Accusé par Kerry, Damas réaffirme s'être débarrassé des armes chimiques

Le régime syrien a réaffirmé dimanche que les armes chimiques qu'il possédait ont toutes été évacuées, quelques jours après avoir été accusé par le secrétaire d'Etat américain John Kerry d'avoir eu recours au gaz de chlore.
"La Syrie a tenu ses engagements en adhérant à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Elle a coopéré entièrement avec l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et ne possède plus de telles armes", a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle Sana.
Jeudi, M. Kerry a accusé le régime du président Bachar al-Assad d'avoir violé l'accord international sur l'élimination de son arsenal chimique en ayant eu recours cette année à des armes au gaz de chlore.
"Il existe des preuves d'utilisation de chlore par Assad", a déclaré M. Kerry devant la Chambre des représentants.
Damas a évacué quelque 1.300 tonnes d'armes chimiques qui ont été détruits en août dernier en mer sous la supervision de l'OIAC.
Le transfert et la destruction de ces armes sont le fruit de l'adhésion de la Syrie à la convention sur l'interdiction des armes chimiques en octobre 2013 dans le cadre d'un accord russo-américain.
Cet accord avait permis d'éviter in extremis une intervention militaire américaine après que Damas eût été accusé d'avoir utilisé du gaz sarin dans une attaque près de Damas ayant fait 1.400 morts à l'été 2013.
Le gouvernement syrien a pratiquement détruit toutes les armes chimiques qu'il avait au préalable recensées, dans une déclaration faite à l'OIAC, mais des discussions continuent à propos d'éventuelles erreurs ou omissions dans cette liste.
Le régime d'Assad et les rebelles s'accusent mutuellement d'utiliser des agents chimiques, dont le chlore, depuis le début du sanglant conflit en Syrie en mars 2011.
Le ministère syrien a mis en garde par ailleurs contre une utilisation par les rebelles d'armes chimique en vue de provoquer une attaque occidentale contre le pays.
"La Syrie met en garde contre la possibilité que des parties régionales et occidentales complotant contre la Syrie, fournissent des armes chimiques aux organisations terroristes afin que celles-ci les utilisent contre notre peuple dans le but d'en accuser l'armée syrienne et de provoquer une attaque contre la Syrie", d'après le communiqué.