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À La Une - liban

Fadel Chaker : "Je souhaite retrouver une vie normale"

Le crooner libanais devenu salafiste affirme à la LBC n'avoir jamais combattu l’armée à Abra.

Photo d'archives de Fadel Chaker.

Fadel Chaker, le crooner libanais devenu salafiste et, selon certains milieux, repenti, a indiqué samedi, dans des déclarations à la chaîne LBC, qu'il n'a "jamais combattu l’armée libanaise ni à Abra, ni dans aucune autre bataille". "Je souhaite retrouver une vie normale", a ajouté Fadel Chaker. Il a en outre appelé le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Sakr Sakr, à trouver celui qui se fait passer pour lui sur les réseaux sociaux.

Mi-février, le juge Sakr Sakr avait engagé des poursuites contre Fadel Chaker accusé d'incitation aux dissensions inter-communautaires et d'atteinte à la réputation de l'armée. En juin 2013, Fadel Chaker avait affiché son soutien au cheikh salafiste Ahmad el-Assir et participé aux combats de Abra, à Saïda, contre la troupe. Il est, depuis, recherché par la justice afin de répondre de ses actes.

Dans cette première interview donnée à la LBC depuis les combats de Abra, Fadel Chaker, la barbe rasée, a souligné qu'il n'était "pas en bons termes avec Ahmad el-Assir avant cette bataille". Il a révélé être entré en contact avec plusieurs officiers libanais, qui étaient au courant de son différend avec le cheikh salafiste, afin de régler sa situation. "Mais les combats de Abra n'ont pas permis cela", a-t-il ajouté.

Le quotidien al-Akhbar avait rapporté en novembre dernier que le crooner aurait inauguré plusieurs commerces dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, à Saïda. Selon le journal, il s'agirait d'une boulangerie et deux pâtisseries. Le premier commerce serait géré par un fugitif islamiste.


Né d'une mère palestinienne et d'un père libanais dans le camp de Aïn el-Héloué, Fadel Chaker a eu une enfance difficile qui explique, selon un ancien ami du chanteur, son parcours où se mêlent les lumières de la scène et l'extrémisme le plus sombre.

Fadel Chmandour, qui changea ensuite son nom en Chaker, a débuté en poussant la chansonnette dans des mariages du camp palestinien. "Il avait une très jolie voix et l'écouter chanter en acoustique était bien plus beau que ses enregistrements", confiait à l'AFP cet ancien ami, qui ne voulait pas être identifié. "Mais il a toujours été naïf et crédule. Avec le succès, il s'est éloigné des gens qui l'aimaient vraiment, et terminait toujours en mauvaise compagnie", avait ajouté ce quadragénaire qui a perdu contact avec lui il y a plusieurs années.

 

La rupture
Son premier album fut commercialisé au milieu des années 90 et au temps de sa gloire, toutes ses chansons connurent l'engouement du public, jusqu'à ce qu'il mette fin à sa carrière en 2011. Ses plus grands succès comme Bayyaa al-Qouloub (le briseur de cœur), Ya Ghayeb (Toi qui es loin de moi) et Law Ala Albi (Mon cœur fond avec ton amour), sont toujours interprétées dans les mariages.

Mais vers le fin des années 2000, le chanteur a commencé à prendre du champ par rapport à sa carrière. L'artiste avait ouvert un restaurant à Saïda et pensait souvent à quitter sa carrière musicale pour une vie plus tranquille auprès de ses trois enfants. Son frère, musulman de stricte observance, tentait depuis des années de le convaincre d'abandonner la musique.

La révolte en Syrie en mars 2011 contre Bachar el-Assad a marqué une rupture, et il s'est mis à penser que chanter était haram, interdit par l'islam. Il s'est laissé pousser la barbe et il est devenu l'attraction du petit mouvement salafiste mené par Ahmad el-Assir, qu'il appelait "le lion des sunnites" en raison de ses diatribes enflammées contre le Hezbollah, favorable au régime syrien.

Les militants anti-Assad mettaient souvent en ligne des vidéos montrant Fadel Chaker interprétant des chants religieux en l'honneur des rebelles syriens.

En 2013, lors d'une interview à la télévision, Fadel avait troqué ses chansons d'amour pour l'appel au jihad et à la mort. Le cheikh el-Assir assis à ses côtés, il chantait d'une voix suave : "Dieu invite moi à rejoindre le jihad (...) Mère ne pleure pas pour moi.. Je n'ai pas peur de la mort et mon désir est de devenir un martyr".

 

Pour mémoire
L'islamiste Fadel Chaker diffuse une chanson sur... Jésus

Fadel Chaker, le crooner libanais devenu salafiste et, selon certains milieux, repenti, a indiqué samedi, dans des déclarations à la chaîne LBC, qu'il n'a "jamais combattu l’armée libanaise ni à Abra, ni dans aucune autre bataille". "Je souhaite retrouver une vie normale", a ajouté Fadel Chaker. Il a en outre appelé le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Sakr...

commentaires (3)

L'armée libanaise ne devra -t-elle pas bouger pour arreter ce terroriste ?

Sabbagha Antoine

21 h 27, le 08 mars 2015

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Commentaires (3)

  • L'armée libanaise ne devra -t-elle pas bouger pour arreter ce terroriste ?

    Sabbagha Antoine

    21 h 27, le 08 mars 2015

  • Bon...très bien! Il va falloir qu'il passe par la case prison d'abord... et s'il lui reste (un peu) de vie après son jugement en dehors de celà, pour appartenance à une organisation criminelle fanatique proche des arabies du golfe, valets du projet sio-occidental dans la région, et pour atteinte à l'armée et jugement par contumas suite à sa fuite.. eh bien il pourra avoir une vie "normale". Vie normale que les familles de nos militaires tombés dans l'ambuscade de son organisation à Sayda n'auront elles, à jamais plus. Et.. disons-nous bien une chose; c'est que si aujourd'hui il cherche une "vie normale" avec des yeux de Panda battu, c'est simplement parce que le salafisme wahhabite n'a pas pris pied militairement au Liban et ne gagnera jamais en Syrie, comme celà lui avait été promis par les arabies, l'occident et israhell.. par mérite de l'armée et des forces résistantes (...) du pays, autrement il aurat été aujourd'hui un émir daéchi sanguinaire et "décapitant" de Sayda.

    Ali Farhat

    10 h 11, le 08 mars 2015

  • DE LA CHANSON... À L'HÉBÉTUDE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 03, le 08 mars 2015

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