Rechercher
Rechercher

Sport - Football

Les Américains sortent le carton rouge contre la Fifa

À deux jours de sa présidentielle, un double séisme secoue l'instance mondiale du ballon rond : sept responsables ont été arrêtés en Suisse et inculpés de corruption aux États-Unis, et son siège à Zurich a été perquisitionné sur fond de polémique concernant l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.

À la veille de l'ouverture de son 65e Congrès (aujourd'hui) et à deux jours de son scrutin présidentiel (demain), la Fifa a été frappée hier par un double séisme avec l'arrestation de sept responsables soupçonnés de corruption, à la demande de la justice américaine, et la perquisition de son siège zurichois.
Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin : la justice américaine a dressé hier un état des lieux accablant d'une corruption, selon elle, « endémique » au sein de la Fifa, en annonçant 14 inculpations à New York. Les 47 chefs d'inculpation retenus contre neuf responsables de la Fifa, dont deux vice-présidents, et contre cinq partenaires les accusent notamment de complot de « racket, de fraude et de blanchiment », sur une période de 25 ans, durant laquelle ces responsables du football mondial sont accusés « d'avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions » en échange « des lucratifs droits médiatiques et marketing pour les tournois internationaux de football ».
« C'est la Coupe du monde de la fraude. Aujourd'hui, nous avons sorti le carton rouge », a déclaré un responsable du fisc américain, Charles Weber. La secrétaire d'État à la Justice, Loretta Lynch, a accusé les personnes poursuivies d'avoir « corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement ». Et elle a lâché une bombe, concernant le Mondial 2010 en Afrique du Sud : « Même pour cet événement historique, des dirigeants de la Fifa et d'autres ont corrompu le processus en utilisant des pots-de-vin pour influencer la décision d'attribution » à un pays africain pour la première fois, a-t-elle dit.
L'acte d'accusation contre les 14 inculpés, dont sept ont été arrêtés hier à l'aube à Zurich, la ville suisse où se trouve le siège de la Fifa, fait 164 pages. Il fait état d'entreprises écrans, de paradis fiscaux, de comptes cachés à l'étranger, d'enveloppes de cash, de l'achat de propriétés et de l'utilisation aussi « d'accords de services de consultants et autres types de contrats pour créer une apparence de légitimité pour des paiements illicites ». Des dizaines de millions de dollars ont été retrouvés dans des comptes à Hong Kong, aux îles Caïman ou en Suisse, a précisé M. Weber. Le FBI a aussi perquisitionné hier le siège de la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (Concacaf) à Miami.
Ces inculpations « ne sont que le début, pas la fin de notre effort », a déclaré le procureur de Brooklyn par intérim, Kelly Currie. Les autorités américaines n'ont pas voulu dire si d'autres inculpations étaient à attendre. Elles ont également refusé de répondre à toutes les questions concernant le président de la Fifa, Sepp Blatter.

Plusieurs années d'enquête
Pour l'édition 2016 du centenaire de la Copa America, prévue aux États-Unis, « notre enquête a montré que ce qui aurait dû être l'expression de l'esprit sportif international a servi à remplir les poches des responsables, pour un total de 110 millions de dollars. Presque un tiers du coût légitime des droits des tournois concernés », a en outre indiqué Mme Lynch.
Elle a ajouté que la prochaine étape était une demande d'extradition des accusés arrêtés en Suisse vers les États-Unis pour qu'ils y soient jugés. Six des sept ont déjà fait savoir qu'ils s'y opposaient. « Tous ces accusés ont abusé du système financier américain et violé la loi américaine, et nous avons l'intention de les tenir pour responsables », a ajouté la ministre. L'enquête a duré plusieurs années.
Selon Mme Lynch, la corruption et les pots-de-vin se sont également étendus à l'élection présidentielle de la Fifa en 2011 et « des accords concernant le parrainage de l'équipe nationale de football du Brésil par une grande entreprise d'équipement sportif américaine ». Dix autre personnes avaient plaidé coupable dans ce dossier entre juillet 2013 et mai 2015, dont Charles Blazer, ancien secrétaire général de la Concacaf et ancien membre du comité exécutif de la Fifa, et deux fils de Jack Warner, ancien membre du comité exécutif de la Fifa déjà impliqué dans de nombreuses affaires de corruption.
En soirée, la Concacaf a promis de « collaborer pleinement » avec les autorités judiciaires américaines. De leur côté, le gouvernement du Brésil et la Confédération brésilienne de football ont apporté leur soutien à l'enquête américaine. « Je ne vois pas comment cela pourrait porter préjudice au football brésilien. Je pense que cela ne peut être que bénéfique pour le Brésil. Et je pense que, si l'on enquête, il faut enquêter sur toutes les Coupes, toutes les activités », a déclaré la présidente Dilma Rousseff. De même, la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) a promis de soutenir l'enquête. Mais pour Dominic Chimhavi, porte-parole de la fédération sud-africaine, les accusations de corruption concernant l'attribution du Mondial 2010 à son pays ne sont « que des allégations ».
Parallèlement, McDonald's, l'un des sponsors de la Fifa, s'est dit « extrêmement » inquiet, tandis qu'Adidas et le brasseur AB Inbev veulent plus de « transparence ». Les autres grands groupes américains, partenaires de la haute instance du football, notamment pour la Coupe du monde de 2018 en Russie, à savoir Coca-Cola, Nike et Visa, n'ont pas commenté l'affaire. Pour sa part, Moscou n'a pas apprécié cette offensive américaine et a officiellement demandé à Washington de « mettre fin à ses tentatives d'exercer la justice bien loin de ses frontières ».

