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À La Une - Commémoration

70 ans après, l'Europe se retrouve à Auschwitz et s'inquiète de l'antisémitisme

Le nombre des actes antisémites a doublé en 2014 par rapport à 2013 en France.

L'antisémitisme est une "réalité insupportable" aujourd'hui en Europe, a déclaré le président français, François Hollande, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, le 27 janvier 2015. AFP PHOTO / ODD ANDERSEN

Emotions intenses et recueillement, solidarité et volonté d'agir contre l'antisémitisme qui monte : ce sont les sentiments exprimés par les survivants d'Auschwitz et les chefs d'Etat réunis pour célébrer le 70e anniversaire de la libération du grand camp d'extermination nazi.

"J'ai cru que j'allais être incinérée ici et que jamais je ne vivrai l'expérience de mon premier baiser. Mais, je ne sais comment, moi, jeune fille de 14 ans, j'ai survécu", a raconté Halina Birenbaum, née à Varsovie en 1929 et qui a connu enfant, quatre camps nazis dont Auschwitz. Emigrée en Israël en 1947, elle est devenue poétesse et écrivaine.

Le président polonais Bronislaw Komorowski, qui a ouvert la cérémonie en saluant les survivants, a exprimé "respect et reconnaissance" aux soldats soviétiques qui ont libéré Auschwitz, où environ 1,1 million de personnes ont été exterminées, dont un million de Juifs.
Il corrigeait ainsi la maladresse du ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna, qui avait attribué la libération du camp aux "Ukrainiens", s'attirant les foudres de Moscou.
Mais, dans le même souffle, M. Komorowski a semblé mettre sur un pied d'égalité "les deux totalitarismes", nazi et soviétique, rappelant l'extermination à Katyn des élites polonaises par les services spéciaux de Staline.

La cérémonie réunissant quelque 300 survivants, plusieurs chefs d'Etat dont le président français François Hollande, allemand Joachim Gauck et ukrainien Petro Porochenko, ainsi que les rois des Belges et des Pays-Bas, s'est déroulée devant l'entrée du camp d'Auschwitz-Birkenau couvert par une épaisse couche de neige sous une immense tente blanche. Celle-ci avait été dressée au-dessus des rails sur lesquels étaient passés les trains transportant les Juifs de toute l'Europe vers les fours crématoires de Birkenau.

(Lire aussi : Juive convertie à l'islam, elle dévoile son secret...)

 

"Piliers du Souvenir"
L'un des "Piliers du Souvenir" - généreux donateur du Musée d'Auschwitz -, l'Américain Ronald S. Lauder, a mis en garde contre la montée de l'antisémitisme, citant notamment "les derniers événements à Paris". Evoquant l'Holocauste il a lancé une nouvelle fois l'appel devenu le leitmotiv de la cérémonie. "Ne permettez pas que cela se produise encore", a-t-il conclu.

Les dirigeants du monde entier avaient mardi le regard tourné vers Auschwitz.
Le pape François a tweeté un message dans dix langues à ses 7,5 millions de followers. "Auschwitz crie la douleur d'une souffrance effroyable et réclame un avenir de respect, de paix et de rencontre entre les peuples".

Le président américain Barack Obama s'est engagé à "ne jamais oublier" les six millions de Juifs et beaucoup d'autres tués par les nazis allemands, et a appelé à son tour la communauté internationale à garantir que "cela n'arriverait plus jamais".

Avant de prendre l'avion pour rejoindre Auschwitz, François Hollande a dénoncé au Mémorial de la Shoah à Paris le "fléau" de l'antisémitisme, qui "conduit certains Juifs à s'interroger sur leur présence en France. Vous, Français de confession juive, votre place est ici. La France est votre patrie", a dit M. Hollande.
L'anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi d'Auschwitz, le 27 janvier 1945 est aussi la Journée internationale d'hommage aux victimes de l'Holocauste.


Le président français déposant une gerbe au mémorial de la Shoah, à Paris, le 27 janvier 2015.
REUTERS/Martin Bureau/Pool

 


"Ne pas réécrire l'histoire"
Ni Washington ni Moscou n'ont envoyé de personnalités de premier plan. la Russie était représentée par le chef de l'administration présidentielle, Sergueï Ivanov. Le président Vladimir Poutine n'a pas souhaité se déplacer - alors qu'il l'avait fait en 2005 - n'ayant pas été officiellement invité.
S'exprimant à Moscou M. Poutine a qualifié d'"inacceptable et d'immorale" toute "tentative de réécrire l'Histoire", qui cache souvent, selon lui, la "complicité tacite, passive ou active avec les nazis".

 

(Lire aussi : En Allemagne, la chasse aux derniers nazis relancée par voie d'affiches)


A Prague, le président tchèque Milos Zeman a appelé à une action internationale sous l'égide du Conseil de sécurité de l'Onu contre le groupe Etat islamique (EI) qui prépare, selon lui, un "immense Holocauste" contre toutes les religions.

Vingt jours après les attentats meurtriers de jihadistes français contre le journal Charlie Hebdo et un magasin casher, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a annoncé mardi que le nombre des actes antisémites en France avait été multiplié par deux en 2014 par rapport à 2013.

La cérémonie principale s'est achevée par une sonnerie déchirante du chofar, une corne utilisée dans les rituels israélites, et des prières juives pour les défunts.

 

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