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À La Une - Conflit

La trêve à Zabadani, le feu à Damas

Zarif rencontre Assad et appelle à combattre l'extrémisme.

Au moins 37 civils ont péri mercredi dans des raids aériens de l'armée sur une région rebelle à l'est de Damas, en représailles à des roquettes tirées par les insurgés sur la capitale . AFP PHOTO / ABD DOUMANY

Un cessez-le-feu de 72 heures est entré en vigueur mercredi dans la dernière place forte rebelle à la frontière avec le Liban et dans deux localités chiites du nord-ouest de la Syrie, ont rapporté des sources concordantes.

Initialement fixé à 48 heures, cette trêve a été prolongée de 24 heures jusqu'à samedi matin, a indiqué une source de sécurité sur le terrain. "Le cessez-le-feu et l'arrêt des opérations militaires se terminent samedi matin après leur prolongation de 24 heures à Zabadani et dans les localités de Foua et Kafraya, dans la province d'Idleb", a précisé cette source. Cette prolongation a été confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Nous avons constaté que c'était relativement calme ce matin. Nous n'avons pas entendu de bombardements ni le son d'une fusillade. Pourvu que ça dure", a par ailleurs confié à l'AFP Mohammad, un habitant de Zabadani.

Les forces pro-régime, dont le Hezbollah, combattent des groupes rebelles pour s'emparer de la ville depuis début juillet. Mardi soir, les adversaires se sont mis d'accord pour l'entrée en vigueur en même temps d'un cessez-le feu à Zabadani et dans deux localités pro-régime dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'OSDH.
Selon son directeur Rami Abdel Rahmane "il n'y a eu aucun tir depuis 06h00" (03h00 GMT) ni à Zabadani ni dans les villages chiites de Foua et Kafraya. Ces deux localités de la province d'Idleb sont assiégées par une alliance rebelle incluant le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, qui les bombarde régulièrement.

Mohammed Abou Qassem, secrétaire général du parti Tadamoun (Solidarité) a affirmé à l'AFP qu'il avait négocié ce cessez-le-feu au nom des groupes combattants dans Zabadani. L'arrêt des hostilités a été signé par le conseil local, des groupes rebelles et des forces du régime.
"Tadamoun a été autorisé à négocier avec le gouvernement pour aboutir à un nouvel accord. Depuis le début de l'opération militaire (du régime), nous avons essayé de trouver une solution à la crise à Zabadani" a-t-il dit. Il a souligné que l'intensification des attaques rebelles contre les deux villages chiites avait accéléré la mise en place d'un accord. "Nous avons accepté un accord car nous voulons mettre fin à la bataille avec moins de perte possible mais il est hors de question que les groupes armés restent à Zabadani après aujourd'hui", a dit à l'AFP une source de sécurité.

Selon l'OSDH, les négociations se poursuivent concernant une sortie sécurisée des rebelles de Zabadani contre de la nourriture et une aide médicale à Foua et Kafraya.

(Pour mémoire : Pas de réédition du scénario Qalamoun ; Zabadani serait une guerre d'extermination)

 

Damas sous le feu
Alors que le calme s'installait à Zabadani, la capitale syrienne était sous le feu du régime. Au moins 37 civils ont ainsi péri dans des raids aériens de l'armée sur une région rebelle à l'est de Damas, en représailles à des roquettes tirées par les insurgés sur la capitale qui ont fait 13 morts, selon l'OSDH. L'ONG a en outre fait état de 120 blessés en précisant que le bilan des morts risquait de s'alourdir car de nombreuses victimes se trouvaient dans un état critique.

Les raids ont visé les localités de Douma, Sabqa, Kafar Batna et Hammouriyé.
Le photographe de l'AFP a vu des dizaines de corps dans des linceuls en plastique avec leur nom écrit au marqueur noir. Tous ont la tête ensanglantée. Parmi eux figurent deux enfants avec sur le visage jauni du sang coagulé. Dans la clinique, un jeune enfant assis à même le sol a les jambes en sang près d'autres adultes allongés qui reçoivent des soins.

Ces raids font suite à des tirs de roquettes des rebelles sur la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.
Le ministère, cité par la télévision officielle, a indiqué que huit personnes, dont une femme, avaient été tuées et 60 blessées mercredi à Damas par des tirs de roquettes provenant de secteurs rebelles autour de la capitale. La télévision a aussi fait état de dégâts matériels dans ce "bombardement terroriste de quartiers résidentiels de Damas", reprenant la terminologie officielle pour désigner les opposants armés au régime.

L'OSDH a fourni pour sa part un bilan plus lourd avec treize morts, dont dix civils. Selon l'Observatoire, plus de 50 projectiles ont été tirés sur plusieurs quartiers du centre de la capitale.
Parmi les victimes figure Kassem Yehya, directeur adjoint du laboratoire des antiquités syriennes, tué par la chute de cinq obus sur la citadelle de Damas, où il travaillait, a indiqué à l'AFP le directeur général des Antiquité et des musées de syrie Maamoun Abdulkarim. Selon lui, un autre obus est tombé devant le musée de Damas tuant un passant. Les deux sites se trouvent au centre de la capitale.