Un moment difficile...
Dans une procédure distincte, le parquet suisse a annoncé avoir saisi des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich, dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d'argent et de gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Cette procédure, ouverte depuis le 10 mars, n'avait pas été rendue publique jusqu'à hier. Selon Walter De Gregorio, le directeur de la communication de la Fifa, cette perquisition est liée à la plainte déposée le 18 novembre par la Fifa pour des soupçons de « transferts internationaux de patrimoine ». « Ce n'est pas un jour agréable, mais c'est aussi un bon jour, car les choses avancent et nous avons hâte d'avoir des réponses », a positivé M. De Gregorio, qui a assuré que la Fifa coopérait « pleinement » avec les autorités suisses et américaines.
Le président de la Fifa, Sepp Blatter, a réagi dans la soirée : « C'est un moment difficile pour le football, les supporteurs et la Fifa. De tels comportements n'ont pas leur place dans le football et nous nous assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu. » Peu avant, la Fifa avait annoncé avoir suspendu provisoirement 11 personnes, dont Jeffrey Webb, un de ses vice-présidents. « Nous continuerons à travailler avec les autorités compétentes et nous nous efforcerons avec vigueur, à l'intérieur de la Fifa, d'éradiquer tout comportement inapproprié, afin de regagner la confiance », a ajouté M. Blatter.
(Source : AFP)

 

Loretta Lynch, celle qui a soulevé le lièvre
Quelques semaines à peine après avoir pris ses fonctions, la nouvelle secrétaire d'État américaine à la Justice, Loretta Lynch, frappe un grand coup contre la corruption dans le football mondial, un dossier qu'elle avait elle-même supervisé de main de fer en tant que procureure à New York. Dès sa confirmation fin avril par le Sénat américain, la ministre avait annoncé sa détermination à poursuivre les cols blancs et autres élites, soulignant que personne n'était « au-dessus des lois ». Elle a tenu parole... Loretta Lynch endosse ainsi un rôle mondial, en clouant au pilori les instances internationales du football. Diplômée en droit de la prestigieuse université de Harvard, elle a promis de travailler avec « d'autres pays » pour « mettre fin à de telles pratiques de corruption, déterrer les mauvaises conduites et traduire en justice ceux qui en font usage ».

 

Blatter peut-il rester à la barre ?

 

À gauche, le prince Ali et, à droite, Joseph Blatter. Le Jordanien allait à une défaite quasi certaine, mais pourrait profiter des derniers événements pour se faire élire président de la Fifa.
Fabrice Coffrini et Karim Jaafar/AFP

