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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Ianoukovitch recherché pour « meurtres de masse »

Kiev appelle l'Occident à l'aide ; Moscou conteste la légitimité du nouveau pouvoir.

Sur le Maïdan, haut lieu de la contestation à Kiev, les Ukrainiens se sont massivement rassemblés hier pour déposer des gerbes de fleurs à la mémoire des victimes des violences de la semaine dernière. Bulent Kilic/AFP

La Russie a dénoncé hier des mesures prises par le nouveau pouvoir à Kiev qui, selon elle, lèsent les droits de la communauté russe en Ukraine. Ainsi, le ministère russe des Affaires étrangères a fait allusion à l'abrogation dimanche d'une loi, adoptée sous le précédent régime, qui faisait du russe la deuxième langue officielle dans certaines régions. De plus, Moscou a contesté la légitimité et les « méthodes dictatoriales » des nouvelles autorités ukrainiennes. « Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement », a ainsi lancé le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. « Il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte », a-t-il ajouté à l'intention des Européens, qui ont décidé de soutenir le nouveau pouvoir et ont dépêché à Kiev leur chef de la diplomatie, Catherine Ashton.
Mme Ashton a rencontré hier le président par intérim Olexandre Tourtchinov et s'est rendue sur le Maïdan, haut lieu de la contestation, déposer des fleurs à la mémoire des victimes des violences de la semaine dernière. Le n° 2 de la diplomatie américaine, William Burns, est également attendu à Kiev aujourd'hui. Pour sa part, la Maison-Blanche s'est abstenue de qualifier M. Tourtchinov de président légitime et a appelé à la formation d'un gouvernement de techniciens pour assurer l'intérim jusqu'aux élections.
De son côté, le ministre des Finances par intérim, Iouri Kolobov, a annoncé que l'Ukraine aurait besoin de 35 milliards de dollars en 2014-2015. « Nous avons demandé à nos partenaires occidentaux l'octroi d'un crédit d'ici à une semaine ou deux » et suggéré l'organisation d'une « grande conférence internationale de donateurs avec l'UE, les USA, le FMI et d'autres organisations financières internationales », a-t-il ajouté. Cependant, l'UE a renvoyé l'éventuelle signature d'un accord de rapprochement avec l'Ukraine à la formation d'un gouvernement issu des élections anticipées du 25 mai, et rappelé que toute aide financière était conditionnée à des réformes économiques.
Les Occidentaux ne cachent pas non plus leurs craintes, depuis plusieurs jours, pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Sur le terrain cependant, les régions proches de Moscou ne donnent pas signe de vouloir faire sécession. Toutefois, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a nommé un envoyé spécial pour l'Ukraine et proposé de créer un groupe de contact international pour gérer cette période de transition. En soirée, lors d'un entretien téléphonique, le président français François Hollande a insisté auprès de son homologue russe Vladimir Poutine sur « la nécessité d'une transition pacifique » en Ukraine et « l'importance de l'intégrité territoriale du pays ». Même son de cloche à l'ONU, où le secrétaire général, Ban Ki-moon, a appelé à « préserver l'unité et l'intégrité territoriale » de l'Ukraine et a dépêché un de ses conseillers à Kiev, Robert Serry. Pour sa part, le Premier ministre polonais Donald Tusk a mis en garde les nouvelles autorités contre toute « logique de vengeance ».
Les nouvelles autorités ont par ailleurs annoncé avoir lancé un mandat d'arrêt pour « meurtres de masse de civils » contre le président déchu Viktor Ianoukovitch. « Une enquête criminelle a été ouverte (...) à l'encontre de Ianoukovitch et de plusieurs autres fonctionnaires (...) », a annoncé le ministre de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov. Une cinquantaine de personnes, dont de hauts responsables des forces de l'ordre, ont ainsi été inculpées et des mesures prises pour les empêcher de quitter le territoire, a indiqué le procureur général. Destitué par le Parlement et lâché par son propre parti, M. Ianoukovitch n'a pas donné signe de vie depuis samedi et pourrait se cacher dans l'est du pays.
En outre, l'ex-opposition, désormais aux manettes, s'est rapidement mise au travail pour remettre le pays en marche. Une présidentielle anticipée a donc été fixée au 25 mai. Le banquier Stepan Koubiv a été nommé à la tête de la Banque centrale. Et le Parlement devrait nommer aujourd'hui un Premier ministre et un gouvernement de transition. Les difficultés sont abyssales, a admis M. Tourtchinov.
Enfin, l'opposante Ioulia Timochenko, libérée de prison samedi, a fait savoir qu'elle entendait se rendre prochainement en Allemagne pour y recevoir des soins.
(Sources : agences)

La Russie a dénoncé hier des mesures prises par le nouveau pouvoir à Kiev qui, selon elle, lèsent les droits de la communauté russe en Ukraine. Ainsi, le ministère russe des Affaires étrangères a fait allusion à l'abrogation dimanche d'une loi, adoptée sous le précédent régime, qui faisait du russe la deuxième langue officielle dans certaines régions. De plus, Moscou a contesté la...
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