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Moyen Orient et Monde - Syrie

Assad n’est pas prêt à se désister, assure Kerry

Le président iranien préconise l'organisation d'élections libres et démocratiques.

Le président de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, qui dirige la délégation de l’opposition à Genève, a affirmé hier que la Russie pourrait « lâcher » Bachar el-Assad. Photo AFP

En marge du Forum économique mondial de Davos, le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé hier que le président syrien Bachar el-Assad n'est évidemment « pas prêt pour le moment » à abandonner le pouvoir. Dans une interview accordée à la chaîne satellitaire d'informations al-Arabiya, M. Kerry a ajouté que M. Assad a bel et bien « commis des crimes de guerre » et qu'il est devenu « un aimant attirant tous les terroristes de la région ». Il a en outre démenti que Washington coordonnerait avec Damas la lutte contre le terrorisme en Syrie.

Commentant la séance d'ouverture mercredi à Montreux de la conférence de paix Genève 2 qui doit officiellement débuter aujourd'hui, il a dit : « S'il y a un accord, de nombreux pays se sont déjà proposés pour fournir des soldats de la paix à la nouvelle Syrie » ; il a également promis que la communauté internationale assurerait « la protection de toutes les minorités » syriennes. Concernant l'Iran et son influence régionale, M. Kerry a déclaré que les États-Unis sont naturellement inquiets de l'implication de Téhéran dans le conflit syrien et que Washington ne peut « juger l'Iran que sur ses actes, non ses paroles ».


À Davos toujours, s'exprimant devant le Forum économique, le président iranien Hassan Rohani a pour sa part déclaré que la « meilleure solution » pour la Syrie était « d'organiser des élections libres et démocratiques ». « Aucun parti ni aucune puissance extérieurs ne devrait décider à la place du peuple syrien et de la Syrie en tant que pays », a-t-il ajouté. Parlant d'une « situation misérable en Syrie », M. Rohani a indiqué qu'elle était « triste en raison de la présence de terroristes, se déversant en Syrie et tuant des innocents ».

 

(Lire aussi : Rohani, hôte-vedette de Davos)


De son côté, le président de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, qui dirige la délégation de l'opposition à Genève, a affirmé que « le monde est convaincu » que M. Assad ne peut pas rester au pouvoir et qu'il n'y restera pas. La Russie pourrait « lâcher » Bachar el-Assad, a-t-il assuré. Il a précisé avoir eu cette information la semaine dernière à Paris de la bouche même du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce dernier a cependant ajouté que le départ du président syrien devait être assuré dans le cadre d'un « processus politique négocié entre Syriens ». « Nous avons commencé à réfléchir à l'avenir sans lui. Assad et son régime, c'est le passé. Personne ne doit mettre en doute le fait qu'(Assad) est fini, que son régime est mort », a-t-il poursuivi, concluant : « Si Assad était capable de diriger la Syrie, nous ne serions pas ici aujourd'hui. »

 

(Pour mémoire : L'opposition syrienne plus que jamais divisée)

 

Une mafia
L'opposition a en outre accusé le régime de s'être comporté comme une mafia à Montreux, estimant que le déroulement de cette rencontre inédite entre pouvoir et opposants a tourné à son avantage. « Le régime a ressassé les mêmes discours (...) avec un style très éloigné de la diplomatie », a déclaré Hadi al-Bahra, un membre de la délégation de l'opposition. « Ce qui s'est passé hier a été évidemment dans notre intérêt. Tous les pays ont clairement affirmé que le but de la conférence était de discuter d'un processus de transition politique et de la formation d'un gouvernement transitoire », a indiqué M. Bahra. « Nous avons reçu des échos très positifs de l'intérieur de la Syrie », a-t-il souligné.


Parallèlement, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a rencontré hier soir à huis clos les dignitaires et les opposants syriens pour préparer les négociations à Genève. Les délégués de l'opposition, qui ont examiné avec le diplomate algérien l'ordre du jour des discussions, ont ensuite vu des responsables américains, français et britanniques. M. Lavrov a déjà prévenu : les négociations ne seront « ni simples ni rapides ». La question du sort de M. Assad reste le principal motif de désaccord. Faute de consensus sur cette question centrale, M. Brahimi pourrait se concentrer, ainsi que les Occidentaux et les Russes, sur la recherche de premières mesures visant à soulager la population éprouvée par le conflit qui s'éternise. M. Brahimi a évoqué des indications que les délégations semblaient prêtes à discuter de l'acheminement de l'aide humanitaire, de cessez-le-feu localisés, notamment à Alep, et d'échanges de prisonniers.


Entre-temps, sur le terrain, les combats continuent. Pour l'opposition, « le fait que le régime poursuive ses campagnes de meurtre et de bombardements et s'accroche parallèlement au pouvoir (...) montre que ce régime tient à faire avorter toutes les initiatives en vue d'une solution politique ».


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