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Moyen Orient et Monde - Turquie

Erdogan de nouveau en guerre contre Twitter et la justice

Le Premier ministre confirme son intérêt pour la présidentielle.

Recep Tayyip Erdogan, fort de son bon résultat aux municipales de dimanche dernier, a plaidé hier pour une baisse rapide des taux d’intérêt, exclu des législatives anticipées et dénoncé la levée par la justice du blocage du réseau social Twitter. Photo Reuters

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dopé par son triomphe au scrutin municipal de dimanche dernier, a relancé hier son bras de fer avec les réseaux sociaux et la justice, en confirmant son appétit pour la course à la présidentielle d'août.
Après cinq jours de silence postélectoral, M. Erdogan a renoué avec ses diatribes offensives et provocatrices en critiquant publiquement la plus haute instance judiciaire de son pays, qui l'a contraint à lever sa décision très controversée d'interdire l'accès du réseau Twitter à ses 12 millions d'adeptes turcs. « Nous devons bien sûr appliquer le jugement de la Cour constitutionnelle, mais je ne le respecte pas. Je ne respecte pas ce jugement », a-t-il déclaré.
Saisie par deux professeurs d'université et un avocat, la Cour a jugé mercredi illégale l'interdiction du réseau de microblogging, estimant qu'elle violait la liberté d'expression, et ordonné sa levée immédiate. Le gouvernement a été contraint jeudi d'obtempérer, contre son gré. Dans la foulée de cette décision, un tribunal d'Ankara s'est également prononcé hier pour la levée de l'interdiction imposée il y a huit jours à YouTube. En dépit de ce jugement, susceptible d'appel, la plateforme d'échanges de vidéos restait toujours inaccessible en Turquie.
Visé depuis des mois par de graves accusations de corruption, le Premier ministre avait déclaré la guerre aux réseaux sociaux en ordonnant le blocage successif de Twitter le 20 mars et de YouTube le 27 mars pour enrayer la diffusion quotidienne sur Internet de comptes-rendus d'écoutes téléphoniques ou de réunions le mettant en cause. Prises à la veille des élections municipales du 30 mars, ces décisions ont suscité une avalanche de critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger, sur la dérive autoritaire du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002. Toutefois, M. Erdogan a balayé ces critiques d'un revers de main et dénoncé les « insultes » propagées contre lui sur les réseaux sociaux.
Sans surprise, le Premier ministre a d'ailleurs confirmé son intérêt pour l'élection présidentielle d'août, pour la première fois au suffrage universel direct, en écartant tout changement de la règle de son parti qui lui imposera de quitter la tête du gouvernement à l'issue des législatives de 2015. S'il a jugé prématurée toute déclaration de candidature, M. Erdogan a toutefois indiqué qu'il allait en discuter avec l'actuel chef de l'État, Abdullah Gül.
M. Erdogan a également profité pour remettre la pression sur la Banque centrale, qu'il a exhortée à revenir rapidement sur la hausse des taux d'intérêt décidée en janvier pour enrayer la chute de la livre turque. Cette forte hausse des taux a contribué à faire remonter la livre face au dollar et à l'euro, mais a assombri les perspectives de croissance économique de la Turquie, un des arguments de campagne essentiels de M. Erdogan qui avait publiquement exprimé son opposition à la décision de l'institution financière.
Le ralentissement de l'économie turque est un argument avancé par l'opposition pour obtenir des élections législatives anticipées. Cette demande a été rejetée par M. Erdogan, car elle ne ferait selon lui qu'inquiéter les investisseurs. « Pas question d'élections anticipées. C'est un principe de notre parti. Nous devons continuer notre travail », a-t-il dit, ajoutant que l'économie turque était « sur la bonne pente ».
(Sources : agences)

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dopé par son triomphe au scrutin municipal de dimanche dernier, a relancé hier son bras de fer avec les réseaux sociaux et la justice, en confirmant son appétit pour la course à la présidentielle d'août.Après cinq jours de silence postélectoral, M. Erdogan a renoué avec ses diatribes offensives et provocatrices en critiquant publiquement la...

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