Le mufti Deriane prévoit un « happy end » prochain pour les militaires kidnappés

« L'affaire des militaires otages est proche d'être résolue. » C'est ce qu'a déclaré hier le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane à l'issue de sa rencontre avec le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim. Le dignitaire sunnite a salué les efforts déployés par l'officier en vue de la libération des otages, détenus depuis un an par le Front al-Nosra. Le cheikh Deriane a saisi l'occasion pour envoyer aux familles des militaires un message rassurant, soulignant que le dossier « est en de bonnes mains » et affirmant aux parents que leurs fils « reviendront chez eux sains et saufs ».
Par ailleurs, et à l'occasion du 70e anniversaire de la Sûreté générale qui sera célébré le 27 août courant, son mensuel a prévu la publication d'un entretien avec le directeur général. Évoquant la question des otages, le général Ibrahim a indiqué que les négociations avec le Front al-Nosra ont « atteint une phase avancée dans laquelle les deux parties ont convenu d'un mécanisme d'échange, d'une date et d'un lieu pour son exécution ainsi que des questions techniques ».
« Le volet des négociations à proprement parler est terminé pour nous, aussi bien que pour les médiateurs du Qatar », a ajouté le directeur. « Ce dont nous avons encore besoin, ce sont quelques clarifications pour entamer l'échange », a poursuivi le général Ibrahim.
Du côté des familles, l'heure est à l'expectative et personne n'ose encore croire aux « relativement bonnes nouvelles » véhiculées aussi bien par le mufti que par le général Ibrahim. Marie Khoury, dont le frère fait partie des seize otages aux mains d'al-Nosra, affiche son indifférence à ce stade par rapport à ces informations optimistes. « Nous en avons marre d'entendre des déclarations ici et là. Tant que je n'ai pas vu mon frère de mes propres yeux, je reste sur mes gardes », a-t-elle déclaré à L'Orient-Le Jour. Mme Khoury tient toutefois à préciser que son scepticisme n'est pas dû à son manque de confiance dans la capacité du général Ibrahim à gérer ce dossier, « bien au contraire », dit-elle, mais plutôt aux tergiversations du Front al-Nosra qui doit démontrer son engagement à faire appliquer l'accord convenu.

Les responsables politiques ont échoué
Par ailleurs, le directeur de la Sûreté a évoqué dans son entretien à paraître la question de la vacance présidentielle, assurant que « les Libanais peuvent à n'importe quel moment élire un chef de l'État ». Selon lui, « la classe politique a échoué dans cette mission du fait de facteurs externes ».
L'officier a constaté que la volonté populaire « est paralysée, toujours à cause des agendas extérieurs ». Il a toutefois assuré que l'État libanais « n'est pas en danger », insistant sur la nécessité de mettre en place une loi électorale susceptible de rectifier la situation qui prévaut et réhabiliter les institutions de sorte à « incarner les aspirations des Libanais et leurs intérêts ».