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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Obama appelle Abbas à prendre des « risques » pour la paix

Peres apporte son soutien au dirigeant palestinien ; des milliers de personnes manifestent à travers la Cisjordanie.

Des milliers de personnes ont manifesté à travers la Cisjordanie, dont plus de 5 000 à Naplouse, pour soutenir Mahmoud Abbas. Jaafar Ashtiyeh / AFP

Barack Obama a appelé le président palestinien Mahmoud Abbas à prendre des « risques » pour la paix, en le recevant hier à la Maison-Blanche afin de tenter de débloquer le processus avec Israël.


Deux semaines après avoir exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prendre des décisions « difficiles », le président des États-Unis a affirmé que « le temps est venu pour les dirigeants des deux parties (...) de saisir l'occasion » actuelle de parvenir à la paix. « C'est très dur, très ardu, il va falloir prendre des décisions politiques difficiles et des risques si nous voulons progresser », a ajouté M. Obama face aux journalistes dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche. Il a salué en son hôte quelqu'un qui a « toujours renoncé à la violence, constamment cherché une solution diplomatique et pacifique qui permette à deux États de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité ». Un tel objectif « est évidemment dur à atteindre et c'est la raison pour laquelle il nous a fallu des décennies avant d'arriver là où nous en sommes », a encore estimé le président américain.


De son côté, le dirigeant palestinien a affirmé au président des États-Unis que l'État hébreu pouvait montrer son « sérieux » dans ces négociations, actuellement enlisées, en libérant un quatrième et dernier contingent de prisonniers, conformément à ses engagements de juillet 2013.

 

Méfiance : du « jamais-vu »
C'est à cette époque qu'avaient été relancées les négociations directes israélo-palestiniennes sous l'égide du secrétaire d'État John Kerry. L'objectif est actuellement de parvenir à un « accord-cadre » traçant les grandes lignes d'un accord de paix et destiné à persuader les deux camps de poursuivre les pourparlers au-delà de l'échéance du 29 avril. Cet « accord-cadre » tracerait les grandes lignes d'un règlement définitif sur les questions dites de « statut final » : les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens. La libération des prisonniers d'ici au 29 mars, comme prévu, « nous donnera un indice très solide du sérieux des Israéliens quant au processus de paix », a donc observé M. Abbas.


Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur les propositions américaines, auxquelles ils reprochent de trop s'éloigner du droit international, refusant en particulier la « reconnaissance d'Israël comme État juif » et le maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien, deux exigences de M. Netanyahu qu'ils jugent exorbitantes. Hier, M. Abbas a fait indirectement allusion à cette pomme de discorde, en rappelant qu' « en 1993 nous avons reconnu l'État d'Israël », allusion au processus d'Oslo qui avait ensuite échoué.


M. Abbas a aussi reçu le soutien du président israélien Shimon Peres, qui exerce des fonctions essentiellement protocolaires, et a pris le contrepied de ministres du gouvernement de droite, selon qui le président palestinien n'est pas un « partenaire » pour faire la paix. « Le président Abbas est un homme de principes, il est contre le terrorisme, contre la violence. C'est un bon partenaire et je suis content que notre gouvernement négocie avec lui », a déclaré M. Peres, selon un communiqué de la présidence.


Dimanche, après des discussions entre MM. Kerry et Abbas, un responsable du département d'État a affirmé que le secrétaire d'État avait exhorté son interlocuteur à œuvrer à réduire les énormes différends avec Israël. M. Kerry avait reconnu mercredi n'avoir « jamais vu » un pareil niveau de méfiance entre les deux camps et qu'un règlement de paix, s'il restait « possible », était « difficile ».


En Cisjordanie même, des milliers de Palestiniens ont manifesté hier pour soutenir M. Abbas : plus de 5 000 se sont rassemblés à Naplouse, environ 1 500 à Ramallah et plus d'un millier à Hébron, selon les correspondants de l'AFP. Ils arboraient des drapeaux palestiniens et du Fateh, le mouvement nationaliste de Mahmoud Abbas, ainsi que des photos de lui et du défunt dirigeant historique Yasser Arafat, et scandaient « Nous sommes avec toi, ô président ». Dans la bande de Gaza, le Hamas au pouvoir a interdit les manifestations sur la voie publique, ce qu'a dénoncé un porte-parole du Fateh, mais des rassemblements se sont tenus, notamment à l'Université al-Aqsa, un bastion du mouvement nationaliste.

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