Militaires enlevés : Salam affirme ne pas être informé de la médiation d'Ahmad Fliti

Le Premier ministre libanais, Tammam Salam, a indiqué dimanche ne pas avoir été informé par le ministre de la Santé Waël Bou Faour de la désignation du vice-président du conseil municipal de Ersal, Ahmad Fliti, médiateur dans les négociations pour la libération des otages militaires détenus par le Front al-Nosra et le groupe Etat islamique (EI).

"M. Bou Faour tentait à travers un effort personnel de résoudre la crise et nous le remercions pour cela comme nous accueillons positivement tout effort qui porte ses fruits", a précisé M. Salam lors d'une intervention télévisée sur la chaîne al-Jadeed.

M. Fliti avait indiqué quelques heures plus tôt à la LBCI avoir été mandaté par M. Bou Faour en tant que médiateur dans les négociations avec les jihadistes. M. Fliti a dans ce contexte assuré s'être rendu dans le jurd et avoir rencontré les jihadistes de l'EI qui auraient, selon lui, accepté sa nomination en tant que médiateur.

Vingt-cinq soldats et policiers sont encore aux mains des jihadistes depuis les combats à Ersal début août. Quatre ont déjà été assassinés, dont deux par décapitation.

M. Salam a déploré le fait qu'"en raison de certaines attitudes, les militaires détenus en otages paraissent aujourd'hui faibles alors qu'ils sont des héros". "Nous devons traiter ce dossier loin des concurrences médiatique et politique, a-t-il ajouté. Il ne faut pas donner l'impression que toute partie négocie seule".  Le chef du gouvernement a souligné l'importance de la discrétion pour un développement positif dans cette affaire.

Alors que les négociations n'ont toujours pas permis de débloquer le dossier, le cheikh salafiste de Tripoli Wissam al-Masri s'est personnellement présenté en tant que médiateur depuis quelques jours et a rencontré les jihadistes dans le jurd de la ville où ils retiennent les otages. Il avait réussi à obtenir une suspension de la menace d'exécution d'otages par l'EI.