Joseph Blatter (79 ans), le président de la Fifa qui brigue un 5e mandat, aime se présenter comme un « capitaine qui ne quitte pas le navire en mer agitée », mais peut-il rester à la barre avec le tsunami d'hier ?
Le natif du canton du Valais, dans les Alpes suisses, « un peu prématuré, à l'âge de sept mois », selon ses confidences, a survécu jusqu'ici à toutes les tempêtes. Mais cette fois, la Fifa connaît sa plus grave crise. Cependant, Blatter, entré il y a 40 ans à la Fifa et président depuis 1998, reste candidat à sa succession et l'élection, demain, n'est pas remise en cause. « Le président Blatter est affecté, il est à la tête de la Fifa, mais comment pouvez-vous dire qu'il doit se retirer ? Si les 209 fédérations l'élisent vendredi, il le sera pour les quatre prochaines années », a insisté le directeur de la communication de la Fifa, Walter de Gregorio.
Lors de la dernière présidentielle en 2011, la Fifa avait déjà connu une belle poussée de fièvre. Mohammad ben Hammam, alors président de la Confédération asiatique, avait retiré sa candidature, avant d'être radié à vie du foot pour avoir acheté des voix dans sa campagne. Seul candidat, Blatter demanda toutefois un vote et récolta 186 voix sur 203 suffrages exprimés (209 votants). À 75 ans, il promit alors de se faire le réformateur pour un dernier mandat.
Cette fois, il lui faudrait aller plus loin. Un argumentaire possible a été dévoilé par De Gregorio. La Fifa a impulsé une partie des actions en cours. L'instance a en effet porté plainte le 18 novembre dernier auprès du ministère public suisse en raison de « soupçons » semblant « peser sur des transferts internationaux de patrimoine avec comme point de contact la Suisse », dans le cadre de l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. « La Fifa a initié cette procédure le 18 novembre 2014, la Fifa accueille cette procédure et coopère, et comme l'a dit la justice, la Fifa est la partie lésée », a détaillé De Gregorio, thème qui pourrait être développé par Blatter. « Le président Blatter et la Fifa peuvent faire le ménage jusqu'à un certain point, mais après nous avons besoin de l'aide de la justice », a conclu De Gregorio. C'est ce que pourrait redire Blatter dans ses discours au congrès de l'instance, ce soir (cérémonie d'ouverture) et demain (vote).

Ali peut-il gagner ?
Le seul adversaire qui reste en lice contre Blatter est le prince Ali, un de ses vice-présidents, âgé de 39 ans. Le Jordanien allait à une défaite quasi certaine, mais pourrait profiter des derniers événements, puisqu'il a basé toute sa campagne sur l'intégrité à restaurer à la Fifa. Blatter, lui, avait capitalisé sur son bilan. « La Fifa a besoin d'un leadership qui gouverne, qui guide et protège nos fédérations, a commenté hier le prince Ali dans un texte bref. Un leadership qui accepte sa responsabilité pour ses actes et ne rejette pas la faute sur autrui. »
Celui qui a le rang de général dans l'armée jordanienne est également soutenu par deux légendes du foot, le fantasque Diego Maradona, anti-Blatter enragé, et surtout par Michel Platini, président de l'UEFA. Mais l'électorat de la Fifa est majoritairement conservateur, et un de ses réflexes face au chaos, comme lors des élections en 2002 et 2011, pourrait être de réélire Blatter. L'Afrique a d'ailleurs maintenu hier son soutien au président en exercice. Or cette Confédération, avec 54 voix sur 209, est le plus large contingent électoral devant l'UEFA, 54 membres mais 53 votants puisque Gibraltar n'est pas reconnu par la Fifa.
Il reste quelques heures au prince Ali pour convaincre qu'il incarne vraiment « le changement », comme il l'avait dit mardi devant les membres de la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes), frappée de plein fouet par les actions judiciaires d'hier. Les cartes sont rebattues...
Philippe GRELARD/AFP

 

Chuck Blazer, l'ancien ponte de la Fifa, devenu taupe du FBI
Autrefois l'homme fort du soccer (football) aux États-Unis, l'Américain Chuck Blazer, a tourné le dos à la Fifa pour devenir un informateur-clé de la vaste enquête qui menace de mettre les dirigeants du ballon rond à genoux. L'imposant Chuck Blazer, 70 ans et qui souffrirait d'un cancer du côlon, n'est plus la figure incontournable du soccer qu'il a été depuis qu'il a plaidé coupable, en novembre 2013, d'une longue série d'accusations par la justice américaine : racket, virements frauduleux, blanchiment d'argent, évasion fiscale et échec à remplir un dossier sur ses comptes à l'étranger. L'ancien secrétaire général de la Concacaf et ancien membre de la commission de la Fifa risque jusqu'à 15 ans de prison. La police américaine a profité de ses ennuis judiciaires, notamment du défaut de paiement de l'impôt sur le revenu alors qu'il gagnait des millions de dollars, pour le convaincre de coopérer à son enquête. Chuck Blazer est alors devenu « l'indic » du FBI et des impôts américains (IRS) pour compromettre le microcosme des décideurs corrompus du football mondial. Une issue qui pourrait étonner les plus assidus observateurs de la politique du football, tant l'homme a marqué ce sport dans son pays, et, plus généralement, l'entrée de la Fifa dans le « foot-business ».