Les quartiers résidentiels de la capitale sont régulièrement la cible de tirs de roquettes des combattants de la rébellion positionnés autour De damas, alors que les forces gouvernementales mènent des raids aériens et des bombardements à l'artillerie sur les secteurs contrôlés par les insurgés. Des ONG des droits de l'Homme ont régulièrement dénoncé des tirs de roquettes aveugles sur la capitale, les assimilant à des crimes de guerre.

 

Zarif rencontre Assad
Sur le plan diplomatique, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a rencontré mercredi le président syrien Bachar el-Assad à Damas et appelé les pays de la région à "combattre l'extrémisme et le terrorisme". "Je dis aux autres acteurs (dans la région) et aux voisins qu'il est temps qu'ils se soucient de la vérité, qu'ils répondent aux aspirations du peuple syrien et travaillent à combattre l'extrémisme, le terrorisme et le confessionnalisme", a dit M. Zarif après la rencontre.

Mardi, une porte-parole des Affaires étrangères iraniennes avait indiqué qu'au cours d'une tournée régionale qui a commencé par le Liban, M. Zarif devait évoquer le nouveau plan iranien pour contribuer à un règlement du problème syrien.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait annoncé la semaine dernière que l'Iran allait présenter au secrétaire général de l'Onu un nouveau plan de paix pour mettre fin à la guerre en Syrie.
Selon la chaîne de télévision Al-Mayadeen, favorable au régime syrien et basée à Beyrouth, le texte propose "un cessez-le-feu immédiat en Syrie, la formation d'un gouvernement d'unité nationale, l'amendement de la Constitution (...) en vue d'assurer le droit des minorités ethniques et religieuses et la tenue d'élections supervisées par des observateurs internationaux".

 

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Initialement fixé à 48 heures, cette trêve a été prolongée de 24 heures jusqu'à samedi matin, a indiqué une source de sécurité sur le terrain. "Le...

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"La trêve à Zabadani, le feu à Damas, mais les déchets et les ordures à Baïyroûte !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 44, le 13 août 2015

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Commentaires (4)

  • "La trêve à Zabadani, le feu à Damas, mais les déchets et les ordures à Baïyroûte !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 44, le 13 août 2015

  • Sur le point d’essuyer une défaite considérable à Zabadani, localité dans le Qalamoune syrien où le Hezbollah et l’armée syrienne progressent sans relâche, les miliciens de la branche d’Al-Qaïda en Syrie et leurs alliés Ahrar al-Cham tentent une issue de sortie. Zabadani contre Kefraya et Fouaa est l’équation qu’ils veulent instaurer. Depuis quelques jours, ils ont intensifié le pilonnage sporadique des quartiers de ces deux localités loyalistes de la province d’Idleb, qu’ils occupent majoritairement dans le cadre d’une coalition baptisée Jaïch al-Fath (Armée de la Conquête). Tuant un nombre important de ses habitants. Mardi, avant la conclusion du cessez-le-feu, ils avaient échoué dans leur tentative de reprendre les positions récemment libérées dans les parages de Kefraya et Fouaa par les combattants de défense des deux localités qui ont détruit un de leurs chars et capturé les cadavres de leurs miliciens. Evacuation des miliciens de la première vers la Ghouta orientale, contre celle des civils dans les deux dernières, était aussi le contenu de la trêve qu'ils ont négociée , via une médiation turque, et qui est entrée en vigueur ce mercredi matin pour une période de 48 heures. Voilà en copier/coller la réalité des faits raconté sans fausse honte . Partout où le hezb résistant s'implique , il triomphe ! sans fausse honte !

    FRIK-A-FRAK

    19 h 49, le 12 août 2015

  • Bon d'abord ce n'est pas un rebelle mais un hors-la-loi. Un de ces nombreux criminels soutenus par ses pzires dans le monde souillent la Syrie. En plus il ne montera pas longtemps la garde sur son débris de Zabadani. Les intelligents d'entre nous auront compris qu'il ne s'agit pas d'un simple "cessez-le-feu.

    Ali Farhat

    19 h 36, le 12 août 2015

  • SI LES REBELLES QUITTENT ZABADANI APRÈS DES NÉGOCIATIONS AVEC LE HEZBOLLAH... SANS SE GLISSER AU LIBAN... CE SERAIT UNE VICTOIRE HIZBOLLAHI ! LA DONNE CHANGE ET L'INTERVENTION EN SYRIE DU HEZB... DE GRAVE ERREUR... POURRAIT DEVENIR SOUDAIN ET PEUT-ÊTRE UNE BONNE INITIATIVE ! SEULE... LA DONNE FUTURE LE DIRAIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 40, le 12 août 2015

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