Syrie: premières aides de l'ONU en six mois à un quartier rebelle à Homs

Des aides de l'ONU ont été acheminées pour la première fois depuis six mois à Waer, dernier quartier rebelle de la ville syrienne de Homs assiégé par les troupes du régime, ont rapporté jeudi une ONG et des militants.

"Mardi et mercredi, 30 camions d'aides sont arrivés à Waer pour la première fois depuis six mois" a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Ils ont amené 20.000 colis alimentaires, du matériel sanitaire, des protections en plastique contre la pluie, des couvertures", a affirmé Abdallah al-Homsi, militant anti-régime à Waer contacté via internet.

Un autre militant, Mohammad al-Homsi, a indiqué dans une vidéo montrant des véhicules transportant les aides dans la nuit que celles-ci comprenaient aussi des "détergents, des fournitures scolaires et des cadeaux de l'ONU".

En mai, la vieille ville de Homs (centre), un des principaux bastions des rebelles en Syrie, pays ravagé par la guerre depuis mars 2011, est tombée aux mains de l'armée après un siège asphyxiant de deux ans et des bombardements et combats qui ont dévasté ce secteur historique.

En vertu d'un accord supervisé par l'ONU, une partie des rebelles a quitté la ville. Waer accueille au total près de 150.000 personnes dont des dizaines de milliers d'habitants ayant fui les combats à Homs, et est soumis régulièrement à des bombardements de l'armée.

De nombreuses tentatives de parvenir à une trêve ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de faire achopper les négociations.

Selon l'OSDH, des négociations officieuses entre régime et rebelles, par l'intermédiaire de l'ONU qui a un bureau permanent à Homs, sont en cours, les militants exprimant toutefois leurs doutes quant aux intentions du régime.

"On a confiance dans les efforts de l'ONU mais on a peur que le régime tente d'utiliser l'ONU pour reprendre Waer", a indiqué Abdallah al-Homsi.

Depuis un an, les rebelles, sous-équipés et pris de vitesse par des jihadistes mieux organisés et financés, ont perdu plusieurs bastions dans le pays, notamment à Homs et dans la province de Damas.