "frèèères". Le plus drôle, c'est l'autre.... "Castro".... accusé de "communisme" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 49, le 18 septembre 2015

  • Les communistes ont disparu dans le monde entier sauf en Corée-du-Nord et au Liban...

    Un Libanais

    17 h 09, le 18 septembre 2015

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