Les agriculteurs menacent de descendre dans la rue

Les syndicats des agriculteurs ont lancé hier un énième cri d'alarme sur la difficulté d'exporter leurs produits depuis la fermeture des voies d'exportation terrestres due à la crise syrienne. « Les problèmes liés à l'exportation et à l'importation de produits agricoles se multiplient et menacent toute la récolte de la Békaa. Nous demandons au gouvernement et aux ministères concernés de trouver des solutions rapides », ont déclaré les représentants des syndicats dans un communiqué. « Le gouvernement doit subventionner tous les secteurs des transports afin de faire parvenir les produits libanais aux marchés arabes », ont-ils ajouté.
Le président de l'Association des agriculteurs, Ibrahim Tarchichi, a accusé pour sa part les responsables libanais de couvrir la contrebande à grande échelle à travers Tripoli et le Hermel. « Les douanes libanaises ne remplissent pas leur rôle pour mettre un terme à la contrebande qui a lieu à travers les passages frontaliers illégaux et dans les ports », ont souligné les responsables syndicaux.
Ils ont par ailleurs menacé de se mettre en grève et de manifester samedi dans toutes les régions libanaises si aucune solution n'est trouvée d'ici là.
En tournée dans le nord du Liban, le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb a souligné la nécessité pour le gouvernement de soutenir les exportations libanaises, affirmant que les revenus du tiers de la population dépendaient du secteur agricole. Un rapport réalisé par l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) évalue à une fourchette comprise entre 2,5 et 4 millions de dollars par mois le montant de ces subventions, en fonction des voies maritimes et du mode de transport envisagés.