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Moyen Orient et Monde - Ukraine

« Slaviansk sera détruite d’ici à deux semaines sans intervention russe »

Les pourparlers entre les insurgés et Kiev devraient reprendre aujourd'hui.

Les prorusses ont affirmé hier que Slaviansk serait bientôt détruite sans intervention russe. Shamil Zhumatov/Reuters

Le « ministre » de la Défense de la « République populaire de Donetsk » Igor Strelkov a estimé hier que Slaviansk, bastion des insurgés prorusses dans l'est de l'Ukraine, serait bientôt « détruite », si la Russie n'intervenait pas en faveur d'une trêve ou bien militairement. « Cela arrivera d'ici à une semaine, maximum deux. Slaviansk sera détruite en premier, avec toute sa population », a-t-il poursuivi. M. Strelkov est allé jusqu'à dénoncer l'inaction de la Russie dans le conflit qui oppose depuis avril forces loyalistes ukrainiennes et séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine. « La Russie ne veut pas les aider afin qu'ils soient réunis avec leur peuple, avec leur grande famille russe », a-t-il regretté, évoquant les séparatistes prorusses. « C'est très dur de reconnaître que depuis trois mois, bientôt déjà trois mois, que nous sommes à Slaviansk, que nous sommes venus aider la population locale à défendre ses droits, (...) nous n'avons reçu quasiment aucune aide », a affirmé cet homme, qui selon les services de sécurité ukrainiens est un colonel du renseignement militaire russe. Le rôle supposé des services spéciaux russes dans la rébellion est fréquemment dénoncé à Kiev. Hier, le patron du Service de sécurité (SBU), Valentin Nalivaïtchenko, a accusé un général du GRU (renseignement militaire russe), Valerii Travkine, d'organiser à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, le recrutement de combattants qui viennent grossir les rangs des insurgés.
Slaviansk, une ville qui comptait près de 110 000 habitants avant le début de l'insurrection des séparatistes, est aujourd'hui le théâtre de combats quasi quotidiens et meurtriers. La majeure partie de la ville est privée d'eau et d'électricité, les bombardements ayant endommagé les lignes électriques et les stations d'approvisionnement en eau.
Les affirmations de M. Strelkov confirment implicitement les progrès sur le terrain des forces ukrainiennes loyales à Kiev. Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Andriï Paroubiï a ainsi déclaré hier que « pas moins de 150 combattants rebelles avaient été éliminés et six postes fortifiés détruits » jeudi lors de combats pour le contrôle de Mykolayivka, une petite ville stratégique située près de Slaviansk, dont il n'a pas pour autant annoncé explicitement la prise.
Dans ce contexte, le Parlement ukrainien a adopté hier en première lecture un projet de loi qui renforce le contrôle du gouvernement de Kiev sur le secteur énergétique, affecté par la suspension des exportations de gaz naturel russe le mois dernier.

Espoir à Minsk
Sur le plan diplomatique, Kiev, Moscou et les rebelles prorusses, pressés par l'Occident, devraient avoir aujourd'hui des pourparlers pour tenter de mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine. Le président ukrainien Petro Porochenko a proposé que le groupe de contact sur la crise, rassemblant son pays, la Russie et l'OSCE, avec la participation des rebelles, se réunisse. Dans un entretien téléphonique avec la ministre européenne des Affaires étrangères, Catherine Ashton, il a indiqué avoir proposé aussi un lieu et l'heure de la réunion, dont le principe avait été arrêté mercredi à Berlin. Le président ukrainien a exposé à Mme Ashton la situation dans le Donbass et expliqué les raisons qui l'avaient conduit à ne pas renouveler le cessez-le-feu qui n'était pas respecté par les insurgés, poursuit le communiqué.
Des informations divergentes ont circulé hier sur la réunion du groupe de contact. Selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), elle pourrait se dérouler à Donetsk, chef-lieu d'une des deux régions séparatistes. La représentante de l'OSCE, la diplomate suisse Heidi Tagliavini, devrait « probablement » y participer, d'après la même source. Du côté des insurgés, le « vice-Premier ministre » de la « République populaire de Donetsk », Andreï Pourguine, a évoqué la possibilité que la réunion ait lieu à Minsk, au Belarus. Les représentants de Kiev refuseraient de se rendre à Donetsk pour des raisons de sécurité, tandis que ceux des insurgés ne peuvent pas aller dans un pays de l'UE en raison des sanctions qui les visent, a-t-il expliqué à l'agence de presse Interfax-Ukraine. « Ainsi, Minsk serait une solution de compromis qui pourrait arranger tout le monde », a-t-il ajouté.
Toujours sur le plan diplomatique, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont eux aussi eu hier un entretien conjoint avec le président Porochenko au cours duquel ils ont redit leur volonté d'aboutir à un « cessez-le-feu durable » en Ukraine, selon un communiqué de la présidence française.
Ces développements interviennent au lendemain de la nomination d'un nouveau ministre de la Défense, un ex-policier, Valeriï Gueleteï, qui a aussitôt dit espérer un jour un « défilé de la victoire » dans « un Sébastopol ukrainien » en Crimée, rattachée en mars à la Russie.
(Sources : agences)

Le « ministre » de la Défense de la « République populaire de Donetsk » Igor Strelkov a estimé hier que Slaviansk, bastion des insurgés prorusses dans l'est de l'Ukraine, serait bientôt « détruite », si la Russie n'intervenait pas en faveur d'une trêve ou bien militairement. « Cela arrivera d'ici à une semaine, maximum deux. Slaviansk sera détruite en premier, avec toute sa...

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