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Moyen Orient et Monde - Négociations

L’enjeu à Vienne : retarder la « capacité nucléaire » de l’Iran

Pour l'instant, l'accord ne prévoit pas de démantèlement complet des installations nucléaires de Téhéran qui pourrait se doter de l'arme atomique à partir de l'uranium enrichi.

À Vienne, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif serrant la main du secrétaire d’État américain John Kerry devant la haute représentante de l’Union européenne pour la diplomatie, Catherine Ashton. Vladimir Simicek/AFP

Les grandes puissances qui négocient un accord nucléaire avec l'Iran savent ne pas pouvoir exclure totalement la possibilité que ce pays se dote un jour de l'arme atomique. Mais elles cherchent à allonger au maximum le délai nécessaire pour que Téhéran ait cette capacité.
L'objectif est de s'assurer que toute tentative de l'Iran de franchir le pas « soit si visible et si gourmande en temps qu'elle n'ait aucune chance de succès », a résumé récemment la négociatrice en chef américaine, Wendy Sherman. Pou sa part, l'Iran a toujours formellement démenti des visées militaires, tout en revendiquant son droit à exploiter une filière nucléaire civile complète, garanti par le Traité de non-prolifération. Aussi, l'accord en cours de négociation à Vienne et qui doit être conclu avant la date-butoir du 24 novembre, ne prévoit pas de démantèlement complet des installations nucléaires de Téhéran.

 

(Lire aussi : Victoire diplomatique pour Obama en cas d'accord sur le nucléaire iranien)

 

L'Iran pourrait ainsi mettre en service son réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de produire du plutonium, et continuer à exploiter un nombre plus ou moins important de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium. Or le plutonium, tout comme l'uranium enrichi à haute concentration (90 %), peut servir à la fabrication de la bombe atomique. Une perspective que les grandes puissances du groupe des « 5+1 » (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) veulent rendre virtuellement impossible en rallongeant considérablement le délai nécessaire à l'Iran pour disposer de suffisamment de matière fissile.

 

(Lire aussi : Aucun "lien" entre le nucléaire iranien et la guerre anti-jihadiste, assure Washington)

 

Délai d'un an minimum
Concernant le plutonium, les négociateurs souhaitent que l'Iran adopte à Arak un modèle de réacteur à eau légère et abandonne définitivement le procédé à eau lourde envisagé : ce dernier permettrait de produire de 5 à 10 kilos de plutonium, soit le nécessaire pour une bombe atomique, chaque année. Mais à la différence de la Corée du Nord, qui a choisi la filière plutonium pour ses essais nucléaires, l'Iran n'est a priori pas à même pour l'instant de valoriser cette matière, ce qui rend cette option peu préoccupante à court terme pour les grandes puissances. En revanche, l'Iran est capable de produire des quantités importantes d'uranium enrichi. La République islamique dispose actuellement de 8 tonnes d'uranium enrichi à 3,5-5 %, le degré utilisé pour les réacteurs nucléaires. Cela dit, le pays a accepté en janvier de cesser temporairement d'enrichir de l'uranium à 20 %, le degré mis en œuvre dans les usages médicaux. Il a aussi consenti à dégrader ses stocks déjà constitués.

 

(Lire aussi : Rohani joue sa crédibilité dans les négociations avec l'Occident)


Mais selon des experts, comme Mark Fitzpatrick, de l'Institut international d'études stratégiques (IISS), il faudrait moins de quatre mois à l'Iran pour produire suffisamment d'uranium enrichi à 90 % pour fabriquer une bombe. L'objectif de la négociation est que ce délai soit porté à au moins un an pour donner à la communauté internationale le temps de réagir en cas de tentative, souligne Kelsey Davenport, de l'organisation Arms Control Association. Toutefois, reconnaît-elle, même si l'Iran disposait de la matière fissile nécessaire à la fabrication d'une bombe, il lui faudrait encore avoir la capacité de se doter d'un détonateur et d'une ogive, et à installer le tout sur un vecteur.

 

Les grandes puissances qui négocient un accord nucléaire avec l'Iran savent ne pas pouvoir exclure totalement la possibilité que ce pays se dote un jour de l'arme atomique. Mais elles cherchent à allonger au maximum le délai nécessaire pour que Téhéran ait cette capacité.L'objectif est de s'assurer que toute tentative de l'Iran de franchir le pas « soit si visible et si gourmande en...

commentaires (3)

"L’enjeu ? Retarder la « capacité nucléaire » de l’Iran." ! C'est tellement drôle ! A pouffer de rire. Äâl la "capacité nucléaire" äâl !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 29, le 21 novembre 2014

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Commentaires (3)

  • "L’enjeu ? Retarder la « capacité nucléaire » de l’Iran." ! C'est tellement drôle ! A pouffer de rire. Äâl la "capacité nucléaire" äâl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 29, le 21 novembre 2014

  • N'AYANT PU S'IMPOSER À L'IRAN... DONC ÉCONDUITS... ILS JOUENT SUR LES MOTS MAINTENANT POUR SE REDORER QUELQUE PEU LE BLASON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 54, le 21 novembre 2014

  • La binsaoudi fait pression sur la France, pour empêcher tout accord entre l'Iran et les 5+1, sur la question nucléaire .Lors de ces contacts, la binsaoudie a demandé à la France d'opter pour de dures mesures entravant l'accord nucléaire avec l'Iran, en allusion aux contacts ces 48 dernières heures du prince Saoud al-Fayçal, le binsaoudi des Affaires étrangères, avec son homologue français, delegue fabius.Des sources francaises ont précisé que " la binsaoudie a menacé Paris de mettre fin à ses accords d'achat d'armes françaises si elle signe un accord avec l'Iran, la binsaoudi estime qu'"elle partage avec la France des intérêts communs dans le fait d'empêcher l'Iran de s'acquérir un projet nucléaire avancée" soulignant que la France ne tient pas à précipiter la signature de l'accord avec l'Iran.Les inquiétudes binsaoud, quant à la conclusion d'un accord nucléaire avec Téhéran, ne sont pas moins vives que les inquiétudes et pressions des Israéliens sur les pays occicons. Les derniers rapports parvenus, "les Français, les Saoudiens et les Israéliens se sont promis de rester campés sur leur prise de position consistant à entraver l'acquisition de l'accord nucléaire avec l'Iran car de tels accords constitueront une victoire pour l'Iran, malgre les dures sanctions et les supervisions intenses par les appareils d'espionnage occidentaux, les Iraniens ont réussi à augmenter le niveau de l'enrichissement de 5 à 20%, les us sont bien conscients de la faiblesse de l'occicon

    FRIK-A-FRAK

    10 h 24, le 21 novembre 2014

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