Le pape François dresse un "catalogue" sévère des maladies qui frappent la Curie

Le pape François a dressé lundi un "catalogue" de quinze maladies qui menacent le clergé, et plus particulièrement la Curie, dans un discours d'une sévérité sans précédent condamnant la mondanité, l'hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies, et la zizanie.

Dans son discours annuel aux membres de la Curie (le gouvernement de l'Eglise), le pape François, après avoir remercié cardinaux et évêques pour les services rendus dans l'année écoulée, les a appelés à se préparer au sacrement de la confession avant la fête de Noël.

Il a souligné que, comme "tout corps humain", le Curie souffrait "d'infidélités" à l’Évangile et de "maladies", qui fallait apprendre à "guérir". Il a alors annoncé qu'il allait leur exposer "un catalogue" de ces maladies et manquements, pour que la Curie devienne "chaque jour plus harmonieuse et unie".
Il en a cité quinze, employant des formules-choc comme "l'alzheimer spirituel", "le terrorisme des bavardages", "la schizophrénie existentielle" , "l’exhibitionnisme mondain", "le narcissisme faux", "les rivalités pour la gloire", "les "faces funèbres", "l'orchestre qui émet des fausses notes"...

"La guérison est la fruit de la prise de conscience de la maladie", a conclu le pape, en appelant les évêques et cardinaux à laisser "l'Esprit saint" inspirer leurs actions, et ne pas compter seulement sur leurs dons intellectuels ou organisationnels. "Les prêtres sont comme des avions. Ils font la une quand ils tombent", a-t-il noté, sans jamais mentionner aucun fautif en particulier.

Après ce discours reçu comme une douche froide, François a ensuite salué un à un les cardinaux, dans une ambiance lourde, malgré les amabilités de façade. François a engagé depuis son élection en mars 2013 une profonde réforme de la Curie, qui se heurte à de nombreuses oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes.