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Moyen Orient et Monde - Syrie

Intensification des violences contre des civils à Alep

Les organismes humanitaires dénoncent une situation alarmante ; un député ex-communiste candidat à l'élection présidentielle.

Des responsables onusiens ont appelé hier à lever toute restriction à l’apport d’aide humanitaire dans de nombreuses régions particulièrement touchées par les violences. Badra Mamet / Reuters

Dans un rapport récent, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit « alarmé par l'escalade de la violence à Alep », dans le nord du pays, où de nombreux témoins font état de l'utilisation par le régime de barils explosifs.
« Ces deux dernières semaines, des quartiers résidentiels ont été bombardés sans discrimination partout dans Alep et ils ont fait des centaines de victimes civiles. C'est inacceptable, déclare Boris Michel, chef de la délégation du CICR en Syrie. Nous appelons d'urgence toutes les parties à respecter leurs obligations au regard du droit humanitaire international et à épargner non seulement les civils, mais aussi les infrastructures essentielles, canalisations d'eau, centrales électriques et installations médicales ». Plusieurs témoins ont en outre confirmé à L'Orient-Le Jour les violences des combats et les conditions précaires et catastrophiques dans lesquelles ils survivent à Alep. Les combats intenses qui se sont déroulés dans la deuxième ville du pays ont coupé de nombreux habitants de la ville du reste du monde, selon Hind Akooly, déléguée du CICR en poste dans cette ville où il n'y aurait plus que 40 médecins pour une population de 2,5 millions de personnes, contre 2 000 avant le conflit.


De même, les responsables de cinq agences de l'ONU (Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, Unicef, HCR, Programme alimentaire mondial et OMS) ont lancé hier un appel commun aux belligérants en Syrie afin qu'ils lèvent les obstacles à l'aide internationale. Les cinq responsables exigent entre autres que les sièges imposés par les deux camps à des civils soient levés dans des quartiers d'Alep, la vieille ville de Homs, Yarmouk, l'est de Ghouta, Moadhamieh, Nubl et Zara.

 

(Lire aussi : Grégorios III : Les destructions d'églises à Maaloula, « un crime de guerre »)

 

Pour une aide saoudienne accrue
Dans ce contexte, le chef de la Coalition nationale de l'opposition syrienne Ahmad Jarba a demandé lors d'entretiens avec des responsables saoudiens une aide accrue à l'Armée syrienne libre (ASL), a indiqué Monser Akbik, un responsable de l'opposition syrienne hier. Il a souligné que l'accroissement de cette aide était nécessaire « face à l'augmentation du nombre de mercenaires du Hezbollah et des milices irakiennes » combattant aux côtés du régime et à « l'intensification de l'aide militaire et économique de la Russie et de l'Iran », alliés du régime syrien.
M. Jarba a aussi souligné au cours de ses entretiens que le régime syrien, en fixant la date de l'élection présidentielle qui devrait conduire à la réélection de Bachar el-Assad au 3 juin, « a fermé la porte à toute solution politique », selon un communiqué de la Coalition. À ce sujet, Damas a accusé hier les Nations unies d'« entraver » les pourparlers entre le régime et l'opposition, les accusant d'être de « parti pris ».

 

Un candidat communiste
Concernant la présidentielle syrienne, Maher Hajjar, un député indépendant qui a longtemps été membre du Parti communiste s'est porté candidat hier à l'élection. C'est la première fois depuis un demi-siècle que plusieurs candidats peuvent se présenter à la présidentielle. Bachar el-Assad, comme son père Hafez, a jusqu'à présent été élu par référendum. M. Hajjar est originaire d'Alep. Âgé de 46 ans, il a rejoint au début de la révolte le « parti de la volonté populaire » formé par Qadri Jamil, un opposant toléré qui a rejoint le gouvernement comme vice-Premier ministre avant d'être démis de ses fonctions en octobre 2013 et de partir s'installer en Russie. Pour valider sa candidature, M. Hajjar doit désormais obtenir le soutien d'au moins 35 des 250 des députés. Outre cette condition, les candidats doivent aussi avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années, ce qui exclut tous les opposants en exil.

 

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Dans un rapport récent, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit « alarmé par l'escalade de la violence à Alep », dans le nord du pays, où de nombreux témoins font état de l'utilisation par le régime de barils explosifs.« Ces deux dernières semaines, des quartiers résidentiels ont été bombardés sans discrimination partout dans Alep et ils ont fait des...

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Kâïïï ! La vengeance libanaise est un plat qui se mange froid.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 40, le 24 avril 2014

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Commentaires (1)

  • Kâïïï ! La vengeance libanaise est un plat qui se mange froid.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 40, le 24 avril 2014

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