Le leader chiite a appelé tous les musulmans à assumer leurs responsabilités face aux barbares en rappelant que l'islam est un message divin et une religion basée sur des valeurs. Il a dénoncé le fait que des « barbares » sont en train de publier des ouvrages et de réaliser des films en s'exprimant au nom de l'islam et du Prophète. « C'est l'une des plus grandes crises qu'affrontent notre oumma et notre religion, a dit Hassan Nasrallah. À cause notamment de l'ampleur des crimes commis au nom de l'islam, de l'extension géographique des barbares qui agissent désormais même dans les pays qui nous les ont envoyés et de leur appui sur les réseaux de communication qui leur permettent de s'introduire dans les maisons. Ces barbares constituent aujourd'hui le plus grand défi que les musulmans doivent relever. »
« À travers leurs actes immondes, violents et inhumains, ces groupes ont porté atteinte au Prophète et aux musulmans plus que ne l'ont fait leurs ennemis (...), plus que les livres, les films et les caricatures ayant injurié le Prophète », a ajouté le chef du Hezbollah. « Ce sont les pires actes ayant nui au Prophète dans l'histoire », a poursuivi Hassan Nasrallah.
Selon lui, les musulmans doivent s'employer à rectifier l'image de l'islam et du Prophète, mais aussi conjuguer leurs efforts et resserrer leurs rangs pour faire face à cette dénaturation de l'islam et lutter contre ces groupes. « Ces groupes constituent une menace pour tous les peuples de la région, a-t-il déclaré. Il ne s'agit plus de défendre la dignité humaine, ni les entités ni même les frontières et les régimes, mais de défendre l'islam, le Coran et le Prophète. Tout comme c'était le cas à Kerbala... »
Hassan Nasrallah a ensuite abordé la question du dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah. Il a commencé par dire que ce dialogue est dans l'intérêt de tous les Libanais. « Au début, a-t-il affirmé, il y avait des doutes sur sa mise en place. Mais il a bel et bien eu lieu. Ensuite, les doutes ont porté sur les résultats auxquels il peut aboutir. Au bout de deux séances, je peux affirmer que les éléments positifs sont nombreux. Il est donc possible d'arriver à des résultats. Bien sûr, au Hezbollah et au courant du Futur, nous sommes réalistes. Nous savons qu'il n'est pas possible de régler tous nos différends dans les circonstances actuelles. Mais n'y a-t-il qu'une seule alternative : soit une entente totale, soit les insultes et la confrontation ? Nous pensons qu'il existe une troisième possibilité : une entente sur certains points et la volonté de maintenir le dialogue. » Le numéro un du Hezbollah a précisé que cette tendance peut ne pas arranger tout le monde. « Des individus et des parties, locales et étrangères, peuvent ne pas vouloir que les sunnites et les chiites discutent ensemble, et d'autres cherchent à allumer une guerre entre les chrétiens et les musulmans, sachant que les barbares sont en train de contribuer à ce scénario. Malgré cela, le Hezbollah et le courant du Futur ont décidé d'ouvrir un dialogue en refusant dès le départ de placer la barre trop haut. Nous nous sommes dit que ce pays, le Liban, traverse des tempêtes depuis quatre ans. Il faut donc essayer de voir si nous pouvons le protéger en essayant d'aboutir à des ententes même modestes. C'est ce qui a été fait. Nous avons fixé un ordre du jour connu de tous, qui montre la limite que nous avons choisie et que nous pouvons atteindre », a-t-il ajouté.
Hassan Nasrallah a encore souligné que le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah ne remplace nullement le dialogue national et n'empiète pas sur le dialogue entre les autres parties. Il a affirmé que son parti est avec tout dialogue, parce qu'il a confiance en lui-même et dans ses choix. « Depuis le début, même au plus fort des campagnes verbales, je disais, laissons une voie ouverte entre nous car les Libanais sont condamnés à s'entendre et se retrouver les uns les autres », a-t-il dit.
Au sujet de l'élection présidentielle, le leader chiite a estimé que le dialogue entre les parties chrétiennes peut favoriser la tenue de cette élection. Il a ajouté qu'il ne faut rien attendre de l'extérieur et que seule une entente interne peut aboutir à l'élection présidentielle.
Abordant le conflit au sein du gouvernement sur le dossier des ordures, Hassan Nasrallah a souhaité que ce sujet, indépendamment des positions de chaque partie, ne soit pas le prétexte de bloquer l'action du gouvernement, car, en l'absence d'un président, la situation du pays ne peut pas supporter la paralysie du gouvernement.
Concernant la situation sur le terrain, il a estimé que la situation à la frontière est tout à fait satisfaisante, et ceci grâce à l'armée libanaise. Il a toutefois appelé à rester vigilants, car la menace existe toujours. Le chef du Hezbollah a indirectement critiqué les médias qui véhiculent des informations fausses ou pas précises, semant le trouble, le doute et la peur dans les esprits des habitants des villages frontaliers. Il a affirmé que les jihadistes, en dépit des moyens qu'ils ont utilisés, n'ont pas réussi à reprendre une seule localité dans le Qalamoun syrien. Et il a ajouté, s'adressant aux habitants des villages frontaliers de la Békaa : « Les Libanais ne sont pas faibles. Avec l'armée, le peuple et la résistance, le Liban peut vaincre les takfiristes, comme il l'a fait avec les Israéliens. »
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite parlé de la situation à Bahreïn et a vivement protesté contre l'arrestation du cheikh Ali Selman, l'une des principales figures de l'opposition dans ce pays. Il a insisté sur le caractère pacifiste de l'opposition dans ce royaume, quatre ans après le déclenchement des protestations et en dépit de ce qu'il a qualifié de « piège tendu par le pouvoir qui veut pousser l'opposition à utiliser la violence pour pouvoir justifier sa répression... ».
Liban - Discours
Nasrallah : Les takfiristes ont fait plus de tort au Prophète que les caricatures qui le visaient
À l'occasion de la semaine de « l'unité islamique » et pour célébrer la fondation de l'association Imdad qui prend en charge plus de 4 000 orphelins, le secrétaire général du Hezbollah a prononcé un discours dans lequel il a estimé que les groupes jihadistes constituent actuellement la plus grave menace pour l'islam, les musulmans, le Coran et le prophète Mohammad.
OLJ / le 10 janvier 2015 à 00h00
commentaires (8)
IL A RAISON H.N. MAIS DE QUEL DAESCH PARLE-T-IL ? ILS SONT NOMBREUX SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE... DE PART ET D'AUTRE... CES DERNIERS TEMPS !!! TUER LE PEUPLE SYRIEN C'EST QUOI ?
LA LIBRE EXPRESSION
23 h 55, le 12 janvier 2015