Des combats près du site du crash bloquent les policiers étrangers

Les combats gagnaient en intensité hier dans l'est de l'Ukraine, y compris à proximité du site de la destruction en vol de l'avion malaisien, forçant les policiers néerlandais et australiens à annuler leur déplacement dans cette zone contrôlée par les séparatistes prorusses. Trente experts médico-légaux néerlandais ainsi que des policiers non armés en provenance des Pays-Bas et de l'Australie s'apprêtaient à se rendre sur le site de la catastrophe aérienne hier matin, mais y ont renoncé pour des raisons de sécurité. « Les combats se poursuivent. Nous ne pouvons pas prendre de risques » pour se rendre sur place, a déclaré Alexander Hug, responsable de la mission de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
Un porte-parole militaire ukrainien a assuré que l'armée ne menait pas de combats à proximité du site, contrairement, selon Kiev, aux séparatistes. « Les terroristes sont-ils en train de détruire des preuves du crime ? » a écrit sur son compte Twitter le ministre des Affaires étrangères Pavlo Klimkine.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte jugeait de son côté qu'une mission militaire internationale n'était « pas réaliste » à l'heure actuelle, compte tenu de la forte présence armée des séparatistes dans cette région proche de la frontière russe.
Peu avant ce regain de tension, le gouvernement malaisien avait annoncé un accord avec les rebelles prorusses sur le déploiement d'une mission de police internationale pour sécuriser le site et y permettre une enquête indépendante. Cette mission sera composée de 68 policiers malaisiens qui partiront mercredi de Kuala Lumpur pour le site ainsi que de membres des forces néerlandaises et australiennes, a annoncé le gouvernement malaisien dans un communiqué.
Parallèlement, à Gorlivka, fief du chef rebelle Igor Bezler, à 45 km au nord de Donetsk, treize civils dont deux enfants ont été tués hier, vraisemblablement par des tirs de lance-roquettes multiples Grad sur les quartiers d'habitation. Des combats ont également été signalés à Avdiïvka, à 18 km au nord de Donetsk. À Donetsk même, les tirs d'artillerie ont été nombreux dans la nuit de samedi à dimanche et de plus en plus proches du centre-ville où crépitaient des rafales de kalachnikov.