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Des migrants attaqués en mer entre la Turquie et la Grèce

De nombreux migrants ayant tenté ou réussi la traversée entre la Turquie et la Grèce ont raconté avoir été attaqués par des hommes armés cherchant à les empêcher de gagner l'Europe et parfois à les dépouiller, selon plusieurs sources concordantes.

Une ONG internationale, qui ne souhaite pas être nommée, a ouvert une enquête après plusieurs témoignages, soupçonnant l'action "de gangs mafieux" ou bien "des commandos spéciaux des garde-côtes helléniques, comme ce fut le cas dans le passé, même si on nous assure que c'est terminé".

La zone de l'île grecque de Lesbos, à l'est de la mer Egée, est particulièrement concernée par ces cas rapportés, accompagnés de vols d'argent et de moteurs des embarcations des migrants, selon cette source.
Nawal Soufi, une militante italienne par laquelle passent de nombreux appels de détresse de réfugiés syriens en mer, a reçu le témoignage de passagers d'une vingtaine d'embarcations attaquées ces derniers mois.

"Les migrants parlent de commandos, certains disent Frontex (l'agence européenne de contrôle des frontières), d'autres les garde-côtes turcs ou grecs, d'autres des milices ou des pirates", a-t-elle expliqué à des journalistes en notant une récente multiplication des cas.

Moubarak, un Syrien de 30 ans, parti de Turquie le 6 mai à l'aube, raconte qu'un navire militaire -- turc selon lui -- a demandé au canot de s'arrêter, et inondé l'embarcation au jet d'eau. Des hommes ont ensuite tenté de prendre le moteur, mais après plus d'une heure de lutte, les migrants ont pu poursuivre leur route jusqu'à Lesbos, a dit à l'AFP ce jeune homme aujourd'hui demandeur d'asile en Allemagne. Une vidéo tournée avec un téléphone lors de cette attaque laisse entrevoir le navire militaire, la silhouette des assaillants et entendre la panique des quelque 45 personnes à bord.

Une Syrienne partie dans la nuit de mardi à mercredi a raconté à Nawal Soufi comment un navire militaire avait abordé son canot avec 42 passagers, parmi lesquels des enfants. A bord, des hommes cagoulés, armés de M16 et parlant une langue qu'elle ne connaissait pas ont violemment fouillé tout le monde, déchiré vêtements et sous-vêtements pour récupérer les économies des migrants, et jeté par-dessus bord le contenu de leurs sacs.

Puis ils ont abandonné le canot et ses passagers, après avoir retiré le moteur. Le groupe a été secouru par les gardes-côtes turcs, en même temps qu'un autre groupe qui venait de subir une attaque similaire. Selon Efi Latsoudi de l'ONG "Le village tous ensemble" de Lesbos, il pourrait s'agir d'une reprise des mesures d'intimidation et de dissuasion, fréquentes en Grèce dans le passé. "Amnesty International et d'autres ONG des droits de l'Homme avaient dénoncé à plusieurs reprises les mauvais traitements des migrants en Grèce, frappés et intimidés pour les convaincre de rentrer en Turquie", a-t-elle rappelé à l'AFP.
Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, 109.000 migrants sont arrivés en Grèce depuis le début de l'année, essentiellement par les îles de l'est de la mer Egée.

De nombreux migrants ayant tenté ou réussi la traversée entre la Turquie et la Grèce ont raconté avoir été attaqués par des hommes armés cherchant à les empêcher de gagner l'Europe et parfois à les dépouiller, selon plusieurs sources concordantes.
Une ONG internationale, qui ne souhaite pas être nommée, a ouvert une enquête après plusieurs témoignages, soupçonnant l'action "de...