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Moyen Orient et Monde

« Un siècle pour rien »

le 11 septembre 2001. Photos archives Reuters

Tout au long du XXe siècle, le monde arabe a donné l'impression de chercher sa place au sein de l'ordre international. Les enjeux étaient énormes : le combat pour l'indépendance, la gestion des ressources énergétiques, la construction intellectuelle et politique des nationalismes, les guerres contre l'État hébreu, le positionnement vis-à-vis des deux blocs, et l'incessante lutte pour l'hégémonie régionale. Dire, par contre, que le bilan n'est pas positif est un euphémisme. Comme si le monde arabe n'avait toujours pas digéré l'implosion de l'Empire ottoman et le partage des frontières qui en a résulté. Comme s'il n'avait pas réussi à construire un projet politique, plus seulement basé sur des longs discours teintés de sentimentalisme et de populisme, mais adapté aux exigences de son temps et aux besoins de ses populations. Comme s'il n'avait pas réussi à trouver l'équilibre entre une irrésistible volonté de parvenir à l'unité et une impossibilité politique de la réaliser. L'équilibre entre tradition et modernité, entre son passé et son présent.

Les deux grands projets du monde arabe au XXe siècle ont abouti à des échecs, que ce soit la lutte contre Israël ou l'unité panarabiste. Cela a permis la mise en place, ou la survie, de républiques autoritaires ou de royaumes conservateurs, dont la politique a contribué à agrandir le fossé qui sépare cet ensemble du reste du monde. Sans parler des nombreuses querelles, dont les populations continuent de payer le prix, qui ont opposé entre eux ces dirigeants toujours plus avides de pouvoir et voracement accrochés à leurs privilèges. Sans parler non plus de la progressive montée en puissance de l'islamisme dans ses versions politiques et jihadistes qui profitent du dégoût des populations locales pour se présenter comme la seule véritable alternative.

Pour des raisons géopolitiques, sociales et culturelles, le monde arabe semble être passé à côté du siècle dernier. Il continue aujourd'hui de payer le prix du cynisme des relations internationales et de l'incompétence de la majorité de ses dirigeants. Mais son avenir n'est pas inscrit dans le marbre. Le monde arabe ne porte pas en lui les germes de sa propre décadence. Les printemps arabes l'ont prouvé : son visage est aussi celui de la jeunesse, de la créativité et de l'espoir. Et c'est cette voix-là que le monde a envie et besoin d'entendre désormais.

 

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