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Culture - Échos du Salon avec l’Afej

La critique littéraire au Liban, une épreuve supplémentaire de résistance et de courage

«La critique littéraire se porte mieux au Liban qu'en France.» Ce verdict de Josyane Savigneau, journaliste et critique au quotidien «Le Monde», est prononcé d'emblée, en ouverture de la table ronde organisée par l'Association francophone de journalisme (Afej) dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth.

Une vue de la rencontre. Photo Michel Sayegh

Cependant, il n'oppose guère une fin de non-recevoir aux discussions que devait susciter le thème de cette rencontre modérée par la journaliste Roula Rached. Au contraire, tout en applaudissant aux propos enthousiastes de Savigneau, notamment lorsqu'elle affirme d'emblée que « le Liban est une nation littéraire », la journaliste, auteure et critique littéraire à an-Nahar, May Menassa, insiste sur le rôle crucial et multidimensionnel de la critique dans un pays tel le Liban: au-delà de ses volets littéraire, théâtral, musical, artistique,... la critique est un moyen de résistance. Elle assume des fonctions sociales spécifiques: la promotion de la liberté d'opinion, l'incubation des expériences culturelles naissantes... Ce qui l'amène, ainsi que Savigneau, à dénigrer «la critique prédatrice». «Il n'y a aucun intérêt au règlement de compte, à la destruction d'un écrivain au point de le museler », affirment-elles d'un commun accord.
Au vu des fonctions et impacts de la critique, le professeur de philosophie et critique à L'Orient littéraire, Farès Sassine, estime que celle-ci est «un pouvoir qui a besoin d'un contre-pouvoir» dans la mesure où elle scelle le sort de l'œuvre, voire de son auteur ! Aussi, invite-t-il les écrivains et les lecteurs à réagir et les critiques eux-mêmes à amplifier leur culture, à consacrer à toute œuvre le temps nécessaire d'assimilation et à l'évaluer avec discernement. Et de conclure : « Il faut être courageux et ne pas être
paresseux. »
Le directeur général de la librairie el-Borj, Michel Choueiri, loue le « militantisme culturel » dont font preuve les libraires libanais en mettant en valeur les auteurs et éditeurs libanais et arabes. « On essaie de les encourager tout en leur disant ce que pensent les lecteurs de leur production. » À cet égard, il évoque l'influence majeure qu'ont les critiques sur les choix des lecteurs mais persifle « les journalistes qui font la critique d'un livre sans l'avoir lu » !

Cependant, il n'oppose guère une fin de non-recevoir aux discussions que devait susciter le thème de cette rencontre modérée par la journaliste Roula Rached. Au contraire, tout en applaudissant aux propos enthousiastes de Savigneau, notamment lorsqu'elle affirme d'emblée que « le Liban est une nation littéraire », la journaliste, auteure et critique littéraire à an-Nahar, May Menassa,...

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