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Moyen Orient et Monde - Crise ukrainienne

Le pape exhorte Poutine à faire « un effort » pour la paix

À Milan, le maître du Kremlin a fustigé les sanctions infligées à son pays, en présence de Matteo Renzi.

Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) a été reçu hier au Vatican pendant 50 minutes par le pape François. Gregorio Borgia/AFP

Le président russe Vladimir Poutine a été reçu hier au Vatican pendant 50 minutes par le pape François en présence d'interprètes. Le pape est apparu sérieux et peu souriant, même si l'atmosphère semblait s'être un peu réchauffée à l'issue de l'entretien.
Le pape François a exhorté le président Poutine à « faire un effort sincère » pour la paix en Ukraine, a indiqué dans la soirée un communiqué du Vatican. Jorge Bergoglio a également appelé « toutes les parties » à respecter les accords de Minsk entre rebelles séparatistes prorusses et gouvernement de Kiev, selon ce texte. Le pape François a en outre offert à M. Poutine un médaillon représentant « l'ange de la paix », « qui vainc toutes les guerres » et « parle de solidarité entre tous les peuples », selon des journalistes présents.
À la veille de cette rencontre, le primat de l'Église gréco-catholique (uniate) d'Ukraine, Mgr Sviatoslav Chevtchuk, avait déclaré mardi espérer que le pape François « serait la voix des gens opprimés ». Mais le Vatican est resté très prudent dans cette crise, au grand dam des catholiques uniates qui souhaiteraient une condamnation directe de la politique russe en Ukraine. Pour rappel, en Ukraine, les rebelles sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou, et se battent contre d'autres orthodoxes et les grecs-catholiques (uniates) rattachés à Rome.
Quelques heures auparavant, à Milan, le maître du Kremlin avait fustigé les sanctions infligées à son pays, en présence du chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Le président russe se trouvait à Milan à l'occasion de la journée de la Russie à l'Exposition universelle, où il a été accueilli – avec près d'une heure de retard sur l'horaire prévu – par M. Renzi et par une petite foule de fans brandissant des drapeaux aux couleurs de son pays et criant son nom.

Rompre l'isolement
Ces deux entretiens ont représenté pour le chef de l'État russe une bonne occasion de rompre son isolement diplomatique, qui s'est encore accru depuis son exclusion du G7-G8. Pari presque gagné à Milan où son hôte italien a salué le rôle important de la Russie, « grande puissance qui l'a été, l'est et le sera », dans le monde.
Ce qui n'a pas empêché M. Renzi de rappeler combien était indispensable l'application des accords de Minsk. L'Italie, l'un des pays européens les mieux disposés à l'égard de la Russie, a été cette semaine l'un des pays signataires du sévère communiqué publié lundi à l'issue d'une réunion des dirigeants du G7 en Bavière. Les sept chefs d'État ou de gouvernement y ont unanimement lié la durée des sanctions contre la Russie à « la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk » de février sur un cessez-le-feu en Ukraine et au « respect de la souveraineté » de Kiev, menaçant même de les durcir faute de résultats. Le respect de ces accords, censés dénouer la crise ukrainienne, est « l'étoile polaire, la boussole, le point de référence », a dit M. Renzi. Son règlement permettrait « d'évacuer de la table ce qui est aujourd'hui le seul élément de divergence. Si on se réfère à tous les autres dossiers, il peut bien sûr y avoir des évaluations, des sensibilités différentes, des intérêts nationaux différents, mais il y a une profonde convergence », a-t-il dit. M. Poutine a convenu de l'importance de parvenir à un règlement « pacifique » de la crise ukrainienne, mais a touché une corde sensible en Italie en faisant remarquer, devant une salle où siégeaient plusieurs grands patrons italiens, que les sanctions nuisent aussi aux pays qui les énoncent. C'est particulièrement vrai pour l'Italie, pays avec lequel la Russie entretenait jusqu'ici d'étroites relations économiques, a-t-il souligné.
(Source : AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a été reçu hier au Vatican pendant 50 minutes par le pape François en présence d'interprètes. Le pape est apparu sérieux et peu souriant, même si l'atmosphère semblait s'être un peu réchauffée à l'issue de l'entretien.Le pape François a exhorté le président Poutine à « faire un effort sincère » pour la paix en Ukraine, a indiqué dans la...

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