Quand Sotchi devient la Crimée bis

« Je suis allée aux Jeux de Sotchi, pas du tout parce que ces jeux m'intéressaient, mais parce que j'étais chargée par la Francophonie d'être témoin du respect de la langue française. Il se trouve que je connaissais Sotchi. J'y suis allée plusieurs fois. Et comme tous les gens qui sont allés à Sotchi, je savais que c'était un endroit affreux, sinistre, destiné à l'époque soviétique pour les fonctionnaires moyens de la nomenklatura communiste. Honnêtement, vous ne passeriez pas trois jours de vacances là-bas. En revanche, la Crimée est un endroit sublime avec des côtes magnifiques et de beaux palais. C'était un vrai joyau. Et les Russes ne se sont jamais consolés de perdre cette vraie Riviera. Quand je suis arrivée à Sotchi pour l'ouverture des Jeux olympiques, au lieu de cette côte immonde... j'ai vu la Crimée. Parce que l'argent qui a été dépensé – et dont on avait accusé Poutine de l'avoir mis dans sa poche – a été dépensé pour refaire complètement le pays, physiquement. On a retaillé la montagne, refait la côte... C'est la géographie qui a été refaite... pour faire la Crimée. Sotchi est devenu un endroit magnifique. Ce chamboulement n'a pas été fait en un jour. Cela a dû prendre deux ou trois ans.
Cela montre tout simplement que Poutine, n'ayant plus la Crimée, s'est fabriqué une Crimée quand il a eu l'occasion. Et aujourd'hui il a deux Crimées.
On ne refait pas complétement un pays, si on se dit que dans six mois je prends à côté. »