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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Kerry : La Russie a proposé aux USA un dialogue entre « militaires » sur la Syrie

Moscou veut envoyer un message fort à l'Occident sur son éventuel rôle de premier plan dans la résolution du conflit.

Le secrétaire d’État John Kerry a révélé hier que la Russie avait proposé à Washington d’avoir des discussions entre « militaires » sur la guerre en Syrie. Saul Loeb/AFP

Le secrétaire d'État américain John Kerry a révélé hier que la Russie avait proposé à Washington d'avoir des discussions entre « militaires » sur la guerre en Syrie, sans préciser si ces discussions concerneraient la lutte contre l'État islamique (EI), que Washington combat à la tête d'une coalition militaire internationale.
Devant des journalistes, John Kerry a, pour s'expliquer, employé le terme militaire de « deconfliction », qu'on pourrait traduire en français par « réduction du conflit » et qui définit la nécessité de réduire au maximum les risques d'incidents aériens entre des avions de différentes armées intervenant sur un conflit aux multiples belligérants, comme en Syrie. Le terme avait été utilisé en septembre 2014 quand la coalition internationale conduite par Washington avait commencé des frappes en Syrie contre l'État islamique et qu'il fallait empêcher toute confrontation avec des appareils de l'armée de l'air syrienne. Ces révélations ont été faites alors que Moscou a jugé hier que les résultats des frappes de la coalition internationale contre l'EI étaient « très modestes ».

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Bibi en Russie
Dans ce contexte, un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé hier qu'il se rendra la semaine prochaine en Russie pour discuter avec le président Vladimir Poutine « du déploiement de forces militaires russes en Syrie ». M. Netanyahu « exposera les menaces pesant sur Israël à la suite du renforcement militaire sur la scène syrienne, et à la fourniture d'armement au Hezbollah et à d'autres organisations terroristes », selon ce communiqué.
De même, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a critiqué hier le renforcement par la Russie de son soutien militaire au régime syrien. « Je suis inquiet de voir des parties fournir des armes, cela ne peut que rendre la situation encore pire », a-t-il estimé.


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En attendant, selon des experts, le renforcement de la présence russe en Syrie vise non seulement à soutenir un régime en difficulté, mais aussi à envoyer un message fort à l'Occident sur le rôle de premier plan qu'entend jouer Moscou dans la résolution du conflit. Plus que jamais, la Russie s'affiche en allié indéfectible du régime de Bachar el-Assad à l'heure où ce dernier accumule les revers militaires quatre ans et demi après le début de la guerre civile. D'ailleurs, elle a pour cela significativement renforcé ces derniers jours sa présence dans la province de Lattaquié, le fief d'Assad dans l'ouest du pays, provoquant l'irritation des États-Unis. Le Pentagone et des sources américaines ont fait état du déploiement de l'artillerie et de chars sur un aéroport du Nord, de la présence de plusieurs dizaines de troupes d'infanterie de marine et de bâtiments préfabriqués susceptibles d'abriter plusieurs centaines de personnes.

« Ces renforts s'expliquent d'abord par la volonté russe de protéger sa présence en Méditerranée. Ils visent aussi à renforcer le soutien militaire à la Syrie », explique Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques. Moscou veut faire savoir qu'il « n'abandonne pas ses alliés », souligne Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand pour les relations internationales et la sécurité.


(Lire aussi : Assad accuse l'Occident de duplicité sur les migrants)



Les experts militaires estiment que l'armée syrienne a perdu la moitié de ses effectifs, qui s'élevaient à 300 000 hommes, en raison des morts au combat, des défections et des insoumissions. Le gouvernement a pallié à ce manque d'effectifs en multipliant les milices locales, et en s'appuyant sur le Hezbollah et sur des experts militaires iraniens. Cela ne l'a pas empêché de subir de nouveaux revers, notamment la perte de la quasi-totalité de la province d'Idleb, dans le Nord-Ouest, face à une coalition d'islamistes et de la branche syrienne d'el-Qaëda.

Au-delà de cette dimension militaire, l'intervention russe « a pour premier objectif de forcer les États-Unis et l'Occident à prendre en considération la position de Moscou sur l'avenir de la Syrie », assure Daragh McDowell, analyste pour Verisk Maplecroft Consultancy. La Russie veut convaincre ces pays que « la lutte contre le groupe État islamique ne peut être reléguée au second plan » derrière la dimension politique, ajoute cette experte.

La Russie a proposé d'élargir la coalition anti-EI menée par les États-Unis à son allié syrien, mais la rebuffade qu'il a reçue a poussé Moscou a agir de manière unilatérale, a expliqué à l'AFP un responsable politique syrien proche du régime. Pour Alexandre Goltz, expert militaire indépendant à Moscou, « les dirigeants russes trouvent que l'idée d'une large coalition antiterroriste présente de nombreux avantages. Ils espèrent sortir de l'isolement international grâce à cette idée de coalition ».

 

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commentaires (2)

Et pendant ce temps, interview sur interview, diffuse sa désinformation dans les medias occidentaux. Il vient d'annoncer que l'armée syrienne a été dotée d'armes nouvelles, plus précises et plus efficaces. En même temps Poutine annonce la livraison de façon "légale" Quel enfantillage meurtrier devrons nous assister encore? Ce n'est pas la base de Tartous qui sauvera le petit Hitler, c'est sa fuite ...

FAKHOURI

12 h 59, le 17 septembre 2015

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Commentaires (2)

  • Et pendant ce temps, interview sur interview, diffuse sa désinformation dans les medias occidentaux. Il vient d'annoncer que l'armée syrienne a été dotée d'armes nouvelles, plus précises et plus efficaces. En même temps Poutine annonce la livraison de façon "légale" Quel enfantillage meurtrier devrons nous assister encore? Ce n'est pas la base de Tartous qui sauvera le petit Hitler, c'est sa fuite ...

    FAKHOURI

    12 h 59, le 17 septembre 2015

  • DISCUSSIONS MILITAIRES = PARTAGE DE LA SYRIE EN RÉGIONS D'INFLUENCES MILITAIRES D'ABORD... PUIS TOUT SIMPLEMENT : DÉMEMBREMENT DU PAYS EN LANDS L'AOUITOLAND POUR LES RUSSES ET IRANIENS ET UNE MILTITUDE DE LANDS AUX AUTRES DE S'EN EMMERDER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 17 septembre 2015

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