Egypte: acquittement d'un policier accusé d'avoir torturé à mort un islamiste

Un policier égyptien, condamné à 15 ans de prison en première instance pour avoir torturé à mort un islamiste en 2011, a été acquitté jeudi à l'issue d'un nouveau procès, a indiqué un responsable judiciaire.

En juin 2012, Mohammed Abdel Rahmane al-Chimi avait été condamné à 15 ans de prison pour avoir participé à la torture de Sayed Bilal. Ce dernier, qui a succombé aux mauvais traitements, avait été arrêté après un attentat contre une église d'Alexandrie qui avait fait une vingtaine de morts le soir du Nouvel An, fin 2010.

Le condamné avait fait appel du verdict et la cour de cassation l'a annulé, ordonnant un nouveau procès. Jeudi, un tribunal d'Alexandrie (nord), chargé de rejuger l'officier de police, a prononcé un acquittement, selon le responsable judiciaire.

Le corps couvert de meurtrissures de Sayed Belal avait été rendu à sa famille au lendemain de son arrestation, selon les déclarations de défenseurs des droits de l'Homme à l'époque.
La police avait arrêté des islamistes salafistes, qui avaient manifesté contre l'Eglise copte d'Egypte en l'accusant de détenir une femme qui s'était convertie à l'islam.

Alors que les violences policières sous le régime de l'ex-président Hosni Moubarak ont été l'un des déclencheurs de la révolte de 2011 qui l'a chassé du pouvoir, des dizaines de policiers ont été traduits en justice pour la mort de manifestants. Mais la plupart ont été acquittés.

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, la police a été largement réhabilitée au sein d'une partie de l'opinion publique qui soutient la sanglante répression lancée contre les pro-Morsi.
Des centaines de pro-Morsi ont ainsi été tués par les forces de sécurité dans la dispersion de leurs manifestations, tandis que des milliers ont été arrêtés.