Les Chypriotes turcs élisent leur nouveau dirigeant

Les électeurs dans la République turque autoproclamée de Chypre nord, ont commencé à voter dimanche pour élire leur "président", qui les représentera notamment dans les pourparlers de paix avec les Chypriotes grecs.
Pour ce second tour, les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) et doivent fermer dix heures plus tard.

Environ 176.000 inscrits sont appelés voter dans cette entité autoproclamée non reconnue par la communauté internationale, qui occupe le tiers nord de l'île méditerranéenne de Chypre.
Ils doivent départager le "président" sortant, le nationaliste Dervis Eroglu, arrivé en tête au premier tour le 19 avril, et un vétéran de la politique chypriote turque, Mustafa Akinci, qui le talonne de près. Ce libéral a notamment fait campagne sur le thème de la lutte contre la corruption, avec comme logo le rameau d'olivier, "symbole de la paix".

L'île est coupée en deux depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La RTCN, créée en 1983 et sous le coup de sanctions internationales, est uniquement reconnue par Ankara, qui contribue à un tiers de son budget.

De basses attaques ont marqué la campagne entre les deux tours, l'entourage de M. Eroglu accusant notamment M. Akinci de vouloir ôter un gigantesque drapeau chypriote turc peint à flanc de montagne face à Nicosie.
Le futur dirigeant sera chargé de décider de la stratégie à adopter dans les négociations avec ses homologues chypriotes grecs sur la réunification de Chypre, sous l'égide de l'Onu.
L'Onu a annoncé début avril la reprise de ces pourparlers, à l'arrêt depuis des mois, une fois connu le nom du représentant chypriote turc.

Les pourparlers pour réunifier le pays traînent depuis des années sans enregistrer de véritable percée sur les principaux sujets -le partage du pouvoir, le sort des propriétés spoliées et les ajustements territoriaux.
La mission de l'Onu déployée à Chypre où elle surveille une zone tampon divisant l'île et sa capitale d'est en ouest, est l'une des plus anciennes opérations de maintien de la paix en cours.