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À La Une - Syrie

L'EI perd du terrain dans le camp de Yarmouk

HRW accuse le régime syrien d'avoir utilisé du chlore comme arme chimique.

Un cimetière détruit après les bombardements de l'armée syrienne dans le camp palestinien de Yarmouk, le 11 avril 2015. AFP PHOTO / RAMI AL-SAYED

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont perdu du terrain dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, où les conditions humanitaires restent "catastrophiques" selon l'Onu.

L'EI s'est retiré de la majorité des secteurs qu'il a pris en entrant le 1er avril dans le camp. "Nous n'avons plus vu un seul membre de Daech (acronyme en arabe de l'EI) depuis trois jours" a dit un habitant.
Un chef d'une faction palestinienne a confirmé le retrait des jihadistes et fait état de "combats par intermittence".

Venu à Damas pour trouver les moyens d'aider les quelque 18.000 habitants assiégés depuis mi-2013 par l'armée du régime et pris au piège des combats à Yarmouk, le commissaire général de l'UNRWA, l'agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés palestiniens, a déclaré à l'AFP que la situation y reste "catastrophique en termes humains". L'UNRWA n'a pas pu pénétrer dans le camp. "Cela sera très difficile mais nous allons essayer d'assurer la distribution en sécurité" des aides, a dit Pierre Krähenbühl.

 

(Lire aussi : Épidémie de libanisation, l'analyse d'Anthony Samrani)

 

Des barils remplis de chlore
Sur un autre plan, l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi le régime en Syrie d'avoir utilisé en mars des barils remplis de chlore sur des civils dans des secteurs rebelles. Le directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW, Nadim Houry, a affirmé que six attaques dans lesquelles l'armée a utilisé du chlore comme arme chimique se sont produites entre le 16 et le 31 mars contre des secteurs rebelles de la province d'Idleb (nord-ouest). L'une d'elle a causé la mort de six membres d'une même famille, dont trois enfants, à Sermine.
Il a exigé que "le Conseil de sécurité de l'Onu et les signataires de la Convention sur les armes chimiques répondent avec force à ce qui représente une violation du traité" signé par la Syrie.
"Le gouvernement syrien semble se ficher une nouvelle fois du Conseil de sécurité et du droit international, et le Conseil ne doit pas prendre son temps pour intervenir et presser le gouvernement de cesser" d'utiliser ces armes, a insisté Nadim Houry.
Un haut responsable de la sécurité syrienne à Damas a qualifié ces affirmations de "mensonges" que les rebelles avancent "pour expliquer leurs échecs à leurs bailleurs de fonds".

Mardi dans la même province d'Idleb, 12 personnes ont été tuées dans un raid aux barils explosifs mené par le régime sur la ville de Saraqeb, selon l'Obseravtoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et dans le sud du pays, dans la province de Deraa, au moins six enfants ont péri dans une attaque similaire, a ajouté l'ONG.

 

(Lire aussi : Quelque 5.000 à 6.000 Européens ont rejoint les jihadistes en Syrie)

 

Des "semblants d'êtres humains"
Et alors qu'aucune solution politique n'est en vue pour résoudre le conflit, le médiateur de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, souhaite organiser en mai à Genève "des consultations séparées avec les parties prenantes syriennes ainsi que les acteurs régionaux et internationaux afin d'entendre leurs points de vue", a indiqué l'Onu. Mais la liste complète n'est pas encore établie. Auparavant, il doit être entendu le 24 avril par le Conseil de sécurité de l'Onu.

Malgré la poursuite des combats, M. de Mistura n'a pas renoncé à son projet de trêve à Alep (nord) même s'il semble difficile à mettre en place, a affirmé à Damas son adjoint Ramzy Ezzeldin Ramzy.
L'Onu espère étendre cette éventuelle trêve à d'autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 215.000 morts depuis mars 2011 et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.

Selon le Vatican, des responsables chrétiens d'Alep ont lancé un appel pour que leur ville ne soit plus "le laboratoire d'armes dévastatrices" et dénoncé un siège qui réduit ses habitants à des "semblants d'êtres humains".

Déclenché par la répression d'un mouvement de contestation par le régime, le conflit oppose le régime aux rebelles, mais l'implication en 2013 des groupes jihadistes dont les membres sont venus pour la plupart de l'étranger a rendu la guerre encore plus complexe.

 

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