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Moyen Orient et Monde - Ici et maintenant

L’amour au temps d’Ebola

Ce n'est pas que le monde s'ennuie. Biberonné aux décapitations et autres formes géométriques de barbaries daechistes ; au furoncle moyen-oriental protéiforme, aux dictatures des minorités, au nucléaire et aux fantasmes d'Anschluss iraniens, au sionisme jamais repu ; au sadomasochisme Nord/Sud ; aux barbelés cardinalices face à un furieusement courageux pape François ; aux tragédies de ces migrants Sisyphe et zombies ; au pantagruélisme exponentiel et terrifiant de la Chine, aux délires bouffons d'un Kim nord-coréen, aux flambées impériales, Pearl Harbor version Mishima, d'un Shinzo Abe (le XXIe sera asiatique ou ne sera pas) ; aux biceps vieillissants de Vladimir Poutine ; au prix Nobel halluciné de Barack Obama ; aux orgasmes, physiques ou professionnels, de George et d'Amal, et même au sex-toy crétin de la place Vendôme à Paris, ce monde a de quoi faire. Et pourtant. Continent originel et continent-utérus, continent sublime et continent souillé, continent torturé et continent malade jusqu'à la moelle, l'Afrique ne meurt jamais. Et vient de donner au monde cet énième virus – pas l'ultime, bien sûr. Comme si ce monde en avait besoin, avait besoin de regarder ailleurs, d'écouter ailleurs, de se mobiliser ailleurs, avait besoin de respirer. Même de la merde. Des bas-fonds de Conakry aux pipelines du Texas, des hospices surannés de Madrid aux toilettes de Roissy Charles-de-Gaulle, des bordels de Shanghai aux salons de coiffure de Beyrouth, ce monde-Bovary psychose et hystérise désormais à l'unisson. Lorsqu'ils toussent ou se mouchent, les gens sont aux aguets, gênés, presque honteux, pire qu'aux débuts de la syphilis, de la blennorragie, de l'hépatite B, des verrues génitales, du sida : ce virus-là ne se transmet pourtant pas sexuellement. Alors, Obama nomme un tsar, Fabius parle de sottise énorme, Sirleaf murmure à l'oreille de la planète, et les ministres de la Santé, aux quatre coins du globe, s'affolent et jouent aux mouches du coche. En attendant, personne ne pense centupler les dollars, centupler l'aide, immédiatement, sans réunions luxembourgeoises ou schwarzeneggeries risibles made in Pentagone, juste aller à la source, couper les racines, sans humanitaire hystérique, sans angélisme : juste être efficace. Sauf que le monde en a marre de l'Afrique – et c'est plus ou moins compréhensible. Pas salope, l'Afrique a (ré)accouché de l'alien, Ebola est né, dragées et meghlé à l'appui, pour se rappeler au monde, pour (ré)unir le monde. Un monde seul. Et qui a désespérément besoin d'amour.

Ce n'est pas que le monde s'ennuie. Biberonné aux décapitations et autres formes géométriques de barbaries daechistes ; au furoncle moyen-oriental protéiforme, aux dictatures des minorités, au nucléaire et aux fantasmes d'Anschluss iraniens, au sionisme jamais repu ; au sadomasochisme Nord/Sud ; aux barbelés cardinalices face à un furieusement courageux pape François ; aux tragédies de...

commentaires (5)

Pour tout ce qui concerne cette Afrique désolée, cuite à l’étouffée, toute véritable critique du racisme signifie pour les multiples racistes : fatuité. Or, cette critique est la condition première de toute critique. L'existence réelle de l'erreur sera compromise, dès que son existence non-réelle sera réfutée. L'humain qui, dans le fanatisme où il cherchait quelque chose, n'a trouvé que son "propre" reflet, est forcé de chercher sa propre véritable réalité. C’est l'homme qui crée le racisme, ce n'est pas le racisme qui fait de l'homme un homme. Le racisme est le sentiment de l'homme qui ne s'est pas encore trouvé, ou qui s'est déjà reperdu. Mais l’homme n'est pas extérieur au monde réel, celui de cet homme et de son milieu qui produisent ce sale racisme, consciences fausses du monde parce qu'ils constituent eux-mêmes un monde néfaste et erroné. Le racisme n’est que la théorie de ce monde funeste fabriqué, sa "logique!" en direction de la populace, sa raison de consolation. C'est sa réalisation fantastique, stricte fanatique. La lutte contre le racisme est donc la lutte contre ce monde immonde dont ce racisme n’est que le "pur" arôme. La recherche du véritable bonheur de l’homme, sous-tend que le racisme sera anéanti car illusoire. Exiger que l'homme renonce aux illusions concernant sa "propre" situation, c'est exiger qu'il renonce à son racisme qui n'a besoin que d'abjectes…. pareilles illusions !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 16, le 20 octobre 2014

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Commentaires (5)

  • Pour tout ce qui concerne cette Afrique désolée, cuite à l’étouffée, toute véritable critique du racisme signifie pour les multiples racistes : fatuité. Or, cette critique est la condition première de toute critique. L'existence réelle de l'erreur sera compromise, dès que son existence non-réelle sera réfutée. L'humain qui, dans le fanatisme où il cherchait quelque chose, n'a trouvé que son "propre" reflet, est forcé de chercher sa propre véritable réalité. C’est l'homme qui crée le racisme, ce n'est pas le racisme qui fait de l'homme un homme. Le racisme est le sentiment de l'homme qui ne s'est pas encore trouvé, ou qui s'est déjà reperdu. Mais l’homme n'est pas extérieur au monde réel, celui de cet homme et de son milieu qui produisent ce sale racisme, consciences fausses du monde parce qu'ils constituent eux-mêmes un monde néfaste et erroné. Le racisme n’est que la théorie de ce monde funeste fabriqué, sa "logique!" en direction de la populace, sa raison de consolation. C'est sa réalisation fantastique, stricte fanatique. La lutte contre le racisme est donc la lutte contre ce monde immonde dont ce racisme n’est que le "pur" arôme. La recherche du véritable bonheur de l’homme, sous-tend que le racisme sera anéanti car illusoire. Exiger que l'homme renonce aux illusions concernant sa "propre" situation, c'est exiger qu'il renonce à son racisme qui n'a besoin que d'abjectes…. pareilles illusions !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 16, le 20 octobre 2014

  • CORRECTION : PRIÈRE LIRE : ARROSÉ D'ÉPICES DES QUATRE COINS DU MONDE... ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 49, le 20 octobre 2014

  • Ou, à cause d'un racisme millénaire, l'Afrique : le continent maudit !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 11, le 20 octobre 2014

  • DU MÉLANGE... MÉLANGÉ... ARROSÉ D'ÉPICES DES AUTRE COINS DU MONDE... IL NE MANQUE, CHER MONSIEUR ZIYAD MAKHOUL QUE : LA CANELLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 35, le 20 octobre 2014

  • Eh bien attendons encore un siècle cet "amour dont le monde a besoin". Nous verrons ce qu'il en sera en 2114. Entre-temps que ce monde de merde crève. Il le mérite bien.

    Halim Abou Chacra

    05 h 10, le 20 octobre 2014

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