La Russie propose de prolonger de trois mois l'accord gazier avec l'Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de prolonger de trois mois l'accord qui encadre les livraisons de gaz russe à l'Ukraine, qui devait expirer le soir même au risque de provoquer leur interruption.

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a indiqué lors d'une rencontre avec M. Poutine que Kiev avait demandé de renouveler ce compromis provisoire signé en octobre après plusieurs mois de suspension des approvisionnements. "Faisons ainsi", a approuvé le président, selon des images retransmises par les télévisions russes.

L'accord prévoit notamment une réduction de 100 dollars par millier de mètres cubes, ce qui, ajouté à la baisse des prix du pétrole pris en compte dans ceux du gaz, correspondrait à un prix autour de 250 dollars par millier de m3 au deuxième trimestre, selon des déclarations des ministres russe et ukrainien de l'Energie. L'opérateur gazier ukrainien Naftogaz avait indiqué lundi, disant soutenir une proposition de Bruxelles, avoir demandé une prolongation d'un an mais Gazprom s'était ensuite dit prêt à accepter pour trois mois, précisant que la décision revenait au gouvernement russe. "Nous partons du fait qu'au moment actuel l'économie ukrainienne se trouve dans une situation très difficile, et malgré le fait qu'une telle décision peut avoir des conséquences peu favorables pour notre budget (...), nous pensons qu'il est possible" de soutenir la proposition de Gazprom, a expliqué M. Medvedev. Le chef du gouvernement a précisé que cette décision supposait que Naftogaz respecte de son côté ses obligations prévues par l'accord en termes de remboursement des dettes ukrainiennes.

Après l'arrivée au pouvoir des pro-Occidentaux à Kiev en février 2014, Moscou avait décidé d'augmenter le prix du gaz vendu à Kiev puis, face au refus ukrainien de s'acquitter de cette note, avait interrompu en juin ses livraisons. Elles n'ont repris que grâce à l'accord provisoire conclu après une médiation de la Commission européenne.

Le différend a été ravivé par la décision fin février de Moscou de commencer à livrer directement du gaz aux zones contrôlées par les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine. Les différentes parties ont indiqué prévoir de nouvelles négociations mi-avril.
Une coupure du gaz ne serait pas critique à court terme, selon les experts, la période hivernale de forte consommation du gaz touchant à sa fin. Mais Bruxelles voudrait une résolution le plus vite possible pour permettre à l'Ukraine de regarnir les réserves permettant d'assurer la fluidité des livraisons vers l'UE qui transitent par son territoire, afin d'éviter des perturbations l'hiver prochain.