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Moyen Orient et Monde - Décapitation en France

Valls évoque pour la première fois une « guerre de civilisation »

Yassin Salhi, le Français jihadiste, aurait envoyé en Syrie le selfie qu'il avait pris avec la tête de sa victime.

Le jihadiste français présumé aux mains des officiers de police, hier, à Saint-Priest, près de Lyon. Emmanuel Foudrot/Reuters

Après les attentats sanglants de vendredi, Manuel Valls a mis en garde hier les Français contre « une menace terroriste majeure », s'inscrivant dans « la durée », utilisant pour la première fois l'expression controversée de « guerre de civilisation » face au « terrorisme » islamiste.
« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, parce que c'est au fond une guerre de civilisation. C'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons », a déclaré M. Valls lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1-Le Monde-iTélé.
Si elle recouvre en réalité des définitions très fluctuantes, la conjonction des mots « guerre » et « civilisation » est devenue politiquement sensible ces dernières années, du fait de la référence au « choc des civilisations » popularisé par les milieux néoconservateurs américains et le président George W. Bush.
Manuel Valls a d'ailleurs pris soin de ne pas décrire cette « guerre de civilisation » comme un choc entre l'Occident et le monde musulman, ou d'une civilisation contre une autre. « Ce n'est pas une guerre entre l'Occident et l'islam », a-t-il insisté. Cette « bataille » se situe « aussi, et c'est très important de le dire, au sein de l'islam. Entre, d'un côté, un islam aux valeurs humanistes, universelles, et, de l'autre, un islamisme obscurantiste et totalitaire qui veut imposer sa vision à la société », a affirmé le Premier ministre.
La droite s'est, elle, empressée de voir ces propos comme un alignement sur le vocabulaire de Nicolas Sarkozy, qui s'était attiré des critiques en parlant de « guerre à la civilisation » dans la foulée des attentats jihadistes en France en janvier et au Danemark en février.
À gauche, aucun haut responsable n'avait utilisé l'expression depuis l'attentat contre Charlie Hebdo. Manuel Valls, qui avait notamment repris l'expression disputée d'« islamo-fascisme », est familier des incursions sémantiques hors du discours classique de son camp.

Un selfie macabre
Par ailleurs, Yassin Salhi, le Français jihadiste présumé qui a avoué avoir tué et décapité un homme en France, a envoyé en Syrie le selfie qu'il avait pris avec la tête de sa victime, un chef d'entreprise avec lequel il avait eu un différend. Ce cliché macabre a été envoyé depuis le téléphone portable de Salhi vers un numéro canadien, qui pourait n'être qu'un simple relais. Les enquêteurs ont pu établir que le destinataire était en fait dans les zones de jihad irako-syriennes, et pensent avoir identifié un jihadiste français parmi les 473 actuellement dans les zones de combat, selon des sources proches du dossier. Cet homme, prénommé Sébastien Younès, est parti en novembre 2014 en Syrie, rejoignant le secteur de Raqqa où il combattrait dans les rangs de l'organisation État islamique (EI), selon des sources proches du dossier.
Aucune source n'a fait état d'éléments montrant que Yassin Salhi, 35 ans, se serait lui-même rendu en Syrie, bien qu'il ait été repéré depuis le milieu des années 2000 par les services de renseignements français comme s'étant radicalisé. Il ne faisait cependant pas l'objet d'une surveillance étroite.
Arrêté vendredi près de Lyon alors qu'il s'apprêtait apparemment à faire sauter le hangar d'une usine de gaz industriels, le suspect a reconnu depuis l'assassinat de l'unique victime de cet attentat, son employeur Hervé Corona, âgé de 54 ans. Il a été transféré hier vers le siège de la police antiterroriste de Paris où sa garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures avant qu'il soit présenté à un juge d'instruction. Sa femme et sa sœur, arrêtées vendredi, ont été relâchées.
(Source : AFP)

Après les attentats sanglants de vendredi, Manuel Valls a mis en garde hier les Français contre « une menace terroriste majeure », s'inscrivant dans « la durée », utilisant pour la première fois l'expression controversée de « guerre de civilisation » face au « terrorisme » islamiste.« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, parce que c'est au fond une guerre de...

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