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Moyen Orient et Monde - Scrutin

Mustafa Akinci élu président de Chypre du Nord

La principale tâche du candidat de centre-gauche est de relancer les pourparlers de paix avec Nicosie.

Le nouveau président élu de la République turque de Chypre du Nord, Mustafa Akinci, célébrant sa victoire. Barbara Laborde/AFP

Les habitants de la République turque de Chypre du Nord, autoproclamée, ont élu hier à la présidence Mustafa Akinci (centre-gauche), dont la tâche principale sera de relancer des pourparlers de paix avec les Chypriotes grecs plus de 40 ans après la partition de l'île.
M. Akinci, 67 ans, homme politique expérimenté considéré comme favorable à une réconciliation avec la partie chypriote grecque (Sud), a été élu avec 60,50 % des voix face à son rival, le président nationaliste sortant Dervis Eroglu.
Quelque 64 % des 176 000 inscrits ont participé au scrutin dans ce petit bout de territoire non reconnu par la communauté internationale, qui occupe le tiers nord de Chypre.
Nicos Anastasiades, le président de la République de Chypre, dont l'autorité ne s'étend que sur la partie sud de l'île, a dans un tweet salué la victoire de M. Akinci, un choix « prometteur pour le développement de notre patrie commune ». Les deux hommes devraient se rencontrer très rapidement à l'occasion de la reprise des pourparlers de paix, attendue pour mai.
Le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a pour principale mission de mener les négociations de paix pour réunifier l'île, la gestion des affaires internes étant à la charge du gouvernement.
Le mandat de M. Eroglu avait été marqué par deux retraits de la table des négociations, la première fois en 2012 lorsque les Chypriotes turcs ont rompu le dialogue en réaction à la prise par Chypre de la présidence tournante de l'Union européenne, la seconde en 2014, lorsque les Chypriotes grecs sont partis après l'envoi par la Turquie d'un navire sismique dans leur zone économique exclusive (ZEE).
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'État nationaliste visant à rattacher l'île à la Grèce. La RTCN, créée en 1983 et sous le coup de sanctions internationales, est uniquement reconnue par Ankara, qui contribue à un tiers de son budget et finance l'immense majorité de ses infrastructures.

Espoirs
M. Akinci devra donc ménager la Turquie, mais beaucoup espèrent qu'il parviendra à une solution après plus de 40 ans d'efforts infructueux, ayant été un fervent partisan de la coopération bicommunautaire lors de ses 14 ans comme maire de la partie nord (occupée) de Nicosie.
Les pourparlers pour réunifier le pays traînent depuis des années sans enregistrer de véritable percée sur les principaux sujets – le partage du pouvoir, le sort des propriétés spoliées et les ajustements territoriaux.
La campagne n'a pas suscité d'enthousiasme à l'instar du précédent scrutin, en 2010, où 75 % des électeurs s'étaient déplacés. « Pour notre futur, pour le futur de l'île, il est important de voter », expliquait cependant, optimiste, Arman Anik, 38 ans, dans un bureau de vote de Nicosie. « Nous entrons dans une période critique, et il est important de donner le poste à la bonne personne. »
L'entre-deux-tours a pourtant été marqué par ce que M. Akinci a qualifié de « développements indésirables ». L'entourage de Dervis Eroglu, 77 ans, a accusé notamment M. Akinci de vouloir ôter un gigantesque drapeau chypriote turc peint à flanc de montagne face à Nicosie, et les organisateurs du scrutin ont annoncé une enquête sur des allégations selon lesquelles 50 bulletins de vote avaient disparu d'un bureau à Famagouste.
Les États-Unis et la Turquie ont espéré la semaine dernière que 2015 soit la dernière année de partition de Chypre, mais certains électeurs étaient plus circonspects.
« Les gens que nous avons élus dans le passé nous avaient fait espérer, puis ils n'ont rien fait », a lâché, amer, Ugur Barani.
(Source : AFP)

Les habitants de la République turque de Chypre du Nord, autoproclamée, ont élu hier à la présidence Mustafa Akinci (centre-gauche), dont la tâche principale sera de relancer des pourparlers de paix avec les Chypriotes grecs plus de 40 ans après la partition de l'île.M. Akinci, 67 ans, homme politique expérimenté considéré comme favorable à une réconciliation avec la partie...

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