Conflit Israël/Palestine : « Rien n'a changé », affirme Rajoub

« Rien n'a changé, le vote est toujours à l'ordre du jour », a déclaré le président de la Fédération palestinienne de football, Jibril Rajoub, à l'issue d'une réunion d'une heure avec le président de la Fifa, Sepp Blatter, hier. M. Rajoub a précisé que les représentants de la Fédération israélienne ne participaient pas à cette réunion. La Palestine, membre de la Fifa depuis 1998, souhaite que l'instance mondiale exclue Israël des compétitions internationales, notamment pour sanctionner, selon elle, les restrictions de déplacement imposées aux joueurs palestiniens. Sa résolution est inscrite à l'ordre du jour du 65e Congrès de la Fifa. M. Rajoub, comme son homologue israélien Ofer Eini, étaient invités hier matin par le président de la Confédération africaine, le Camerounais Issa Hayatou, à s'exprimer devant les représentants des fédérations africaines, avant le vote de la résolution palestinienne. Lors de la prise de parole de M. Eini, l'ensemble des représentants des pays arabes ont quitté la salle en signe de protestation. « Je n'aime pas cela. Tout le monde aurait dû rester pour entendre les arguments des deux parties », a déploré M. Rajoub qui, la veille, s'était dit « confiant » dans le vote que son instance sollicite au sein de la Fifa.

 

L'Uefa demande le report du congrès de la Fifa et de la présidentielle
Le comité exécutif de l'Uefa a demandé le report du congrès de la Fifa et du scrutin présidentiel, a déclaré hier à Varsovie Gianni Infantino, secrétaire général de l'institution européenne. « Les membres du comité exécutif de l'Uefa sont convaincus qu'il y a un fort besoin de changement de leadership à la Fifa et que le congrès de la Fifa devrait être reporté avec une nouvelle élection à la présidence (prévue demain) organisée dans les six mois », a expliqué M. Infantino à l'issue d'une réunion du comité exécutif tenue à Varsovie en marge de la finale de l'Europa League. « Les événements du jour sont un désastre pour la Fifa et ternissent l'image du football dans son ensemble. L'Uefa en est profondément choquée et attristée. Ces événements montrent que la corruption est profondément enracinée dans la culture de la Fifa », a également affirmé M. Infantino. Une réunion des associations membres de l'Uefa est prévue aujourd'hui à Zurich avant le début du congrès de la Fifa.

 

Une superpuissance financière et institutionnelle
Avec des réserves de plus d'un milliard et demi de dollars et un chiffre d'affaires digne d'une multinationale, la Fifa, depuis l'arrivée à sa tête de Joseph Blatter, s'est érigée en puissance à la fois financière et institutionnelle, régulièrement secouée par des scandales de corruption. Blatter aime à le rappeler : quand il a été promu à la présidence de la Fifa en 1998, l'instance mondiale du football devait faire face à la situation délicate de ses partenaires, dont la société de marketing ISL, qui allait être déclarée en faillite en 2001. Depuis lors, l'inamovible patron du football mondial, entré comme responsable du développement en 1975, puis devenu secrétaire général en 1981 jusqu'à son élection à la présidence, a transformé l'institution en machine à gains record, redistribuant généreusement l'argent à ses fédérations membres et s'attachant ainsi le soutien de continents entiers. En mars dernier, la Fifa a annoncé un bénéfice de 338 millions de dollars sur la période 2011/2014 pour un chiffre d'affaires de 5,7 milliards USD, grâce en grande partie aux revenus du Mondial 2014 au Brésil. Cette prospérité, elle la doit à une augmentation significative des droits TV et de marketing. Transparente sur ses revenus et ses dépenses, la Fifa l'est beaucoup moins sur la rémunération de ses cadres et refuse de révéler les émoluments de son président. Fort de la puissance de son institution, Blatter s'érige en médiateur international et est l'un des rares dirigeants sportifs à être reçu par tous les grands de ce monde.

