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Moyen Orient et Monde - Nigeria

Boko Haram prend une ville du Nord-Est, Kerry promet un soutien accru

Le président nigérian en compagnie du secrétaire d’État US, hier à Lagos. Akintunde Akinleye/AFP

Boko Haram a pris hier une ville stratégique du nord-est du Nigeria et sa base militaire, au moment où le secrétaire d'État américain John Kerry promettait un soutien accru des États-Unis contre les insurgés islamistes.
Le groupe armé s'est emparé de la ville de Monguno, à quelque 130 km au nord-est de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, elle-même frappée par une attaque simultanée hier avant l'aube. « Monguno est tombée, Monguno est tombée », a déclaré un haut responsable militaire sous couvert d'anonymat. « Nous les avons affrontés toute la nuit, mais ils ont réussi à prendre la ville, y compris les casernes militaires. »
L'armée nigériane a affirmé que de « nombreux » combattants islamistes avaient été tués durant les combats à Maiduguri et dans la ville voisine de Konduga, où les assauts de Boko Haram ont été repoussés. Mais, à Monguno, les forces aériennes sont passées à l'action, « après que les troupes ont dû battre en retraite », a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Chris Olukolade. La chute de cette ville, que Boko Haram a déjà essayé de prendre deux fois par le passé, pourrait avoir de lourdes conséquences. En effet, les islamistes se sont ainsi emparés de la dernière base militaire avant Maiduguri, qui fut leur fief historique, depuis les zones reculées du Nord-Est passées ces derniers mois sous leur contrôle.
C'est dans ce lourd contexte que John Kerry a effectué une visite de quelques heures à Lagos, capitale économique du pays le plus peuplé d'Afrique, au moment où la multiplication des violences islamistes fait planer une ombre sur la présidentielle du 14 février.

« Évidemment préoccupant »
Il est « impératif que les élections se tiennent à la date prévue », a lancé le secrétaire d'État américain, soulignant qu'il est « absolument crucial que cette élection se déroule de façon pacifique. La communauté internationale suit de très près cette élection », laquelle, comme les législatives, s'annonce comme le plus serrée depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999. Or, dans un pays où le souvenir des violences postélectorales de 2011 (plus de 1 000 morts) reste vivace, le climat politique se tend entre les camps rivaux. Le président-candidat Goodluck Jonathan, un Sudiste chrétien, et son principal rival, le Nordiste musulman Muhammadu Buhari, que le chef de la diplomatie américaine a rencontrés hier, ont certes signé un pacte de non-violence, mais des incidents sporadiques ont déjà eu lieu.
Face à Boko Haram, John Kerry a affirmé que les États-Unis étaient prêts à accroître leur aide à leur partenaire nigérian. « Nous sommes prêts à faire plus », a-t-il dit, tout en soulignant que cela dépendait notamment du caractère « transparent et pacifique » des prochaines élections.
Malgré le fait que les relations entre Washington et Abuja se soient tendues depuis fin 2014, alors que l'armée nigériane est régulièrement accusée de graves exactions contre les civils, le président Jonathan a réaffirmé « le ferme engagement (du Nigeria) à travailler avec les États-Unis pour mettre fin au terrorisme dans le monde et en particulier à Boko Haram ». Il a assuré aussi que son pays est « fermement engagé » pour le succès de la future force régionale anti-Boko Haram, alors que le Tchad voisin a pris il y a quelques jours la main sur ce dossier, infligeant un sérieux revers au géant nigérian.
Selon M. Kerry, il est d'autant plus urgent d'agir que l'État islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie, tente d'étendre son influence dans certaines « régions d'Afrique. C'est évidemment préoccupant ».

Bukar HUSSAIN et Nicolas REVISE/AFP

Boko Haram a pris hier une ville stratégique du nord-est du Nigeria et sa base militaire, au moment où le secrétaire d'État américain John Kerry promettait un soutien accru des États-Unis contre les insurgés islamistes.Le groupe armé s'est emparé de la ville de Monguno, à quelque 130 km au nord-est de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, elle-même frappée par une attaque...

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