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À La Une - Culture

Censure d'un film iranien à Beyrouth : "Rien ne justifie cette interdiction"

Jocelyne Saab dénonce une "une atteinte à la culture et au dialogue".

Photo d'archives des manifestations populaires anti-Ahmadinejad en Iran durant l'été 2009. Photo AFP

Un documentaire iranien évoquant les manifestations qui avaient suivi en 2009 la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad a été interdit au Liban par les services de la Sûreté générale, ont indiqué dimanche les organisateurs du festival Cultural Resistance.

"The silent Majority speaks" de la cinéaste iranienne Bani Khoshnoudi, qui devait être projeté dimanche soir à Beyrouth dans le cadre du festival, "a été censuré", selon les organisateurs. "Le Comité de censure a signifié à la direction du festival l'interdiction de montrer +The silent Majority speaks+ pour motif d'offense à un pays étranger", ont précisé dans un communiqué les organisateurs. "La Direction du Festival proteste contre cette interdiction qui fait passer le Liban, aux yeux de l'opinion internationale, pour un pays retardataire et obscurantiste", ajoute le communiqué.

Le Comité de censure est un organisme lié aux services de la Sûreté Générale libanaise. Ce service est généralement perçu comme proche du Hezbollah, allié de l'Iran.
Le film comporte des séquences filmées en 2009 par des caméras bon marché ou des téléphones, montrant les manifestations massives ayant eu lieu en Iran après la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad, avec des commentaires et des analyses. La répression de ce "mouvement vert", qui accusait les autorités de fraude électorale, avait fait des dizaines de morts, et des centaines de personnes avaient été arrêtées.

"C'est un film artistique et non militant. Rien ne justifie son interdiction, car il relate d'une manière artistique des évènements qui ont eu lieu (..) et vise à établir un dialogue", a déclaré à l'AFP la directrice du festival Jocelyne Saab, qualifiant de "grave" l'interdiction du film. "Le but du festival est de parler des problèmes des pays (...) dans le but d'encourager le dialogue", a-t-elle ajouté, considérant que cette interdiction constituait "une atteinte à la culture et au dialogue".

La Sûreté générale a interdit dans le passé des films et des livres faisant débat sur des questions sexuelles ou religieuses, mais rarement sur des questions politiques.

La deuxième édition du festival "Résistance culturelle" a commencé le 12 Novembre et se poursuit jusqu'à lundi, avec des films comme "The dialogue" (Chine), "Censors Must Die" (Thaïlande), et "War is a tender thing" (Philippines).

"En créant ce festival, j'ai voulu faire moi-même un acte de résistance culturelle", avait déclaré Mme Saab, journaliste-cinéaste engagée, lors de la présentation du festival. "Cette capacité profonde du cinéma à réfléchir notre passé, nous incitant chacun à questionner notre présent, peut dans ce même mouvement nous permettre de faire émerger, ensemble, de nouvelles possibilités de construction pour l'avenir", avait-elle ajouté.

Un documentaire iranien évoquant les manifestations qui avaient suivi en 2009 la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad a été interdit au Liban par les services de la Sûreté générale, ont indiqué dimanche les organisateurs du festival Cultural Resistance."The silent Majority speaks" de la cinéaste iranienne Bani Khoshnoudi, qui devait être projeté dimanche soir à...

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