 

Les principaux scandales de l'ère Blatter

- Affaires Mastercard et ISL :
Le directeur du marketing Jérôme Valcke est écarté fin 2006 après une affaire de contrat litigieux concernant les rivales Mastercard et Visa. Six mois plus tard, il est nommé secrétaire général de la Fifa. ISL était la société qui gérait les droits de diffusion et de marketing de la Coupe du monde jusqu'à sa faillite en 2001. En 2010, la justice suisse démontre que Joao Havelange, ex-président la Fifa (1974-1998), et Ricardo Teixeira, patron de la puissante fédération brésilienne (1989-2012), ont perçu des pots-de-vin en échange de contrats exclusifs de droits TV pour la Coupe du monde. Mais elle classe l'affaire en raison des lacunes du droit suisse en vigueur à l'époque. Une enquête menée par la commission d'éthique de la Fifa, qui inclut Nicolas Leoz (président de la Confédération sud-américaine entre 1986 et 2013), arrive aux mêmes conclusions, étant donné que la Fifa n'avait aucun code d'éthique avant l'automne 2004, et dédouane ainsi Blatter.

- Affaire ben Hammam :
L'homme d'affaires qatari Mohammad ben Hammam, président de la Confédération asiatique (AFC), se pose en rival de Blatter en se présentant à l'élection présidentielle de mai 2011. La commission d'éthique de la Fifa, qui le soupçonne d'avoir acheté des voix au sein de la Concacaf (Confédération nord-américaine, centrale et Caraïbes), ouvre peu avant une procédure contre lui et Jack Warner, président de la Concacaf et, à ce titre, vice-président de la Fifa. À l'approche de l'élection, tout s'accélère. Le 27 mai, sur demande de ben Hammam, une procédure est également ouverte contre Blatter. Le 28 mai, « MBH » se retire de la présidentielle. Le 29, le comité d'éthique de la Fifa tranche : Blatter est blanchi, ben Hammam et Warner sont suspendus le temps de l'enquête. Le 23 juillet, ben Hammam, reconnu coupable, est banni à vie de toute activité liée au football. Mais en juillet 2012, le tribunal arbitral du sport annule la sanction faute de « preuves directes ». Le Qatari sera finalement radié à vie fin 2012, au nom de malversations au sein de la Confédération asiatique et comme membre du comité exécutif de la Fifa entre 2008 et 2011. Warner, par ailleurs accusé dans d'autres dossiers d'avoir utilisé sa position dans les instances du football à des fins lucratives personnelles, prédit un « tsunami » s'il est mis en cause. Mais en juin 2011, il démissionne de tous ses mandats liés au football. « Warner ayant lui-même choisi de démissionner, toutes les procédures menées à son encontre par la Commission d'éthique sont closes, et la présomption d'innocence demeure », commente la Fifa.

- Le Mondial au Qatar :
Le feuilleton débute dès novembre 2010 : deux membres du comité exécutif de la Fifa, le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu, sont suspendus respectivement un an et trois ans pour avoir contrevenu au code d'éthique, sur des soupçons de corruption dans la prochaine attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Le 2 décembre 2010, le Mondial 2022 est attribué au Qatar à la surprise générale. Dans la foulée, la presse britannique lance des accusations de corruption. La Fifa refuse dans un premier temps de se pencher sur le dossier, avant d'instituer une nouvelle commission d'éthique. En juillet 2012, celle-ci ouvre une enquête sur les conditions d'attribution des Coupes du monde de 2018 (à la Russie) et 2022, sous la houlette de Michael Garcia, ancien procureur de New York. En novembre 2014, Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d'éthique, relève dans le rapport Garcia « des comportements douteux » mais pas de quoi remettre en cause le processus d'attribution. Garcia dénonce une présentation « erronée et incomplète » de son enquête et demande une publication intégrale. Le 17 décembre, il démissionne. Le 19, Blatter accepte une publication du rapport Garcia à l'avenir, mais « sous une forme appropriée ». Et le dernier rebondissement dans cette affaire a eu lieu hier donc...

À la veille de l'ouverture de son 65e Congrès (aujourd'hui) et à deux jours de son scrutin présidentiel (demain), la Fifa a été frappée hier par un double séisme avec l'arrestation de sept responsables soupçonnés de corruption, à la demande de la justice américaine, et la perquisition de son siège zurichois.Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin : la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut