Hillary Clinton a quelque peu pris ses distances avec Barack Obama dans ses mémoires dont de premiers extraits ont été diffusés jeudi par CBS News: elle explique notamment qu'elle aurait aimé armer les rebelles syriens, contrairement au président américain.
L'ouvrage de l'ancienne secrétaire d’État, intitulé "Hard Choices" ("Des Choix difficiles"), doit sortir mardi aux États-Unis, mais CBS News a causé la surprise en en diffusant de premiers extraits dès jeudi.
Le livre est annoncé comme présentant de nombreux détails sur les coulisses et son rôle au département d’État. Pour en assurer la promotion, l'ancienne Première dame doit donner de nombreuses interviews ce weekend et en début de semaine prochaine avant sa sortie officielle mardi. Mais CBS News a assuré s'être tout simplement procuré un exemplaire du livre en librairie. L'éditeur de Mme Clinton, Simon & Schuster, appartient à CBS Corporation et l'ouvrage doit ensuite être publié mercredi en français sous le titre "Le Temps des décisions", chez Fayard.
"Il est rare de trouver la bonne solution aux problèmes épineux. Si ces problèmes sont épineux, c'est justement parce que chaque option envisagée paraît pire que la suivante. Et c'est de plus en plus comme cela que la Syrie est apparue", écrit Mme Clinton au sujet du conflit qui, en un peu plus de trois ans, a fait plus de 162.000 morts.
Dès les débuts du conflit syrien, elle assure avoir été convaincue qu'armer et former les rebelles était la meilleure des solutions pour contrer les forces de Bachar el-Assad. "L'action et l'inaction comportaient toutes deux des risques élevés, (mais) le président (Obama) était enclin à maintenir les choses en l'état et non à aller plus loin en armant les rebelles", continue l'ancienne chef de la diplomatie américaine. "Personne n'aime perdre un débat, et j'en fais partie. Mais c'était la décision du président et j'ai respecté ses réflexions et sa décision", écrit-elle, selon CBS News.
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"J'avais tort"
Cet épisode est riche d'enseignements car il illustre une rupture entre Mme Clinton, dont la candidature à la primaire démocrate en vue de la présidentielle de 2016 est évoquée avec insistance, et le président américain, qui ne parvient plus à enthousiasmer.
M. Obama avait vaincu Mme Clinton lors de primaires démocrates tendues avant la présidentielle de 2008. A ce sujet, l'ancienne Première dame révèle également quelques détails de sa première rencontre avec M. Obama, juste avant la convention démocrate en 2008, lors de laquelle les deux "s'observaient comme deux adolescents lors d'un étrange premier rendez-vous". "Tant Barack que moi et notre personnel avions une longue liste de reproches. Il était temps de clarifier les choses", se rappelle-t-elle.
L'ouvrage couvre les quatre années qu'elle a passées à la tête du département d’État avant de se retirer au profit de John Kerry en 2013.
Dans son livre, Mme Clinton évoque tant la guerre en Irak que l'attaque du consulat américain de Benghazi en Libye en 2012, sans oublier d'évoquer le Printemps arabe ou le récent rattachement de la Crimée à la Russie. Hillary Clinton revient ainsi sur le soutien qu'elle avait apporté en 2002 à l'invasion de l'Irak, à l'époque où elle était sénatrice. "Je croyais agir de bonne foi et prendre la meilleure décision possible avec les informations dont je disposais", raconte-t-elle. "Mais j'avais tort. C'est aussi simple que cela".
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Abordant un autre sujet brûlant d'actualité, Hillary Clinton rappelle aussi que lorsqu'elle était secrétaire d’État, elle avait cherché à faire libérer le soldat américain Bowe Bergdahl. Celui-ci a été retenu en otage en Afghanistan durant cinq ans avant d'être échangé le weekend passé contre cinq prisonniers talibans.
"Je reconnais, comme je l'ai déjà fait par le passé, qu'ouvrir la porte à des négociations avec les talibans doit être difficile à avaler pour de nombreux Américains après tant d'années de guerre", note-t-elle.
L'échange entre le soldat Bergdahl et cinq prisonniers talibans renvoyés dans un premier temps vers le Qatar n'a en effet pas manqué de susciter la controverse. D'anciens membres de l'administration ont indiqué au Washington Post que Mme Clinton s'était opposée à un tel échange en 2011 car il n'incluait pas d'interdiction de voyager pour les talibans libérés.
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commentaires (5)
Comme l’a si bien dit "l’Homme de la situation Hillary Clinton : "Nos valeurs et nos intérêts convergent, car soutenir ces révolutions n’est pas seulement affaire d’idéal ; c’est surtout un impératif stratégique!". De fait, le voilà ce chébél lionceau bääSSdiot nusayrîsé, tel un naufragé, qui cherche encore en Äsraël sa last planche de salut ! Ainsi, comme on l’avait déjà dit après la révolution Cédraie d’ici, c’est bien Äsraël qui lui avait sauvé la mise face au Doubleyou après l’élimination du Saddâm. Mais cette fois-ci, c’est déjà de trop et c’est trop tard pour lui. Car la donne a changé aujourd’hui, et ce n’est + le jeu bääSSyrien avec toutes ses sales combines ; bien évidemment sur le dos des Palestiniens et des Libanais ; qui sera à nouveau de mise à savoir la garantie d’un calme super assourdissant sur le Golan et donc la paix, en échange de la survie du régime bääSSyriaNique promise par cet Äsraël même ! À présent, la seule garantie qui sera dorénavant de mise, n’est autre que la démocratie sans despote et sans despotisme. Avec des élections libres partout dans le monde arabe et dans ce monde Per(s)cé, suivant par là l’exemple turc de Démocratie-Musulmane de l’AKP pareil à la Démocratie-Chrétienne européenne. Tout ceci avec la bénédiction bien sûr du véritable "Homme de la situation", Hillary Clinton. Et on pourra alors enfin clamer : Beyrouth-Damas toute Liberté ! Syrie-Liban toute Vérité ! "C’est ici qu’est la rose, c’est ici qu’il faut danser !".
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
17 h 20, le 06 juin 2014