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Moyen Orient et Monde - Mexique

Cinq heures pour « générer la confiance », mais en vain

Alors que l'affaire des étudiants disparus fin septembre est loin d'être résolue et que les découvertes de nouvelles fosses communes se sont multipliées ces dernières semaines, le président Peña Nieto a rencontré les familles endeuillées pour tenter de les rassurer : échec total.

Le président mexicain Nieto s’apprêtant à s’adresser à la presse à la suite de sa rencontre privée avec les parents des 43 étudiants disparus. Bernardo Montoya/Reuters

Le président mexicain Enrique Peña Nieto s'est entretenu de longues heures durant avec les parents des 43 étudiants disparus depuis plus d'un mois pour tenter de les convaincre de faire confiance aux autorités qui recherchent leur trace, pour l'instant sans succès. « J'ai eu l'occasion pendant pratiquement cinq heures d'écouter leurs préoccupations, leurs inquiétudes et leur douleur », a déclaré le président à la presse après la rencontre qui a réuni face à lui quelque 120 parents, compagnons et avocats des disparus au sein de la résidence présidentielle de Los Pinos. Mais ceux-ci se sont dit déçus par cette réunion. « Nous en sommes sortis avec la même information : que tout l'effort de l'État vise à leur recherche, mais nous n'avons rien », a déploré Felipe de la Cruz, le porte-parole des parents, lors d'une conférence de presse.
M. Nieto a expliqué que cette première réunion visait à « générer la confiance » et qu'elle avait été consacrée à répondre à dix exigences présentées par les proches. Mais les parents restent sceptiques et exigent des autorités qu'ils retrouvent leurs enfants, élèves-enseignants de l'école normale d'Ayotzinapa, dans la ville d'Iguala , dans l'État du Guerrero, dont on est sans aucune nouvelle depuis le 26 septembre. Ce soir-là, des dizaines d'étudiants ont été la cible, à Iguala, d'une attaque conjointe de la part de policiers et de membres du groupe criminel des Guerreros Unidos. Il y eut six morts, 25 blessés puis les 43 disparus.
En réponse aux familles, le président Peña Nieto s'est engagé à renforcer les efforts pour retrouver ces jeunes « avec un plan rénové de recherches ». Il a annoncé la création d'une commission composée de représentants des autorités judiciaires fédérales et des familles pour « maintenir quotidiennement informés les parents du déroulement de l'enquête ». Enfin, M. Nieto a dit comprendre l'impatience des proches ainsi que leur préoccupation face aux « spéculations » publiées dans la presse sur de possibles liens entre les étudiants d'Ayotzinapa et un groupe criminel rival des Guerreros Unidos, « Los Rojos » (les Rouges).

Dans les rivières
Les parents se disent persuadés qu'il s'agit d'une tentative de criminaliser leurs enfants dont l'école est réputée pour son activisme politique et social dans une des régions les plus pauvres du Mexique. D'ailleurs, sous la pression de l'opinion publique au Mexique et dans le monde, M. Peña Nieto a réaffirmé son intention de faire appliquer la justice dans cette affaire qui a jeté une lumière crue sur les complicités existant au Mexique entre les narcotrafiquants, la police locale et certaines autorités.
Des policiers fédéraux ont procédé mercredi à des recherches dans plusieurs rivières proches d'Iguala dans le but de vérifier les déclarations du leader des Guerreros Unidos, Sidronio Casarrubias, capturé le 16 octobre. Le chef criminel a indiqué qu'après les attaques, des membres de son groupe avaient jeté dans des rivières de la zone des sacs contenant des restes humains calcinés. Selon les autorités judiciaires, Casarrubias a admis avoir donné son aval à ces attaques après qu'un de ses lieutenants lui a assuré que les jeunes étaient membres d'un cartel rival.
Par ailleurs, étudiants et enseignants ont poursuivi dans l'État du Gerrero les manifestations parfois violentes qui se déroulent quotidiennement et qui ont abouti courant octobre à plusieurs incendies, dont notamment ceux du siège du gouvernement de la région et de la mairie d'Iguala. Mercredi, des centaines d'enseignants ont manifesté près de la résidence officielle du gouverneur à Chilpancingo, capitale de l'État de Guerrero. La manifestation s'est conclue par un affrontement avec quelque 200 policiers antiémeute.
(Source : AFP)

Le président mexicain Enrique Peña Nieto s'est entretenu de longues heures durant avec les parents des 43 étudiants disparus depuis plus d'un mois pour tenter de les convaincre de faire confiance aux autorités qui recherchent leur trace, pour l'instant sans succès. « J'ai eu l'occasion pendant pratiquement cinq heures d'écouter leurs préoccupations, leurs inquiétudes et leur...

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