Egypte: la remise en liberté des fils Moubarak retardée

Les autorités égyptiennes ont retardé la remise en liberté des deux fils de l'ancien président Hosni Moubarak, ont affirmé dimanche des responsables de la sécurité, après que la presse étatique a rapporté leur sortie de prison.
Un tribunal égyptien avait ordonné la remise en liberté des deux fils Alaa et Gamal, en attendant leur nouveau jugement dans une affaire de corruption. Cette décision intervenait quelques jours seulement avant le quatrième anniversaire, marqué dimanche, du soulèvement de 2011 qui a mis fin au pouvoir de l'ancien raïs.
La presse étatique avait rapporté vendredi leur sortie de prison. Mais des responsables des autorités carcérales ont affirmé dimanche que la remise en liberté d'Alaa et de Gamal avait finalement été retardée à la dernière minute, pour ne pas exacerber la colère de l'opposition à la veille de l'anniversaire de la révolte.
Les deux fils, accusés d'avoir détourné plus de 10 millions d'euros d'argent public, devaient être remis en liberté car ils ont atteint la période maximale légale de détention provisoire.
Leur sortie de prison aurait pu jeter de l'huile sur le feu, alors que le président Abdel Fattah al-Sissi est déjà accusé par ses détracteurs de s'inscrire dans le prolongement du régime de M. Moubarak, et de réprimer toute opposition.
Les manifestations organisées pour commémorer le soulèvement de 2011 ont d'ailleurs donné lieu à des affrontements meurtriers entre manifestants islamistes et policiers, au cours desquels au moins 14 personnes, dont un policier, ont été tuées.
L'ex-chef de l'armée a été élu président en mai, après avoir destitué en juillet 2013 le chef de l'Etat islamiste Mohamed Morsi, premier président d'Egypte élu librement.